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De retour à domicile, le CF Montréal à la recherche du temps perdu

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Le match entre le CF Montréal et le Charlotte FC sera présenté sur les ondes de RDS samedi. L'émission d'avant-match débutera à 19 h.

MONTRÉAL – Sans le vouloir, Marco Donadel a validé l'analyse de tous ceux qui considèrent que le CF Montréal a perdu un temps précieux en laissant Laurent Courtois participer à la construction de l'équipe et commencer la saison à sa barre si l'intention a toujours été de lui indiquer la sortie au premier signe de défaillance.

Donadel, qui a succédé à Courtois sur une base intérimaire, dirigera samedi son troisième match de la saison, son premier au Stade Saputo. Jusqu'ici, son équipe a décroché un match nul à Chicago et s'est vaillamment battue dans une défaite à Columbus. Elle se prépare maintenant à affronter le Charlotte FC, une autre grosse pointure dans l'Association Est.  

Le stratège se réjouissait, avant de superviser son dernier entraînement de la semaine, d'avoir à sa disposition 25 joueurs en santé. Pour la première fois de la saison, la liste des blessés du CF Montréal est vierge.

Mais que faire de ces 25 joueurs? Quelle est la place de chacun sur la toile blanche devant laquelle se dresse l'homme au chevalet du Bleu-Blanc-Noir? Donadel, qui il y a deux semaines à peine s'avouait animé par un souci de « survie », l'avoue candidement : il est encore à l'étape de l'esquisse.

Et donc en attendant d'avoir attitré la bonne couleur à chacun de ses joueurs et d'avoir la certitude qu'il puisse les agencer de façon cohérente sur le papier, l'entraîneur se rabat sur la peinture à numéro. Pour chaque adversaire, un modèle différent gribouillé avec toutes les contraintes d'une courte semaine de préparation.

« Contrairement à San Diego, par exemple, je n'ai pas eu un entre-saison pour acheter 25 joueurs, a exposé Donadel vendredi avant de choisir, lui, l'analogie culinaire. Les joueurs étaient déjà ici. Alors c'est comme si j'avais des ingrédients, mais une semaine je dois faire un gâteau et le semaine suivante une salade. Parce qu'on n'est pas prêts, en ce moment, à dire que nous sommes une pizza et que chaque semaine, on doit être la meilleure pizza au monde. À cause de ça, on doit s'adapter un peu à l'autre équipe. »

Dans ces circonstances, Donadel se dit satisfait du portrait que son équipe a su produire. Il y a eu des essais, il y a eu des erreurs. Il y en aura encore. Mais il sent que le projet avance.

« On monte, on redescend un peu, mais avec l'intention de progresser constamment et d'avoir une bonne équipe, une équipe solide. Mais pour ça, ça prend du temps. Le temps, c'est la clé. »

Du temps, le CF Montréal n'en a pas tant que ça. Les miettes qu'il a ramenées de ses sept premiers matchs disputés sur la route – deux points sur une possibilité de 21 – le placent dans une situation vulnérable au classement. C'est un fait, les saisons sont longues en MLS et il serait irresponsable de graver l'épitaphe d'une équipe en difficulté au mois d'avril.

Mais s'il veut être pertinent en 2025, il devra commencer à gagner très bientôt et le faire souvent. Dans cette optique, les matchs à domicile mis en banque par le biais de cet exil forcé en début de saison revêtiront une importance rehaussée.

« Je pense que c'est la réalité de la situation, on n'a pas le choix d'être excellents à domicile, calcule le gardien Jonathan Sirois. Avec tout ce qui s'est passé en ce début de saison, on sait qu'on n'a pas récolté énormément de points, donc on sait qu'à domicile ça va être vital pour nous d'en récolter beaucoup plus. Je ne dirais pas qu'on a la pression d'être parfaits, mais on a la pression de devoir livrer des bonnes performances très solides à domicile parce que c'est ce qui va nous donner les meilleures chances de récolter les trois points à chaque match. »

« Quand ça fait un ou deux matchs que tu perds [dans une séquence de matchs à l'étranger], tu n'en fais pas tout un plat. Mais après sept matchs, je pense qu'on voit dans ce retour à domicile la nécessité d'embarquer la foule avec nous et de nous relancer. On sent cette petite pression supplémentaire, ce besoin d'offrir une bonne performance », a confirmé le défenseur George Campbell.   

L'Impact disputera sept de ses dix prochains matchs à la maison. Dans une réponse fleuve exprimée uniquement en français au début de son point de presse, Donadel a expliqué voir dans la première étape de ce segment l'occasion de faire tourner une roue qui fera avancer son équipe vers des succès répétés.

« En avançant dans notre processus, on pourra gagner un peu d'estime. L'estime peut nous donner un peu plus d'énergie pendant la semaine pour continuer le même processus. Travail, processus, victoire, estime, travail, processus... Tout ce cycle est vraiment important pour nous maintenant parce que nous n'avons pas eu le temps de travailler durant la présaison. »

 

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