On se doit de gagner samedi à Toronto et à mes yeux, mon état de santé est secondaire, car c'est l'équipe qui doit primer sur l'individu. Mon objectif est bien sûr de jouer ce dernier match de saison régulière, mais la victoire est plus importante.

Mon état est évalué sur une base quotidienne avec l'objectif d'aider l'équipe. Ce que je peux dire, c'est que mon état de santé s'améliore. Je ne connais pas les intentions de l'entraîneur quant à mon utilisation, mais je répète que mon objectif est d'être prêt. Je ne sais pas si je serai partant ou si je commencerai sur le banc, ce n'est pas ma décision. Si je commence la partie, je peux vous assurer que je vais tout faire pour jouer les 90 minutes.

Je ne serai pas complètement rétabli, mais je veux trouver la fraîcheur maximum pour aider mon club. Tous les jours, je travaille fort avec les physiothérapeutes pour être disponible. Jeudi, je me suis entraîné sur le terrain et les choses se sont bien passées.

Le match ultime

Tout le monde connaît l'enjeu de la rencontre de samedi contre le Toronto FC. Cette rencontre, la dernière du calendrier, sera déterminante quant à notre participation aux séries éliminatoires de la MLS. Avec une victoire, on n'aura pas à se soucier du résultat des autres formations en lice et qui vont jouer dimanche.

Je sais que Toronto, comme à son habitude, nous attend de pied ferme. La partie sera intense et je sais que ça ferait plaisir au FC de nous sortir des séries. Toronto est éliminé d'une place en séries et n'a plus rien à gagner à part peut-être de jouer les trouble-fêtes. L'entraîneur de Toronto, Ryan Nelsen, l'a déjà dit il y a quelques semaines, l'objectif de son club est de casser le party.

Je m'attends à ce que Toronto amorce la partie avec beaucoup d'agressivité. Le FC joue chez lui et il voudra terminer la saison en beauté surtout en affrontant Montréal, son ennemi numéro un.

Il faut essayer de poursuivre sur la lancée de la fin de notre dernier match et jouer avec intensité. Si la conviction est au rendez-vous, les aspects tactiques et techniques vont devenir plus faciles. Quand tu vois que ton coéquipier se donne à 100%, ça t'encourage aussi à te défoncer. Nous avons du succès quand l'effort est collectif.

À la mi-saison, on aurait eu du mal à croire que ce dernier match allait avoir une importance capitale. Avec le total de points que nous avions accumulés au cours de nos 17 premières parties, on aurait dû être déjà qualifié. On savait depuis quelques semaines que chacune de nos victoires était un pas de plus vers les séries. Avec une ou deux victoires de plus, on aurait été plus confortables pour finir la campagne, mais on arrive à un moment où il est inutile de regarder derrière nous. Dans les dernières semaines, tout le monde faisait ses calculs, mais maintenant les calculs ne veulent plus rien dire. Seule la victoire compte.

On ne pense pas à l'échec. L'objectif est de gagner et d'aller chercher les trois points pour que l'on puisse relaxer dimanche. On ne se préoccupe pas de la possibilité de perdre. On essaie donc d'éliminer tous les facteurs négatifs. Il faut juste que les gars soient tous en forme et qu'ils se défoncent pour la victoire.

Si on ratait les séries, ce serait un échec énorme, d'autant plus que l'an dernier on avait terminé sur un élan qui nous permettait de croire aux séries. Cette année, notre début de saison aurait dû nous assurer notre place. On aura longuement le temps de discourir après la saison sur nos résultats, mais comme je vous le dis, on essaie simplement de se concentrer sur des éléments positifs.

Je sais que ce ne sera pas facile d'aller chercher la victoire sur la pelouse du BMO Field, mais ces difficultés ne remontent pas à aujourd'hui. Elles remontent bien avant l'arrivée de l'équipe en MLS. Il faut remonter à l'époque de la NASL pour trouver des traces de nos ennuis à Toronto. Je n'arrive pas vraiment à cibler une cause qui explique nos ennuis là-bas. Il faut dire qu'on n'est déjà pas reconnue comme une équipe qui a beaucoup de succès à l'extérieur. Pour le reste, il y a des choses qui sont difficiles à expliquer. Plus ça avance et plus ça devient peut-être psychologique. Ce n'est pas qu'à Toronto où on éprouve des ennuis, il y a aussi Columbus. On dirait qu'on n’arrive pas à mettre le dernier clou dans le cercueil, mais samedi on aura la chance de faire tourner cette malédiction.

Chaque nouveau match donne d'ailleurs l'opportunité de chasser cette malédiction.

Avec une victoire samedi, tout le monde va parler d'une saison réussie et les playoffs sont une nouvelle saison. On ne sait jamais ce qui peut se produire.

*propos recueillis par Robert Latendresse