Un appel tardif pour éveiller le rêve de la Coupe du monde
« God has a plan »
C'est une expression souvent employée aux États-Unis. Je ne suis pas croyante, mais je suis d'avis que parfois, il suffit de laisser la vie suivre son cours pour qu'elle nous mène à bon port.
Il y a une semaine, mon vol pour Québec était réservé, j'allais passer la pause estivale de la NWSL à la maison.
Après 17 heures consécutives passées dans les airs, je suis maintenant en Australie avec l'équipe nationale.
Je vais participer à la Coupe du monde.
J'ai reçu l'appel à 23h, une douzaine d'heures avant que mon club s'envole vers San Diego pour un match de saison régulière.
Lorsque l'entraîneuse m'a annoncé qu'une des défenseures avait subi une blessure l'empêchant malheureusement de participer à la Coupe du monde, et que si je le voulais, j'avais maintenant une place sur l'effectif, j'étais sous le choc.
Bien qu'avoir l'opportunité de participer au plus grand tournoi de soccer au monde est un honneur et un rêve, ce n'est évidemment pas de cette manière que j'aurais préféré être sélectionnée. Chaque joueuse faisant partie de l'équipe canadienne est d'abord une coéquipière, et plusieurs sont des amies, il est donc difficile pour moi de voir l'une d'entre elles déclarer forfait à quelques semaines du début de la compétition.
Cela dit, je suis très reconnaissante que cette opportunité ce soit présentée à moi.
Suite à l'appel de l'entraîneuse, je voulais appeler ma famille, mes amis et mes entraîneurs au Washington Spirit, mais compte tenu de l'heure, j'ai dû me résoudre à tenter de faire le tri de mes émotions par moi-même. Une tâche qui m'a pris plusieurs heures, et lorsque j'ai enfin réussi à trouver le sommeil, il était 3 heures du matin.
Ce n'est que 4 heures plus tard que j'ai rouvert les yeux, prête à réarranger mon horaire des prochaines semaines pour pouvoir m'envoler vers l'Australie. Ce fut une journée chargée, mais pour une opportunité en or comme celle-ci, le stress en valait largement la peine.
S'il y a une chose que cette situation a confirmée pour moi, c'est l'importance de ne pas baisser les bras et de vouloir continuer à travailler, peu importe les circonstances. On ne sait jamais quand le vent peut tourner, et lorsqu'une opportunité inattendue se présente, il vaut mieux être prête à la saisir.
Je ne croyais pas du tout me retrouver en Australie cet été, et j'étais en paix avec cette réalité, déterminée à tout donner pour mon club en NWSL.
Maintenant que j'y suis, j'ai hâte de participer à ma seconde Coupe du monde, prête à remplir quelconque rôle me sera donné au mieux de mes capacités.