COLLABORATION SPÉCIALE

 

La dernière semaine de calendrier régulier aura été un parfait reflet de la saison 2021 au CF Montréal. Une équipe encourageante sur le terrain et le chaos en dehors.

 

Le Stade Saputo était à pleine capacité pour la première fois en plus de deux ans. C’est dans une ambiance d’une « belle époque » dont on a oublié bien des travers que le CF Montréal disputait son dernier match de la saison dimanche.

 

Une ambiance qui donne espoir de voir le stade plein une nouvelle fois le 21 novembre pour la finale de Championnat canadien.

 

Entre temps, on peut dresser un bilan de la saison MLS.

 

Le contenu avant le nom

 

« Je ne m’appelle que Wilfried Nancy, mais je suis fier de mon nom. »

 

Huit mois plus tard, plus personne n’appelle aux entraîneurs de renom comme remède miracle pour mener le XI montréalais à la terre promise.

 

C’est le contenu sur le terrain qui a donné de la crédibilité à Nancy. À quelques exceptions près, il a fait progresser une équipe renouvelée et inexpérimentée. Mathieu Choinière et Joel Waterman en sont de bons exemples.

 

Sans vendre du rêve, il a su inspirer son équipe et les supporters avec un jeu davantage tourné vers l’avant. Les huit buts marqués par des remplaçants (un record pour Montréal en MLS) témoignent également de sa capacité à influencer une rencontre en cours de match.

 

Ça fera du bien d’aborder les Fêtes sans se demander si le coach est l’homme de la situation. Ce n’est pas arrivé très souvent depuis 10 ans.

 

Des assises solides

 

Avec une moyenne de 1,29 but encaissé par match, la défense a fait son travail en 2021. C’est le meilleur bilan du club depuis son arrivée en MLS (égalant celui de 2015).

 

Le XI montréalais y est arrivé sans des profils comme Laurent Ciman, Matteo Ferrari ou même Luis Binks qui est parti pour Bologne avant de jouer une seule minute cette saison.

 

C’est plutôt Kamal Miller (relatif inconnu), Rudy Camacho (mal-aimé depuis trois ans) et Kiki Struna (ramassé par défaut pour se débarrasser de Maxi Urruti) qui formaient le trio défensif en début d’année. Joel Waterman (oscillant entre le niveau CPL et MLS) a ensuite élevé son jeu pour déloger Struna du XI partant.

 

Si on avait proposé ce scénario au printemps dernier, la confiance aurait été modeste. Et pourtant...

 

Le CF Montréal n’a véritablement pris l’eau que deux fois. Dans une victoire de 5-4 face à Cincinnati et lors d’une défaite de 4-1 contre la Nouvelle-Angleterre. Lors des 32 autres rencontres, il n’a jamais encaissé plus de deux buts.

 

En 2020, le XI montréalais avait accordé 3 buts ou plus à sept reprises.

 

Bien qu’il n’en soit pas le seul responsable, ces chiffres seront certainement utilisés par Camacho et son agent dans leurs négociations avec le club en vue de l’an prochain.

 

Les si, Paris et une bouteille

 

Avec la meilleure défense de tous les clubs exclus des séries, il est tentant de se demander quel aurait été le résultat des courses si...

 

Si Romell Quioto (meilleur marqueur avec 8 buts) et Mason Toye (2e avec 7 buts) n’avaient pas raté 15 et 20 matchs respectivement? Bien que la question soit maintenant futile, on peut sans gêne présumer que le CF Montréal aurait atteint les séries.

 

Miser sur leur retour à la santé sera-t-il suffisant pour connaître du succès en 2022? Si c’était la seule réponse à fournir, peut-être. Dans ce cas-ci, les autres points d’interrogation sont trop nombreux.

 

Lassi Lappalainen peut-il, lui aussi, éviter les blessures? Sunusi Ibrahim saura-t-il s’affirmer comme titulaire et non seulement comme remplaçant? Bjorn Johnsen peut-il se remettre d’une première campagne des plus décevantes?

 

Pour toutes ces raisons, je crois qu’un attaquant de premier plan reste une priorité.

 

L’illusion Drogba

 

Cet attaquant ne doit pas avoir la mission de vendre des billets avant même de toucher terre à Dorval. C’est l’illusion que le passage de Didier Drogba a créée.

 

Pour le grand public, Nacho Piatti et Marco Di Vaio étaient des inconnus avant leur arrivée dans la Métropole. Ils ont pourtant atteint un statut légendaire au club.

 

À mes yeux, la priorité est de trouver un attaquant dont la qualité de déplacements ressemble à celle de Di Vaio.

 

D’abord parce que le CF Montréal n’a pas très bien exploité la profondeur en 2021, mais surtout pour donner à Djordje Mihailovic l’arme fatale dont il a besoin.

 

S’il a offert 16 passes décisives dans une saison où la stabilité en pointe était quasi inexistante, on ne peut que rêver à ce que Mihailovic ferait avec un timing d’appels à la Di Vaio.

 

Sujets chauds

 

Même si on en a soupé du rebrand, il faut se rendre à l’évidence. Il reste encore quelques services avant qu’on puisse se lever de table. À moins d’un coup d’éclat d’Olivier Renard, ce sont les dossiers hors-terrain qui feront le plus jaser d’ici le début de la prochaine saison.

 

Olivier Renard et Wilfried Nancy ont démontré que le sportif est sur la bonne voie. Pour le club dans son ensemble, l’objectif de 2022 doit être d’évacuer le chaos de la dernière année.

 

Pour y arriver, le CF Montréal devra trouver un nouveau président, décider à quel point il tient à sa nouvelle identité, statuer sur les Ultras et avancer dans ses projets d’améliorations du Stade Saputo.

 

Pas la moitié d’un défi pour une entreprise qui sort d’un tordeur émotif (et d’une pandémie).