Biello fait passer son message à l'entraînement après la défaite subie à San Jose
Impact mardi, 7 mars 2017. 14:43 mercredi, 11 déc. 2024. 21:40MONTRÉAL – Les joueurs de l’Impact en ont sué un coup à leur retour au boulot mardi, conséquence directe d’une contreperformance qui a clairement irrité l’entraîneur-chef Mauro Biello en fin de semaine contre les Earthquakes de San Jose.
Deux jours après s’être incliné 1-0 sans avoir cadré un seul tir lors du premier match de leur saison régulière, les hommes en bleu sont sortis du tunnel menant à la surface du Stade olympique avec un retard d’une trentaine de minutes sur l’horaire prévu. Les bandes vidéos de la défaite, il faut croire, en avaient long à dire.
Après un échauffement de routine, l’entraîneur a convoqué ses hommes au centre du terrain pour une reconstitution des situations qui ont coulé son équipe en Californie. Au menu : contrôle du ballon, gestion de la pression et construction vers la phase offensive. Si le premier entraînement de la semaine sert généralement de période de récupération aux partants du match précédent, cette fois tout le monde a été mis à contribution. Et régulièrement, Biello s’est interposé pour crier ses consignes.
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L’intensité a grimpé dans le dernier quart d’une séance qui s’est étiré sur deux bonnes heures. En alternance, un groupe peaufinait à bonne allure des principes de jeu sur une surface réduite tandis qu’un autre s’époumonait à courir d’une extrémité à l’autre du terrain au gré des commandes du préparateur physique Yannick Girard.
« Je pense qu’il y avait la nécessité, après la déconvenue de samedi, de remobiliser les troupes par le travail parce qu’à la fin, c’est ce qui paye, a compris Hassoun Camara après avoir retrouvé son souffle et, incidemment, son sourire habituel. Les entraîneurs ont senti la nécessité de travailler beaucoup plus fort et les joueurs l’ont bien reçu, donc c’est parfait. »
« Pendant toute la durée du camp d’entraînement, on a tenté de développer une mentalité basée sur l’acharnement au travail et l’importance d’endosser la responsabilité de nos actions. Samedi, on n’a rien montré de tout ça, alors on avait besoin de provoquer cette étincelle aujourd’hui », approuvait Evan Bush, qui ne voyait rien d’anormal dans l’approche préconisée par ses patrons.
« La saison est jeune et s’il faut corriger certaines choses, aussi bien le faire tout de suite avant de prendre des mauvais plis », raisonnait le gardien, auteur de trois arrêts lors de son premier départ de la campagne.
« Il faut amener l’intensité à l’entraînement pour être capable de l’amener dans les matchs. Parce que si on n’est pas capable de le faire, on l’a vu, on va avoir de la difficulté », a résumé Biello pour justifier le supplice constructif auquel il venait de soumettre des troupes.
Si son visage était libéré de la sévérité qui trahissait ses états d’âmes immédiatement après le revers de samedi, Biello ne reniait pas l’amère déception qu’avait provoquée la réaction de ses joueurs à leur premier test de la saison.
« On peut perdre des matchs, on sait que c’est difficile. Mais perdre 60% des duels, être deuxièmes sur le ballon, ne pas faire les mouvements qu’on voulait... non je n’étais pas content. [Les Earthquakes] ne nous ont pas donné d’espace. Rien, zéro. Chaque fois que nos attaquants avaient le ballon, ils fermaient à deux tandis que leurs deux attaquants nous ont pressés pendant tout le match. Au début, particulièrement, ils ne nous laissaient pas sortir. C’est ça, jouer contre une équipe qui est prête mentalement. Pour moi, c’est ça le message que je voulais passer. »
Bon plan, mauvaise exécution
Déjà critiqué pour son inactivité sur le marché des transferts au cours de l’entre-saison, l’Impact a déçu à San Jose en affichant, par-dessus le marché, quelques-uns des mêmes travers qui avaient caractérisé son jeu lors d’une saison 2016 marquée par un indéniable manque de constance.
Un lien instable entre les différentes lignes de transmission, un temps de réaction trop lent en milieu de terrain et un manque de créativité chronique en attaque furent probablement les péchés les plus flagrants observés sur le terrain du Avaya Stadium.
« On a travaillé sur certaines choses pendant les six semaines qu’a duré le camp d’entraînement et dès que la première occasion de les mettre en application s’est présentée, on ne le fait pas, a calmement déploré Bush. On voulait construire davantage à partir de l’arrière, être plus à l’aise sous pression, mais sur le tout premier coup de pied de but, on s’est lancé vers l’avant et ouvert tous ces espaces. On voulait dicter le jeu en possession, mais on ne l’a pas fait non plus. Rapidement, toutes ces erreurs ont fait boule de neige. »
« Les consignes étaient claires et on n’a pas su les appliquer, d’où toutes ces frustrations, approuvait Camara. On voulait plus de mouvement, plus de fluidité dans notre jeu, mais on n’a pas su mettre en place le schéma que le coach nous avait demandé de suivre. »
Camara a aussi fait un aveu important en plaidant coupable, au nom de ses coéquipiers, à un excès de confiance à l’approche de la nouvelle saison.
« La saison dernière est bel et bien finie et il va falloir atterrir un peu, recommencer à zéro mentalement, a prévenu le vétéran défenseur. Quand vous avez vécu des moments extraordinaires tout récemment, parfois vous êtes encore sur cette dynamique pendant qu’une autre réalité se fait. C’est maintenant à nous de s’adapter à cette nouvelle saison. Les équipes sont meilleures d’année en année. J’ai regardé pratiquement tous les matchs et le calibre est beaucoup plus élevé. C’est donc à nous de progresser dans notre cohésion et dans ce qu’on propose sur le terrain. »
L’Impact aura la chance de démontrer qu’il a appris de ses erreur lorsqu’il inaugurera sa saison locale samedi soir alors qu’il accueillera les Sounders de Seattle, champions en titre de la Coupe MLS. Il s’agira du seul match de saison régulière que le Bleu-blanc-noir disputera sur la surface synthétique du Stade olympique cette saison.