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Plus léger que l'an passé

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Il n'y a que deux points points d'écart entre la récolte de 2023 sous Hernan Losada et celle de Laurent Courtois. Il y avait pourtant un monde de différence entre le ton des deux bilans.

Malgré les nombreuses tempêtes auxquelles le XI Montréalais a été confronté, le climat était léger et enthousiaste vendredi matin au Centre Nutrilait. Un contraste important avec le même exercice à pareille date l'an dernier.

De retour

Toute trace de doute qui pouvait subsister sur le futur de Courtois avec le CF Montréal a été évacuée lorsque le coach a lui-même confirmé son retour pour une 2e saison. La qualité du jeu et les résultats en fin de campagne justifient largement ce retour.

Ce sera un énorme avantage pour lui (et l'organisation) d'avoir quatre mois pour préparer la prochaine campagne. Nommé le 8 janvier dernier, il avait à peine eu quatre jours avant d'entamer le camp d'entraînement.

Les mois à venir seront sans doute chargés pour celui qui a maintenant son mot à dire en termes de recrutement. Cette période servira néanmoins à recharger les batteries.

Pour un entraîneur recrue en MLS, Courtois en a eu énormément (trop) dans son assiette en 2024. En plus de la gestion du groupe, du départ d'Olivier Renard et la découverte d'un nouveau championnat, l'interaction avec les médias a semblé particulièrement usante.

Après un an, il est évident que Courtois ne sera jamais Barrack Obama lorsqu'il a une caméra devant lui ou un micro sous le nez. Ce n'est pas son truc et ce n'est pas plus grave. Après tout, son travail premier restera toujours de mettre un produit de qualité sur le terrain (comme il l'a fait cet automne).

Il y a tout de même un minimum de collaboration requis. Surtout à Montréal où la présence du coach doit en partie compenser l'absence de vedettes capables de monopoliser l'attention. Par moments cette saison, on a flirté avec ce minimum.

Je n'ai pas marché dans ses souliers, donc je ne peux qu'être empathique à son sentiment d'être « mitraillé » par la presse cette saison. Il y a effectivement toute une marche entre la réserve de Columbus et l'attention médiatique à Montréal.

Dans les faits cependant, je n'ai vu personne monter aux barricades pour des réponses en un mot ou des disponibilités d'avant-match où on se sent parfois envoyé volontairement sur de fausses pistes.

Afin de tirer un maximum de son entraîneur dans les années à venir, le CF Montréal gagnerait réfléchir au fardeau média qu'on lui place sur les épaules. Peut-on le partager avec d'autres membres du staff ou de l'organisation?

Je crois que tout le monde serait plus heureux et léger dans son travail, à commencer par Courtois.

À quand un directeur sportif?

C'est au plus tard le 27 novembre que le CF Montréal doit rendre ces décisions sur les options qu'il exercera (ou non) en vue de la saison prochaine. Le club peut-il prendre ces décisions avant d'avoir nommé le prochain directeur sportif? À moins que cette personne ne soit déjà dans la bâtisse, ma réponse est… non!

Gabriel Gervais dit avoir déjà avancé dans l'implantation d'outils pour récolter des données et surveiller le travail de son système de recrutement. Cette mise au niveau de la structure est une excellente nouvelle.

Après, il faudra quand même identifier une personne ayant le rôle et le pouvoir de trancher. Un directeur sportif digne de ce nom. De grâce, pas de collégialité.

J'en profite pour rappeler qu'un chameau est un cheval dessiné en comité.

L'histoire nous a démontré que la collégialité au CF Montréal finit toujours par cultiver deux choses, le doute et l'herbe longue nécessaire pour se cacher et éviter l'imputabilité des décideurs.

Voilà pourquoi la clarté des rôles sous le règne (bien qu'imparfait) d'Olivier Renard a été tant appréciée.

La nomination du prochain directeur sportif et le contrat de Josef Martinez sont les deux dossiers les plus urgents pour le club.

Calendrier hivernal

Lorsque la MLS songeait à faire un ambitieux virage numérique en se liant avec AppleTV pour une décennie, le CF Montréal y était réfractaire.

Quand vient le temps de parler d'un possible calendrier hivernal (août à mai avec 5 semaines de trêve au milieu), le président a un discours plus ouvert.

Lorsque Gervais parle de l'importance de défier le statuquo, il valide la réflexion (rien n'est encore décidé) de sa ligue et évite de positionner le club en victime. L'organisation donne une impression d'être plus en contrôle plutôt que démunie face au pouvoir d'une ligue plus tournée vers ses intérêts au sud de la frontière. Je crois que cette approche est extrêmement sage.

Ceci dit, le chantier sera majeur si la MLS décide véritablement de changer son calendrier après la Coupe du Monde de 2026.

Peut-être que l'arrivée d'une nouvelle personne à la mairie tombera à point pour faire débloquer les travaux au Stade Saputo.