Impact : la profondeur de la ligne arrière sera mise à l'épreuve
Impact vendredi, 29 avr. 2016. 10:50 dimanche, 24 nov. 2024. 16:33MONTRÉAL – Glorifiée avant le début de la saison, la profondeur de la brigade défensive de l’Impact sera mise à l’épreuve au cours du prochain mois.
L’entraîneur-chef Mauro Biello a annoncé vendredi que Hassoun Camara et Donny Toia souffraient tous les deux d’une élongation musculaire aux ischio-jambiers. Camara fait face à une période de remise en forme de quatre à six semaines tandis que Toia, qui a déjà raté les deux derniers matchs de l’équipe, pourrait viser un retour au jeu d’ici trois semaines.
Les deux défenseurs sont indisposés par le même type de blessure qui a retardé le début de saison de Patrice Bernier et qui importune toujours l’attaquant Cameron Porter, qui attend toujours le feu vert pour réintégrer l’effectif.
« Quand tu fais des mouvements explosifs, ça peut affecter les ischios. C’est un phénomène qu’on retrouve à travers la ligue, pas juste ici », a défendu Biello lorsque placé devant le constat.
« Le défi pour nous, c’est de continuer à trouver des solutions pour calculer les charges de travail qu’on donne aux joueurs, réfléchir comme il faut sur tous les profils. Certains joueurs ne sont peut-être pas aptes à endosser certaines charges. C’est à nous d’y voir », a ajouté le coach.
L’Impact compte cette année sur un nouveau préparateur physique, Yannick Girard ayant succédé à Paolo Pacione au cours de la saison morte. Biello ne croit pas que les nouvelles façons de faire instaurées par Girard soient en cause pour justifier l’état de santé précaire de certains joueurs.
« Chaque entraînement est calculé, explique Biello. On a un système où les joueurs doivent répondre à un questionnaire et à partir de leurs réponses, on calcule la charge de la semaine. Chaque jour du microcycle est calculé. Les joueurs doivent aussi faire leur part dans leur approche, comment ils mangent, comment ils se reposent. Il faut mettre tout ça dans l’équation, mais je pense que notre méthode fonctionne bien. C’est sûr qu’il faut continuer à apprendre et améliorer certaines choses, c’est normal. »
Camara, qui commençait à peine trouver sa vitesse de croisière après une saison 2015 ruinée par les blessures, est tombé au combat à la fin du premier quart d’heure de jeu lors du match de samedi dernier contre Toronto FC. Maxim Tissot lui est venu en relève – Biello l’a installé sur le flanc gauche et a replacé Ambroise Oyongo du côté droit - et a obtenu son premier départ de la saison quatre jours plus tard à New York.
Victor Cabrera, qui a été laissé de côté au profit de Wandrille Lefèvre mercredi à New York, et la recrue Kyle Fischer sont pour l'instant les seuls défenseurs réservistes à la disposition de Biello. Les deux sont spécialisés pour travailler en charnière centrale, bien que Cabrera ait amorcé son séjour avec l’Impact au poste de latéral droit il y a un an.
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En milieu de terrain, Biello se donnait encore un peu de temps avant de clarifier le statut de Marco Donadel. L’Italien, qui a déjà raté quatre matchs cette saison en raison d’une jambe mal en point, s’est blessé à un genou et est sorti à la 72e minute lors du dernier match contre New York City FC.
« C’est un coup qu’il a reçu qui peut le gêner un peu. Tout est correct avec les ligaments, mais il y a une petite douleur. On va voir aujourd’hui une fois qu’il sera réchauffé s’il sera capable de nous aider », a laissé planer Biello.
Quant à Lucas Ontivero, lui aussi importuné par une blessure au bas du corps, Biello a déclaré que son utilisation dépendra de sa propre volonté à aider la cause de l’équipe.
« Ce n’est vraiment pas une blessure grave. Il a reçu un coup, mais s’il est capable de tolérer la douleur, il va être capable de jouer. Il n’est pas à 100%, mais on avait quand même décidé de l’amener à New York pour qu’il puisse nous donner quelque chose du bac, un 10 ou 15 minutes, et c’est exactement ce qu’il a fait. »
« Des problèmes de riches »
Forcé de ronger son frein en début de saison, Maxim Tissot semble déterminé à saisir l’occasion que lui procure la déveine de ses coéquipiers.
Appelé d’urgence contre Toronto, il a réussi une belle entrée en matière en tenant tête à l’imposant Jozy Altidore et en affichant même une belle présence sur les ballons aériens dans la surface de réparation. Contre New York, il s’est lui-même déclaré coupable de ne pas avoir bloqué le centre de Khiry Shelton sur le jeu qui a mené au but de RJ Allen, mais Biello lui a donné son absolution en affirmant après la partie qu’il avait disputé un « solide match ».
« On ne s’est pas parlé après le match à New York, on s’est parlé après celui contre Toronto. Il m’a dit qu’il était content de ma performance défensive, mais qu’il savait que je pouvais en amener plus offensivement. J’ai aussi entendu ses commentaires à propos de mon dernier match, je suis content qu’il ait apprécié ma performance. C’est à moi de continuer de faire mes preuves samedi si je suis appelé à jouer », a commenté le défenseur de 24 ans.
Lefèvre s’impose aussi comme une alternative de qualité depuis que les performances de Cabrera ont décliné à la suite d’un coup à la tête encaissé à Chicago.
« Est-ce que je force la main à Mauro? Oui. Est-ce qu’il a des décisions difficiles à prendre? Oui, aussi. On a trois, quatre ou même cinq joueurs qui méritent de jouer dans la brigade défensive sans aucun problème. Donc voilà, ce sont des problèmes de riches qu’on a chez nous. On a ce luxe et on ne va pas s’en priver. »
« Moi je fais mon travail, je contrôle ce que je fais sur le terrain, a ajouté l’international canadien. J’ai bien fait à Chicago, j’ai bien fait aussi contre New York. L’avenir, c’est le coach qui le décide. Dans tous les cas, je serai un bon coéquipier si jamais je ne suis pas appelé et si je joue, vous pouvez compter sur moi pour livrer la performance. »
Titularisé pour la première fois de la saison il y a deux jours, Lefèvre se dit non seulement prêt à reprendre le collier samedi au Stade Saputo, mais ne croit pas que ses coéquipiers qui en seront à un troisième match en huit jours puissent utiliser la fatigue comme excuse en cas de contre-performance.
« Il n’y a pas encore eu beaucoup de voyage et ce n’est pas comme si on venait de traverser un été très chaud. On est des athlètes professionnels, on est très tôt dans la saison, donc je ne pense pas que, pour la majorité des joueurs, ça pose un problème de jouer trois fois en huit jours. »
« Parfois, c’est mieux de jouer plusieurs matchs en peu de temps, croit même le gardien Evan Bush. Quand on ne fait que s’entraîner, sans dire qu’on finit par agir comme des robots, on recherche ce match sur lequel on peut fixer notre concentration. Le fait que cette séquence survienne au moment où on compte plusieurs blessures causent un peu problème, mais si on peut obtenir un résultat demain, on pourra dresser un bilan somme toute positif de la dernière semaine. »
« Quand tu viens de connaître deux mauvaises performances, la fatigue tu l’oublies parce que tu sais que tu dois performer », conclut Lefèvre.