En raison de la nature de leur métier, les entraîneurs essaient d’éviter tous les problèmes au sein de leur équipe à l’exception d’un seul : une immense profondeur qui exige du doigté pour gérer l’utilisation des joueurs.

À sa première saison avec l’Impact de Montréal, Marco Schällibaum se retrouve pour la première fois dans cette situation avec les signatures d’Adrian Lopez Rodriguez (surnommé Piscu) et Hernan Bernardello.

Le Suisse était donc tout sourire en assistant à la présentation de ces joueurs qu’il a pu étudier avec minutie avec les autres dirigeants avant de les convaincre de déménager à Montréal.

La complexité de répartir – ou non - le temps d’utilisation est loin d’effrayer Schällibaum. Sans vouloir trop en dire puisque le moment est précoce, il a admis qu’il avait quelques idées en tête à évaluer dont celle de ramener Patrice Bernier dans un rôle plus offensif.

« Le soccer, c’est aussi la compétition entre les joueurs. Quand plusieurs joueurs luttent pour du temps d’utilisation, ça veut dire que vous possédez beaucoup de qualité au sein de votre groupe. De plus, on doit disputer une panoplie de matchs et c’est très intéressant pour un entraîneur quand on possède de telles alternatives », a-t-il confié.

Celui qui était déjà confiant avec sa troupe ne peut qu’entrevoir la suite des choses avec optimisme.

« Oui, on se sent plus à l’aise. Quand on ajoute de la qualité à un groupe, on devient plus fort. On se réjouit et eux aussi ce qui est déjà un bon départ. C’est bien de sentir qu’ils ont envie d’accomplir quelque chose de positif ici », a-t-il ajouté.

À ce sujet, Lopez devrait parfois soutirer des minutes d’action au légendaire Alessandro Nesta ce qui représente une situation assez particulière.

Généreux sur les compliments envers Nesta, Lopez comprend très bien le contexte dans lequel il plonge.

« Tout le monde sait que Nesta est un arrière parfait, mais en acceptant de venir à Montréal, il ne faut pas seulement penser à un joueur, mais plutôt à l’équipe entière et à l’organisation. Je veux continuer d’apprendre et m’améliorer », a révélé Lopez.

En épiant Bernardello et Lopez sur vidéo, l’entraîneur du onze montréalais a remarqué des atouts indéniables pour arracher des victoires supplémentaires.

« C’est très difficile de gagner en MLS et leur contribution devrait nous aider. Techniquement, ils sont très bons. Hernan récupère beaucoup de ballons et il n’abandonne jamais ce qui est important à sa position. Pour Adrian, il s’implique bien dans le jeu et il excelle des deux pieds, c’est un arrière central très complet », a résumé l’homme au caractère parfois bouillant sur les lignes de côté.

N’ayant pas goûté aux joies de la victoire depuis cinq parties, l’entraîneur est sans doute heureux de pouvoir compter sur leur contribution à court terme, mais il s’enthousiasme surtout pour l’avenir.

« C’est un investissement pour le futur également. C’est un signe qu’on veut continuer de progresser comme organisation et ça me plaît. »

Cette mention fait immédiatement songer à son dossier de prolongation de contrat qui demeure à concrétiser. Nul doute, il semble désirer poursuivre l’aventure au sein de l’équipe.

« Ce n’est pas moi la personne la plus importante, c’est l’équipe. Je me sens très bien ici et on verra. Ça prend de la patience et je ne suis pas du style à jouer au poker dans les négociations. Je préfère être honnête dans mes commentaires », a raconté Schällibaum qui ne voulait pas attirer l’attention sur lui en cette journée importante pour l’organisation.

Des partisans heureux … en autant que les résultats suivent

Quand l’Impact a annoncé les contrats de Bernardello et Lopez, les réactions élogieuses ont été nombreuses de la part des amateurs sur les réseaux sociaux. Les dirigeants de l’équipe apprécient ce vent positif, mais ils savent que rien n’est gagné.

« Je sais que tout dépend quand même des résultats, c’est la chose la plus importante », a reconnu le directeur sportif Nick De Santis.

« On voulait des joueurs qui pouvaient s’illustrer dans notre système. Ils ne devraient pas rencontrer d’obstacles à ce sujet, mais ils doivent quand même s’adapter à la ligue, aux voyages, à la température sauf que cette phase devrait être plus facile étant donné qu’ils sont jeunes », a-t-il enchaîné.

Bernardello – un milieu de terrain défensif acharné et doué pour la relance - et Lopez – un défenseur central habile des deux pieds avec une excellente anticipation - ont chacun entendu des commentaires invitants à propos de la MLS dans leur pays respectif.

Depuis qu’ils ont amorcé leur découverte de Montréal, ils remarquent plusieurs aspects intéressants dont son caractère multiculturel et ses influences européennes.

« J’ai regardé sur Internet pour en connaître davantage et je trouve que Montréal est une très belle ville jusqu’à maintenant. C’est certain que j’aurai besoin d’une adaptation au niveau personnel dont avec la langue », a raconté Bernardello qui s’établira ici avec sa femme et sa petite fille. La transition pourrait être encore plus facile pour Lopez qui se débrouille bien en anglais contrairement à son nouveau coéquipier.