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MONTRÉAL – L’enjeu ne pouvait être plus simple. Une victoire et le CF Montréal entrait en éliminatoires. Un nul ou une défaite et il se retrouvait en vacances.

Devant la meilleure foule de la saison au stade Saputo, les Montréalais ont vaillamment combattu, mais se sont inclinés par la marque de 2-0 devant Orlando City SC dimanche lors de la journée de clôture du calendrier régulier de la MLS.

Les victoires simultanées de D.C. United à Toronto et du Crew de Columbus contre le Fire de Chicago ont relégué Montréal (12-11-11, 47 pts) au dixième rang du classement final de l’Association Est. La dernière place convoitée est finalement revenue à Orlando, septième avec 49 points.

Les occasions ratées rattrapent le CFM

Le CF Montréal a joué du soccer de rattrapage à partir de la 55e minute, quand Jhegson Méndez a marqué d’une frappe millimétrée après avoir intercepté un dégagement de la défensive montréalaise sur une rentrée de touche.

Les locaux croyaient avoir créé l’égalité à la 59e minute quand une superbe mise en scène des défenseurs Joel Waterman et Rudy Camacho a mené à une tête payante de Romell Quioto. Les officiels ont toutefois jugé que le Hondurien était hors-jeu sur la séquence.

Les esprits se sont échauffés lorsque la séquence a été diffusée sur les écrans géants aux extrémités de l’amphithéâtre. Convaincus d’avoir été floués par une mauvaise décision, les joueurs montréalais ont assailli l’arbitre Armando Villarreal pendant que l’entraîneur-chef Wilfried Nancy enguirlandait le quatrième officiel Silviu Petrescu sur les lignes de touche. Loin de lui permettre de gagner sa cause, l’esclandre a valu à Nancy un carton jaune.

Après la rencontre, Nancy était prêt à donner le bénéfice du doute aux officiels sur le terrain, mais a remis en question le travail de Carol Anne Chénard, qui avait la responsabilité d’opérer le système de reprises vidéos (VAR).

« Que l’arbitre se trompe, pendant le match, alors qu’il y a les émotions, positives et négatives, le stress, ça va. Mais que la personne de la VAR se trompe alors que cette personne est assise en train de regarder un match et qu’il y a un mètre d’écart, c’est scandaleux. C’est aussi simple que ça. C’est scandaleux. »

« Je vais être poli, mais c’est très dur à accepter », a ajouté Nancy.

En soirée, l'Organisation des arbitres professionnels (PRO) a publié une vidéo sur son compte Twitter dans laquelle son directeur général, Howard Webb, défend la décision des officiels en poste à Montréal en soutenant que la décision d'annuler le but de Quioto était la bonne.

« C’est sûr que c’est dur, a enchaîné Mathieu Choinière. On jouait un bon match, on avait le momentum, on était venus vraiment motivés, on voulait faire quelque de bien. C’est dommage qu’on perde ce match et c’est dur sur le cœur. »

« C’est un mélange de colère et de déception, a stoïquement commenté le gardien Sebastian Breza. Évidemment, on voulait gagner ce match, mais il nous en reste un autre à jouer [en Championnat canadien]. Concentrons-nous là-dessus. On pourrait parler de l’arbitrage, mais ça servirait à quoi? Le match est fini. »

Nancy a joué son va-tout dans le dernier quart d’heure, faisant entrer Mustafa Kizza et Bjorn Johnsen pour remplacer Choinière et Waterman. Mais Montréal s’est retrouvé à dix joueurs peu de temps après, Camacho écopant de son troisième carton rouge de la saison pour un tacle sur Daryl Dike.

L’international américain s’est vengé en enfonçant le dernier clou dans le cercueil des Montréalais.  

Un premier but crucial

Dans ce match sans lendemain, il était clair que l’équipe qui allait ouvrir le score s’offrirait un avantage considérable. C’était d’autant plus vrai qu’avant d’arriver à Montréal, Orlando n’avait subi qu’une défaite en quinze matchs quand il marquait le premier but.

C’est dans ce contexte que Breza a frappé le premier grand coup de la rencontre. Sur un coup franc placé plein axe au seuil de sa surface de réparation, le gardien montréalais a pongé à sa gauche pour parer une frappe de Mauricio Pereyra à la 11e minute.

Le CF Montréal a été le suivant à pécher par manque d’opportunisme. Titularisé dans un cinquième match de suite malgré la disponibilité de Quioto, l’attaquant Sunusi Ibrahim a cafouillé après que Zachary Brault-Guillard l’ait alimenté près de la ligne des buts devant une cage béante.

« Il ne faut pas oublier qu’en début de saison, Sunusi avait des crampes après vingt minutes de jeu, a rappelé Nancy pour se porter à la défense de son jeune joueur. Il avait besoin de grandir tactiquement. Il y a encore un mois, il avait du mal à débuter les matchs. C’est malheureux qu’il n’ait pas su mettre cette opportunité, mais il a tout de même grandi. »

Ce fut ensuite au tour de Joaquin Torres de manquer l’immanquable. À l’extrémité d’une belle connexion entre Choinière et Djordje Mihailovic, l’Argentin s’est retrouvé fin seul devant le gardien Pedro Gallese. Ce dernier a réalisé un superbe arrêt en étirant la jambe droite.

Orlando a de nouveau cogné à la porte à la 37e minute, quand le coup franc tiré par Robin Jansson a frappé le poteau à la gauche de Breza.

La foule s’est enflammée deux minutes plus tard quand Ibrahim a secoué les cordages en réponse à un solide centre de Brault-Guillard. Les célébrations ont toutefois été interrompues par l’apparition du fanion du juge de touche : Ibrahim, sans l’ombre d’un doute, était hors-jeu sur la séquence.

Le Nigérian a été sorti du match à la faveur de Quioto à la mi-temps, mais l’arme la plus menaçante du CFM, outre le but qui lui a été refusé, n’a pas eu l’influence espérée sur la suite.