BERLIN - « Maintenant, prenez le titre ». Le titre en Une sportive du quotidien Bild traduisait samedi parfaitement les attentes de tout un pays après la qualification de sa Mannschaft pour le Mondial-2014 par une victoire sur l'Eire (3-0).

Se qualifier, l'Allemagne sait le faire, et la plupart du temps avec brio, sans connaître la défaite. Elle est ainsi invaincue en 31 matchs éliminatoires européens et mondiaux depuis 2007, avec comme sommet son 10 sur 10 pour parvenir en phase finale de l'Euro-2012.

Mais le plus dur reste à faire. Joachim Löw a huit mois pour trouver les derniers ingrédients permettant de brandir enfin ce trophée majeur qui échappe à l'Allemagne depuis 1990 et effacer les échecs de 2008, 2010 et 2012.

« Il reste bien sûr des choses à faire, comme par exemple stabiliser la défense, même si ce soir elle n'a encore concédé aucun but, et notre approche du dernier tiers du match où il faut rester concentré », a reconnu Löw après son 98e match à la tête de la sélection.

Sur le papier, l'Allemagne a le jeu et les joueurs pour briller. Particulièrement dans le domaine offensif où, même en l'absence du vieux briscard Miroslav Klose, elle a assez d'armes pour torturer les défenses, comme en témoignent ses 31 buts inscrits en 9 matches de qualification.

Mesut Özil, en patron du milieu voire en faux N.9 comme ce fut testé contre l'Eire, les Bavarois Thomas Müller et Toni Kroos, le néo-Blues Andre Schürrle, qui a marqué des points sur le flanc droit en l'absence de Marco Reus et du vétéran Lukas Podolski, sont autant de valeurs sûres.

Compte à régler en Suède

Quand il cite la défense comme éventuel chantier, le sélectionneur ne vise certainement pas le capitaine Philippe Lahm, exemple de régularité quel que soit le poste, ni le portier Manuel Neuer. Mais plutôt certains errements en défense centrale ou sur le flanc gauche et, surtout, une baisse de rendement collectif comme cela avait été le cas lors du honteux 4-4 concédé face à la Suède à Berlin, alors que la Mannschaft menait 4 à 0 à la pause!

C'est une excellente raison pour ne pas prendre à la légère le déplacement mardi à Stockholm, même si le sélectionneur a donné une journée libre « bien méritée » à ses joueurs au lendemain de la qualification.

« Même si le billet pour le Brésil n'est plus en jeu, notre objectif reste de ne pas perdre un match de qualification. En plus, après le 4-4 à l'aller (à Berlin), on a un compte à régler », a assuré le sélectionneur.

C'est également la semaine prochaine que pourrait intervenir la prolongation du contrat de Löw jusqu'en 2016, soit dix ans après sa prise de fonction à la place de Jürgen Klinsmann.

Les qualifications bouclées, la préparation passera par un déplacement à Milan le 15 novembre pour y affronter l'Italie, cette « Nazionale » qui avait stoppé la Mannschaft en demi-finales de l'Euro-2012 et qui s'est qualifiée avec brio pour le Brésil.

L'Angleterre pourrait suivre, si elle valide mardi son billet pour le Brésil, alors que la réception du Chili est programmée le 5 mars à Stuttgart pour un nouveau test du football sud-américain après le piètre nul (3-3) face au Paraguay mi-août.

La vraie préparation débutera peu après la finale de la Coupe d'Allemagne (17 mai), avec sans aucun doute un camp d'entraînement au pays. Le départ pour le Brésil sera probablement anticipé par rapport aux précédents tournois, en raison des conditions climatiques et d'une logistique plus compliquée.