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Le manque de finition dont se plaignait Courtois hante maintenant Donadel

Prince OwusuPrince Owusu - Getty
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MONTRÉAL – Combien de fois, au cours des 14 mois qu'aura duré son passage à la tête du CF Montréal, a-t-on entendu Laurent Courtois identifier le manque de finition de son équipe comme le seul boulet qui ralentissait sa progression?

Le sommeil de Marco Donadel ne sera pas plus réparateur que celui de son prédécesseur si son équipe répète des performances comme celle qu'elle a offerte pour l'inauguration de sa saison locale.

Pour la deuxième fois en trois matchs depuis qu'il est devenu la voix principale du vestiaire montréalais, Donadel a vu son équipe dominer son adversaire au chapitre des tirs cadrés et des buts projetés. Si l'effort avait valu à ses joueurs un point vaillamment gagné à Chicago, samedi soir au Stade Saputo, ceux-ci sont rentrés au vestiaire avec les poches vides et le vague à l'âme.

L'Impact reste sur quatre buts marqués après huit matchs. Le Charlotte FC était le cinquième adversaire à le blanchir cette saison.

Cette équipe manque-t-elle simplement d'un peu de confiance? Les signes de progrès qui émanent de son jeu depuis trois semaines sont-ils le présage de jours meilleurs? Une plus grande familiarité entre les individualités qui la composent engendrera-t-elle une plus grande efficacité?

Ou manque-t-elle simplement de talent?

« La finition, ce n'est pas juste la dernière touche de balle, a tenté de relativiser Donadel quand on lui a posé la question. C'est les courses dans la surface, c'est la dernière passe qui mène au tir. On savait que contre une équipe solide et bien organisée, on devait exploiter les ailes et prendre des risques vers le centre. Je ne sais pas combien de passes on a complété dans leur surface, on a probablement battu le record de cette ligue! Mais on avait besoin de cette dernière passe, de ce dernier tir. »

« La solution passe probablement par le travail, par cette nécessité d'apprendre à mieux se connaître. Peut-être qu'il s'agit simplement d'avoir un peu plus de chance, je ne sais pas. Mais je suis sûr que si on continue de jouer de cette façon, le jour viendra où le même effort nous vaudra six buts. »

Des tendances commencent quand même à se dessiner dans l'échantillon de plus en plus significatif qu'est cette saison 2025, des tendances qu'on a de plus en plus de difficulté à voir se renverser.

Prince Owusu n'est pas Josef Martinez. Le constat est sans doute injuste lorsque livré aussi froidement et les dirigeants du CF Montréal vous diront que le premier n'a jamais été engagé pour remplacer le deuxième de toute façon. Mais le manque d'opportunisme de l'ancien du Toronto FC est une donnée de plus en plus facile à isoler pour identifier les points échappés en cours de route dans cette saison aux allures de chemin de croix.

Les données compilées par la MLS donnent à Owusu 4,11 buts projetés, mais il n'en a que deux à sa fiche. Chaque ballon aux pieds de l'Allemand dans le petit rectangle adverse est une aventure. Contre Charlotte, il a visé le but six fois sans forcer le gardien à faire un seul arrêt.

Donadel a vanté, avec raison, son travail défensif et sa capacité à jouer en une touche avec ses coéquipiers. « Aussi, quand vous obtenez des tirs, c'est parce que vous êtes d'abord en bonne position pour tirer, a-t-il voulu relativiser. Il fait des bonnes courses, il fait de superbes choses. Je suis sûr que lorsqu'il commencera à marquer, il marquera souvent. »

Giacomo Vrioni a foulé le terrain pour la première fois de la saison samedi. Donadel a décidé de l'insérer dans le match au détriment de Caden Clark au lieu de faire un changement poste pour poste avec Owusu. Il sera intéressant de voir si ce binôme à l'avant sera reconduit et si la présence d'un attaquant de la trempe de Vrioni à ses côtés aidera le numéro 9 à débloquer.

Indépendamment de l'impact qu'elle aura sur Owusu, l'intégration de Vrioni ne peut qu'être vue comme un développement positif pour une équipe en panne sèche comme le CF Montréal.

« Prince et lui, quand ils se complètent en pointe comme c'était le cas aujourd'hui, nous donnent deux gros bonhommes à cette position. Ça pourrait être payant pour une équipe comme la nôtre qui veut envoyer beaucoup de ballons dans la surface, a noté Luca Petrasso. Giacomo est une cible imposante. Il veut le ballon, il sait gérer le ballon. Et à l'entraînement, il marque des buts sans arrêt. On sait que ça va cliquer pour lui en matchs. »

« Ça nous donne de l'espoir parce que ça nous donne une option de plus, apprécie Samuel Piette. C'était intéressant d'avoir les deux en même temps sur le terrain. Vrioni a su se créer des chances lui-même, il est presque allé chercher un penalty à la fin du match. Tu vois que c'est quelqu'un qui a faim, qui a envie de marquer des buts, qui est égoïste mais dans le bon sens. »

« Et oui, ça va amener une compétition à l'interne, enchaîne le capitaine. Si jamais Vrioni se met à jouer et à enfiler des buts, c'est sûr que Prince va vouloir faire pareil. Ça va lui mettre une petite pression de bien performer et le niveau de jeu de tous les attaquants va s'élever. C'est sain pour tout le monde dans le groupe. »

L'attaque du CF Montréal a besoin d'une étincelle. Sa provenance, rendu là, n'a que peu d'importance.