Didier Drogba libère l'Impact
Impact dimanche, 25 oct. 2015. 08:35 dimanche, 25 oct. 2015. 18:58MONTRÉAL – À 45 minutes de la conclusion de sa saison régulière, l’Impact jouait comme une équipe qui avait déjà fait ses bagages. L’avantage du terrain pour amorcer les séries? C’était peut-être trop demander.
Puis le ballon a été mis en jeu pour le début de la deuxième demie. Instantanément, la donne a changé.
Éclipsé par Sebastian Giovinco dans la première portion du match, Didier Drogba a fait trembler le Stade Saputo avec deux buts en moins de deux minutes, permettant à l’Impact de clôturer son calendrier avec une troisième victoire consécutive dimanche, celle-là au compte de 2-1 sur Toronto FC.
Les deux formations rivales étaient déjà qualifiées pour le tournoi éliminatoire de la MLS, mais le duel avait néanmoins d’importantes implications au classement. En ajoutant trois points à sa fiche, l’Impact s’est hissé au troisième rang du classement de l’Association Est avec 51 points et s’est ainsi assuré d’être l’hôte d’un match de barrage qui aura lieu jeudi soir contre… le Toronto FC!
« On savait déjà qu’on était en séries, mais avec ce match, on voulait démontrer qu’on avait la tête prête pour la prochaine aventure », a calmement fait savoir le capitaine Patrice Bernier.
Il s’agira du sixième match de la saison, toutes compétitions confondues, entre Montréal et Toronto. Jusqu’à maintenant, l’équipe locale a prévalu à chaque occasion.
L’autre match sans lendemain entre les détenteurs des quatrième et cinquième rangs opposera D.C. United au Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Les Red Bulls de New York et le Crew de Columbus bénéficieront quant à eux d’un laissez-passer pour le deuxième tour.
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C’était la première fois en 15 matchs que l’Impact gagnait après avoir accordé le premier but d’un match cette saison en MLS. Il s’agissait aussi, après neuf échecs, de sa première victoire née d’un déficit à la mi-temps.
« Je pense qu’on a été trop timide en première demie, a diagnostiqué Biello au terme de la rencontre. C’est comme si on était gênés. À la mi-temps, j’ai dit qu’il fallait jouer, qu’il fallait fermer les espaces. Je les ai poussés un peu. […] En deuxième demie, on s’est installés dans leur zone et on a causé beaucoup de problèmes. Il faut prendre cette initiative, surtout à la maison. »
« On défendait bien, mais on défendait trop, a résumé Bernier. On a perdu beaucoup de ballons, beaucoup de déchets. Ce n’est pas à notre image. On a des gars avec beaucoup plus de qualité technique que ça. En deuxième mi-temps, on s’est réveillé un peu. »
« Ce n’est pas difficile de faire une analyse de la première demie, a simplifié Drogba. On n’était pas dedans. On a été un peu trop individualistes. En deuxième demie, on est revenus à des choses plus simples et on a vu la différence. »
Frustré par la barre horizontale à la 50e minute, Drogba a commencé à mettre son empreinte sur la rencontre à la 54e. Dos au but, surveillé très poliment par le défenseur Ahmed Kantari, l’Ivoirien a habilement redirigé un centre d’Ignacio Piatti derrière Chris Konopka pour créer l’égalité 1-1. Il s’agissait du dixième but de Drogba et de la septième passe décisive de Piatti.
Le grand numéro 11 du Bleu-blanc-noir a utilisé la même technique pour placer son équipe en avant à la 55e, cette fois sur un relais de Marco Donadel.
« Quand tu as un gars comme Didier, il faut mettre le ballon dans la surface. Deux centres, deux buts », a calculé Bernier, qui est entré dans le match pour le dernier quart d’heure.
« On ne pouvait pas deviner qu’on allait marquer deux buts en si peu de temps, mais je crois que tout le monde ici a apprécié l’attitude en deuxième demie », a ajouté l’auteur du doublé.
L’Impact a gardé le pied sur l’accélérateur pour tenter d’en finir avec le TFC. À la 57e, un tir de Piatti a terminé sa course sur la barre transversale. Puis peu après l’heure de jeu, des tirs menaçants de Dilly Duka et Dominic Oduro ont raté la cible de justesse.
Duka a été inséré dans le match pour le début de la deuxième demie en remplacement de Johan Venegas et a joué un rôle clé, selon Biello, dans la métamorphose du groupe.
« Je voulais qu’on aille chercher les ballons sur les côtés. Dilly est entré et a bien tenu le ballon. Il nous a aidés à monter, surtout sur la gauche. Quand on est bien en possession, surtout quand on est installés, on a des joueurs dangereux. Si on est capable de bien faire ça, on va avoir des chances de marquer et c’est ça que Dilly a apporté en deuxième demie », a évalué le coach.
Toronto, qui avait pris les devants par l’entremise de Jozy Altidore juste avant l’entracte, a flirté avec la parité à la 74e quand Michael Bradley a, à son tour, dirigé un tir sur la barre horizontale.
L’Impact a été quitte pour une bonne frousse en fin de match quand Drogba a quitté le terrain en boitant après s’être fait cramponner derrière un genou par Kantari. La vedette offensive de la soirée a pu reprendre son poste peu de temps après.
« Il m’a dit qu’il était correct, qu’il voulait continuer, a confié Biello. Il a dégagé un ballon de la tête eu de temps après ça. Il a joué tout un match. Qu’est-ce que je peux dire de plus de Didier? »
Un but concédé... bénéfique?
Les conditions étaient rassemblées pour que les 20 801 spectateurs massés dans les gradins de l’amphithéâtre de la rue Sherbrooke assistent à début de match canon. Ce sont toutefois les visiteurs qui ont appliqué la pression dès la première touche de balle.
Giovinco a signalé sa présence dès la cinquième minute. Son tir décoché d’un autre code régional semblait se diriger tout droit dans le petit filet à la droite de Bush, qui a réussi à changer la trajectoire du projectile avec un plongeon de dernière seconde.
À la 14e minute, Bush a soulevé le stade en effectuant un arrêt spectaculaire aux dépens de la « fourmi atomique », qui a finalement été désigné hors-jeu sur la séquence. Néanmoins, le cerbère des locaux venait de signifier sa présence de façon percutante.
Bush a réalisé un véritable coup de maître à la 31e minute quand Giovinco, après avoir déjoué trois joueurs à lui seul sur le flanc gauche, a centré le ballon sans la surface pour Robbie Findley. Par réflexe, le cerbère a sorti la main droite pour faire dévier le tir à l’extérieur du cadre.
Auteur de sa 16e passe décisive de la campagne sur le but d’Altidore, Giovinco a décoché quatre tirs, dont deux cadrés, en première demie, mais on ne l’a presque pas revu au retour de la pause. Pour le reste du match, la scène a appartenu à Drogba.
« Je crois que si on était entrés au vestiaire avec une égalité de 0-0, on n’aurait pas ressenti la même étincelle à la mi-temps. C’est malheureux d’avoir encaissé ce but, mais je crois que ça nous a aidés mentalement à attaquer le reste du match », a conclu Bush.