Mauro Biello défend Drogba, critique l’arbitrage
Impact lundi, 2 nov. 2015. 00:44 dimanche, 24 nov. 2024. 22:49MONTRÉAL – Mauro Biello peut vivre avec le fait que les équipes adverses envoient la cavalerie pour tenter de ralentir Didier Drogba, à condition que les officiels leur fassent subir les conséquences lorsqu’elles franchissent les limites de la légalité.
C’est le message qu’a tenu à passer l’entraîneur-chef de l’Impact après la victoire de 2-1 de ses troupes aux dépens du Crew de Columbus.
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« Quand vous jouez contre Didier Drogba, vous n’avez pas le choix de le contrer avec du jeu physique. Le problème, c’est que parce qu’il est si imposant, l’arbitre lui donne rarement le bénéfice du doute », s’est plaint Biello dimanche soir.
« À mes yeux, une faute est une faute, a-t-il continué à plaider. Qu’on le fasse tomber par-derrière ou qu’on s’accroche à ses épaules, c’est une faute. Je crois que [l’arbitrage contre Drogba] devra s’améliorer à l’avenir. »
Biello digérait particulièrement mal un but qui avait été refus à son attaquant vedette à la 15e minute, alors que le pointage était encore vierge. Entouré de trois maillots jaunes à l’entrée de la surface, Drogba est parvenu à se défaire de chacun de ses couvreurs pour se présenter seul devant le gardien Steve Clark, mais au moment où l’Ivoirien faisait ricocher son propre retour dans le fond du filet, l’officiel a signalé une faute qui a jeté de l’eau sur les célébrations qui avaient eu le temps d’enflammer le stade.
« À mon avis, ce n’est pas une faute, a jugé Biello après avoir revu la séquence sur vidéo. C’était très faible comme décision. On sort d’un match très robuste contre Toronto, un match dans lequel les officiels laissaient jouer, et on arrive aujourd’hui avec un contact minime sur lequel une faute est appelée. C’est un peu suspect. »
Biello croyait aussi que son équipe aurait dû se voir accorder un penalty pour une balle qu’un joueur du Crew aurait joué avec la main dans la surface lors des arrêts de jeu de la deuxième demie.
« L’arbitre m’a dit que le ballon l’avait atteint à la poitrine, c’est l’explication que j’ai eue. On verra, mais ce sont des choses qui, je l’espère, ne se reproduiront pas lors du prochain match. »
« On aurait probablement dû gagner le match 3-1 ou 4-1 », s’est permis de conclure le gardien Evan Bush, qui corroborait les dires tranchants de son patron après avoir visionné la reprise des deux séquences.
Biello n’a pas caché sa surprise lorsqu’un collègue lui a mentionné que Chris Penso, l’arbitre qui était d’office pour le match de dimanche, était originaire de l’Ohio.
« Oui, c’est un peu étrange, on vient tout juste de me l’apprendre. En bout de ligne, c’est la Ligue qui décide. »
Un match de séries
Selon les statistiques compilées par la MLS, treize fautes ont été appelées contre le Crew, dont six aux dépens de Drogba. En comparaison, l’Impact a été réprimandé huit fois.
Les esprits se sont notamment échauffés à la 79e minute, quand le défenseur Gaston Sauro est allé payer une visite à Ignacio Piatti après que ce dernier eut été impliqué dans un duel corsé avec son compatriote Federico Higuain. Marco Donadel s’en est mêlé et on ignore dans quelle langue, mais des gros mots ont été échangés.
Drogba a aussi eu maille à partir avec Sauro pendant une bonne partie du match en plus d’écoper d’un carton jaune à la 87e minute pour ses démêlés avec le gardien adverse. L’Impact a reçu trois avertissements dans le match contre deux pour le Crew.
« C’est les séries, dédramatisait Patrice Bernier. Personne ne veut donner un seul millimètre au clan adverse et les contacts sont plus fréquents. Tout le monde veut essayer d’attirer l’attention de l’arbitre pour essayer d’avoir un avantage. C’est comme ça, les matchs sont serrés et vous avez vu le résultat. Il n’y a pas eu une tonne de chances et le match retour va être semblable. »
« Ça ne vaudrait pas la peine d’écouter les matchs si ce n’était pas comme ça. Les gens veulent voir des équipes et des joueurs passionnés, résume Nigel Reo-Coker. J’en suis à ma première expérience dans ce format de séries, mais personnellement je crois que tous les matchs devraient être joués de cette façon. J’aime cette robustesse, cette agressivité. »
« C’est pareil au hockey, hein », faisait remarquer Laurent Ciman. « Quand ce sont des matchs de séries, il y a plus d’intensité, il y a plus de duels. Au soccer, c’est pareil. On ne voulait pas se laisser marcher sur les pieds et eux non plus. C’est normal, ça fait partie du jeu. »
Ciman, qui s’est dit marqué au fer rouge par les arbitres plus tôt cette saison après avoir osé des commentaires peu flatteurs sur leur travail, a donné son approbation à leur gestion du match dimanche.
« Aujourd’hui, ils ont été bons et je pense que la semaine dernière aussi » a jugé le défenseur belge, qui sent peut-être que le temps est venu de se faire pardonner.
« J’avais à dire ce que j’ai dit. J’aurais peut-être dû avoir la langue de bois dans le passé, mais pour l’instant ça se passe bien et j’espère que ça va continuer. »