L'Impact inaugure sa saison régulière à domicile face aux Red Bulls de New York
Impact vendredi, 11 mars 2016. 12:38 jeudi, 12 déc. 2024. 22:36MONTRÉAL – C’est un géant somnolent qui envahira le Stade olympique dans le rôle de l’ennemi samedi après-midi pour le premier match à domicile de la saison 2016 de l’Impact.
Invaincus à leurs sept premiers matchs il y a un an, en route vers le titre de champions du calendrier régulier de la MLS, les Red Bulls de New York se sont accrochés dès leur première sortie de la nouvelle année en fin de semaine dernière. L’équipe de Jesse Marsch, qui n’a subi que trois défaites à domicile en plus de déployer l’attaque la plus productive du circuit Garber en 2015, a été blanchie devant ses partisans par le surprenant Toronto FC.
Les Taureaux Rouges tenteront maintenant de jouer le même tour à l’Impact, qui visera une rentrée locale réussie après avoir réalisé le tour de force d’amorcer sa saison avec une convaincante victoire à l’étranger.
Il faut remonter à 2012, l’année du baptême de l’Impact en MLS, pour recenser la dernière saison au cours de laquelle les Red Bulls n’ont récolté aucun point dans leurs deux premiers matchs.
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« J’espère qu’ils vont continuer à dormir! », répond Mauro Biello quand on lui demande s’il craint le réveil de la bête new-yorkaise.
« C’est sûr qu’ils ont beaucoup d’éléments offensifs qu’il faut surveiller avec [Bradley] Wright-Phillips, [Mike] Grella, [Lloyd] Sam, [Sacha] Kljestan, détaille ensuite le stratège montréalais. Ce sont tous des bons joueurs. Ils ont eu un match difficile contre Toronto et on s’attend à une équipe qui va arriver ici avec cette volonté de pousser, de gagner, d’essayer d’aller chercher des points. Il faudra être prêt pour ça. »
Marco Donadel était tout aussi méfiant que son entraîneur, jeudi, n’hésitant pas à proclamer les Red Bulls comme l’équipe à battre dans l’Association Est.
« Ils jouent bien à chaque match, leurs joueurs travaillent toujours très fort et ils seront assurément affamés après avoir perdu la semaine dernière, supposait l’Italien. Peut-être qu’à la fin de la saison, si on se classe mieux qu’eux, je dirai qu’on est meilleur, mais pas pour l’instant. »
« Absolument, approuvait le défenseur Donny Toia. Toutes les équipes sont difficiles à battre, mais les Red Bulls ont une excellente attaque et ils aiment appliquer beaucoup de pression très profondément en zone adverse. Si vous faites des erreurs contre eux, ils vous le feront payer. Mais il suffira d’être vif et intelligent et tout ira bien. »
« Il sera important d’être confiant et à l’aise avec le ballon en relance, expose Harry Shipp. On ne voudra pas simplement envoyer des longs ballons chaque fois qu’ils s’avanceront pour réduire notre temps de réaction. Il faudra se regrouper, s’imposer en nombre autour du ballon et bien construire notre attaque à partir de l’arrière. »
Une pression agressive bien gérée, comme l’entrevoit Shipp, peut créer des ouvertures dans les phases de jeu subséquentes et permettre aux fabricants de jeu d’attaquer en surnombre.
« On connaît tous leur style de jeu, mais je peux vous dire que s’ils tiennent vraiment à nous mettre sous pression, je vais me régaler sur ce terrain, se réjouissait le rapide Dominic Oduro. Ça sera le contexte parfait pour me faufiler derrière cette défensive. »
Une faiblesse au centre?
Les Red Bulls affichent sensiblement le même visage que l’année dernière. Leur noyau offensif est demeuré intact avec la présence du capitaine Dax McCarty et de l’ancien Impact Felipe au milieu de terrain pour alimenter un quatuor dont chaque membre a marqué au moins huit buts et récolté au moins sept passes décisives la saison dernière.
Cependant, deux absences de taille définissent la nouvelle allure de leur ligne arrière. L’international américain de 20 ans Matt Miazga a été transféré à Chelsea, en première ligue anglaise, tandis que le Français Damien Perrinelle se remet toujours d’une sérieuse blessure au genou gauche subie lors des plus récentes séries éliminatoires.
Pour reconstruire leur défense centrale, les Red Bulls ont augmenté les responsabilités du joueur de deuxième année Ronald Zubar et ont embauché Gideon Baah, un Ghanéen de 24 ans qui évoluait au HJK Helsinki, en Finlande, la saison dernière.
Zubar n’affrontera pas l’Impact, le comité disciplinaire de la MLS l’ayant suspendu pour une partie pour un geste posé à l’endroit de Daniel Lovitz du Toronto FC. C’est donc un dernier rempart vulnérable qui aura la mission de protéger le gardien Luis Robles des assauts du onze montréalais.
« Chaque fois qu’on étudie les Red Bulls en prévision d’un match, c’est ce qui ressort, observe Evan Bush. Mais je crois que c’est aussi une conséquence du style de jeu qu’ils préconisent. En appliquant de la pression comme ils aiment le faire, ils ont tendance à isoler leurs défenseurs à l’occasion. C’est ce qui est arrivé sur les deux buts de Toronto la semaine dernière. La clé pour nous sera donc d’en profiter avec des gars comme Nacho, Ontivero et Oduro qui peuvent être très dangereux dans ces espaces laissés sans surveillance. »
« Il y a de bonnes chances qu’ils ne soient pas aussi à l’aise à travailler ensemble, alors si on peut créer cet instant d’hésitation où ils se demanderont qui doit s’avancer et qui doit rester derrière, on pourra leur rendre la vie très difficile », prévoyait Harry Shipp, qui est justement le genre de passeur qui pourrait tirer profit d’une telle confusion.
Biello, lui, refusait de baisser sa garde devant la possibilité d’affronter un mur défensif démuni.
« Je suis sûr que le joueur qui va rentrer va faire le travail, insistait le coach. Ça pourrait être Karl Ouimette, qui a joué ici et qui sera prêt à 100% pour ce match-là. C’est simplement un autre défi et il faudra être prêt à le relever. »
Quant à Baah, un objet de curiosité avant le début de la saison dans le circuit Garber, il s’est attiré des éloges après son premier départ.
« Il a été solide, a remarqué Biello. Il amène cet élément physique et il est très calme sur le ballon. Il lit aussi très bien le jeu, il a démontré un beau sens de l’anticipation contre Giovinco. C’est évident qu’il est expérimenté et il faudra qu’on soit alerte dans notre animation offensive. »
« Il est Ghanéen, alors c’est évident qu’il est très bon, a dit Dominic Oduro, pince-sans-rire, au sujet de son compatriote. Mais comme je l’ai déjà dit, on se soucie de ce qui se passe de notre côté et tout clique présentement dans notre équipe. »
Neutraliser Kljestan
Auteur de saisons de 27 et 17 buts depuis deux ans, Bradley Wright-Phillips est l’un des francs-tireurs les plus craints en MLS. Mais le Londonien évolue dans un contexte qui lui est très favorable alors qu’il est alimenté par un impressionnant contingent de distributeurs. Le plus dangereux de tous est le Californien Sacha Kljestan.
« Pour le neutraliser, il faut d’abord arrêter Sacha. C’est lui qui est la source de cette équipe, simplifie d’ailleurs Ambroise Oyongo, qui a joué pour les Red Bulls en 2014. Si on parvient à le faire, je crois qu’on ne verra pas Bradley. C’est un bon joueur quand il a la balle, il sait prendre de la profondeur et si tu lui donnes de bons ballons, comme Sacha sait le faire, il sera très dangereux. Il faut donc d’abord couper la relation entre la défense et Sacha pour que le ballon n’arrive pas sur Bradley. »
« C’est un joueur super cool. Il a beaucoup de qualités et il est relax avec la balle, décrit Laurent Ciman, qui a connu Kljestan alors que celui-ci évoluait pour Anderlecht, dans le championnat belge. Il trouve toujours le bon espace où il peut être libre et distribuer des bons ballons. Il a une bonne dernière passe, donc voilà, c’est un joueur complet. Il n’aime pas trop aller dans les duels, donc c’est pour ça qu’il essaie toujours de trouver la zone où il peut tourner tranquillement. Il faudra faire attention à lui parce que c’est une pièce maîtresse de leur jeu.
« C’est peut-être l’un des meilleurs passeurs dans la ligue, classe Biello. Il est très calme, il voit bien le jeu et se trouve toujours dans des positions importantes pour faire du dommage. Il faudra le surveiller et ne pas lui donner cet espace pour travailler. »
« Si on peut gagner le milieu de terrain, je crois qu’on peut gagner ce match », conclut Oduro.