Depuis quelques matchs, les choses sont plus difficiles pour nous, particulièrement en défensive. On commet plus d'erreurs techniques avec le ballon qu'on le faisait avant.

Si on fait des erreurs, c'est aussi parce que les adversaires nous forcent à en commettre et de notre côté, on cède peut-être un peu trop à la panique. On ne permet plus à notre défensive de souffler un peu comme avant alors qu'on semblait avoir une muraille défensive. On était très fort en défensive collectivement et on ne donnait pratiquement pas de chances aux autres clubs.

Pendant qu'on a un peu plus d'ennuis dans notre territoire, en attaque les choses vont plutôt bien. C'était le contraire au début de la saison. Actuellement, on marque beaucoup de buts, mais on en accorde beaucoup aussi. Il faut parvenir à retrouver l'équilibre que nous semblons avoir perdu. En début de saison, on gagnait des matchs à bas pointages, alors que pour le moment, ce sont des pointages avec plusieurs buts.

Je pense que nous avons laissé le jeu trop ouvert et les adversaires en ont profité pour enfiler les buts. Les matchs sont remplis de up and down. Auparavant, on contrôlait la situation en attaque et en défense. Même quand l'adversaire dominait au niveau de la possession du ballon, on ne donnait pas de chance de marquer. Maintenant, on va au filet avec force, mais on fait peut-être des erreurs et ça ouvre le jeu. L'adversaire en profite pour répliquer.

Quand on est trop défensif, on nous reproche de ne pas attaquer assez. Là, on marque beaucoup de buts, mais on crée beaucoup d'espace et le revers de la médaille est que nous encaissons beaucoup de buts. Je répète qu'il faut retrouver cet équilibre qui caractérisait notre jeu en début de saison.

Notre objectif est donc de retrouver cet équilibre très rapidement. On voit que trouver des occasions de marquer ne semble pas un problème et que même lorsque nous tirons de l'arrière, nous trouvons les moyens pour revenir. On veut peut-être en faire trop par moment avec une passe magistrale et cette précipitation ouvre la porte à l'équipe devant nous. On donne trop d'espace à couvrir plutôt que de jouer en bloc comme avant.

Je pense que nous étions supérieurs au Colorado au niveau organisationnel, mais comme le jeu était ouvert samedi dernier, les Rapids en ont profité. Cette équipe n'était sans doute pas aussi bien que nous au plan organisationnel, mais on a rendu le match à leur avantage lors d'une journée chaude à laquelle nous ne sommes plus habitués à Montréal.

À la mi-temps de la partie de mercredi à Toronto, après avoir concédé trois buts, notre entraîneur Mauro Biello a insisté pour que nous augmentions notre intensité et que nous gagnions plus de duels pour la récupération du ballon. Trop souvent, l'équipe en rouge récupérait le ballon et nous étions en retard. On s'est ajusté en deuxième demie et on a trouvé le fond du filet en l'espace d'environ une minute.

Mauro a insisté pour que l'on revienne à la base et qu'on augmente notre intensité parce qu'on avait du mal à rivaliser au plan physique. La partie n'a pas été intense au point de devenir agressive, mais le Toronto FC avait encore frais à la mémoire notre victoire de 6-0 lors du championnat canadien. L'adversaire a voulu démontrer qu'il n'avait alors connu qu'une mauvaise partie.

Le duo Di Vaio/Paponi

On voit que Marco Di Vaio et Daniele Paponi se complètent de mieux en mieux. Depuis l'arrivée avec l'équipe de Paponi, on voit qu'il existe entre eux une chimie qui se transforme en des échanges spectaculaires.

Chacun d'entre eux semble savoir comment l'autre se déplace sur la pelouse. On perçoit très bien la complicité qui existe entre eux. Ces atomes crochus remontent peut-être à leur passage avec l'équipe de Bologne en Italie. Les deux font des flammèches sur le terrain. Quand ce n'est pas un qui compte, c'est l'autre. Comme je le mentionnais dans ma chronique précédente, la présence de Paponi rend probablement la vie plus facile à Di Vaio qui n'est plus le seul à faire l'objet d'une étroite surveillance. Le marquage contre lui est moins serré et si on met trop de pression sur Di Vaio, c'est Paponi qui se libère.

Comme spectateur, ils sont beaux à voir jouer. Que l'on soit connaisseur ou non, on peut constater qu'il existe une connexion entre les deux, comme c'était le cas l'an dernier entre moi et Felipe. Dans n'importe quel sport, un amateur peut remarquer cette connivence. On dirait même qu'ils pourraient jouer les yeux fermés et avoir du succès.

La Coupe des Confédérations

Étant un partisan de l'équipe du Brésil, je me suis réjoui de la victoire en finale de la Coupe des Confédérations sur l'Espagne. Le tournoi a été le théâtre de matchs enlevants comme celui entre l'Italie et Espagne qui s'est soldé en tirs de barrage. La rencontre entre le Brésil et l'Uruguay a aussi été excitante avec un penalty raté en début de partie.

Et la finale, on avait l'Espagne qui domine le monde du soccer ces dernières années, mais qui a été freinée 3-0 par le Brésil. Dans la défaite, l'entraîneur Vicente del Bosque a déclaré qu'il y avait des leçons à tirer.

La sélection du Brésil n'était pas dans les meilleures grâces à la suite des résultats dans les matchs amicaux, mais cette victoire lui permet de démontrer que le pays est de retour parmi l'élite mondiale et qu'il peut rivaliser avec les meilleurs pays de la planète foot.

*propos recueillis par Robert Latendresse