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RÉSULTATS

La candidature Canada-États-Unis-Mexique pour la Coupe du monde de 2026 moins unie

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Il y a sept ans, lorsqu'une candidature conjointe du Canada, des États-Unis et du Mexique avait été retenue pour l'organisation de la Coupe du monde de soccer masculin de 2026, une querelle au sujet des droits de douane – oui, même à cette époque-là! – et un projet de mur frontalier étaient passés sous silence en raison des ententes commerciales et politiques de longue date qui étaient toujours en vigueur entre les pays voisins.

« L'unité des trois pays, était le thème martelé par Carlos Cordeiro, le président de la fédération américaine de soccer de l'époque. Un message puissant. »

Nous voici donc, sept ans plus tard, à environ 15 mois de la tenue du plus grand tournoi international de soccer masculin en Amérique du Nord, avec le président Donald Trump de retour en poste – attisant sans relâche les braises d'une guerre commerciale avec ses voisins, et le reste de la planète, en brandissant aléatoirement la menace de droits de douane, au gré de ses humeurs, en plus de ses promesses d'en imposer d'autres, incluant ceux que les Républicains appellent « les droits de douane réciproques » qui s'appliqueraient dès mercredi.

Il est difficile, présentement, étant donné les tensions géopolitiques, qui sont de plus en plus palpables chaque fois que Trump ou des membres de son administration évoquent le projet de transformer le Canada en « 51e État américain », de savoir comment la situation actuelle affectera la Coupe du monde, son comité organisateur, sa coordination, les plans de voyage des amateurs et bien plus encore.

« Oh, je crois que ça va rendre le tout bien plus intéressant, a lancé Trump du Bureau ovale de la Maison-Blanche, aux côtés du président de la FIFA Gianni Infantino, le mois dernier. Les tensions sont une bonne chose. »

Alors, est-ce que le monde se déplacera pour la Coupe du monde de 2026 et les Jeux olympiques de 2028?

En fait, puisque les États-Unis préparent simultanément l'organisation de la Coupe du monde des clubs de la FIFA en juin, le tournoi de la Coupe Ryder (golf) en septembre et les JO de Los Angeles en 2028, la question devient plutôt : Est-ce que le monde se déplacera vers les États-Unis?

Et, si on tient compte de la position de Trump au sujet des frontières et des politiques d'immigration, est-ce que le monde pourra entrer au pays de l'Oncle Sam?

Alan Rothenberg, qui a piloté le projet de la Coupe du monde de 1994 et la candidature victorieuse pour l'organisation de la Coupe du monde de soccer féminin de 1999 en tant que président de U.S. Soccer, croit que les réponses à ces questions sont: «Oui». En rappelant que les deux dernières Coupes du monde se sont déroulées en Russie (2018) et au Qatar (2022), il a souligné que ces deux tournois, malgré la mauvaise réputation de ces pays, ont accueilli chacun plus de 3 millions de spectateurs.  

« Les gens apprécient les États-Unis partout sur la planète – honnêtement, il n'y aurait pas d'enjeu d'immigration si ça n'était pas le cas –, donc, tout ceci se joue entre les gouvernements, a expliqué Rothenberg. Un amateur de soccer se fiche de tout ceci. »

De plus, il ne croit pas que l'un des pays coorganisateurs se retirera de la Coupe du monde de 2026, ni qu'un pays procédera au boycottage de l'événement, comme en 1976, 1980 ou aux Jeux olympiques de 1984.

« Surtout, ils (les gouvernements) y verront une opportunité, peut-être, de rapprochements, plutôt qu'une occasion d'attiser les tensions », a ajouté Rothenberg.

« Et d'un point de vue logistique, si le Canada ou le Mexique se retire (de la Coupe du monde), a-t-il renchéri, ces matchs seraient immédiatement récupérés par les États-Unis. »