L'Impact a du respect pour l'adversaire
Impact vendredi, 11 nov. 2016. 18:19 mercredi, 11 déc. 2024. 07:57MONTRÉAL – Même si l’animosité se ressent sur le terrain quand l’Impact croise le fer avec le Toronto FC, Hassoun Camara et Evan Bush n’ont pas osé dire qu’ils détestent la bande de Sebastian Giovinco.
La question valait la peine d’être posée alors que les deux organisations se battront pour devenir la première équipe canadienne, en 20 ans, à atteindre la finale de la MLS.
Par contre, peut-être afin de ne pas alimenter la controverse, Camara et Bush ont sorti leurs gants blancs pour y répondre.
« Non, quand on joue au foot et qu’on a le plaisir de participer à des matchs comme ceux-là, c’est plus de l’effervescence et de la volonté de marquer son territoire pour montrer qu’on est meilleur qu’eux », a déclaré Camara.
« Ce n’est pas du négatif ou de la haine du tout. C’est plus d’avoir de la joie sur le terrain même s’il y a un enjeu pour la suprématie », a-t-il ajouté du même souffle.
Bush ne s’amuse donc pas à haïr Giovinco, (Jozy) Altidore ou même (Michael) Bradley quand il se couche en pensant à la finale de l’Association Est qui prendra son envol le 22 novembre au Stade olympique.
« Ça ne se passe pas comme ça. Ce serait plus une question pour les gars originaires de Montréal ou de Toronto qui ressentent probablement une plus grande animosité. On est bien conscient de la rivalité et de la haine, mais on s’est affronté souvent dans différents contextes. Je ne dis pas que nous sommes des amis parce que ce n’est pas le cas, mais je ne ressens pas de haine envers eux puisqu’ils portent ce chandail en particulier », a détaillé Bush.
L’entraîneur adjoint, Jason Di Tullio, ne se retrouvera pas sur le terrain, sauf que ça ne l’empêche pas de confirmer les dires de Bush. Il confirme que ça lui ferait un petit velours de venir à bout de Toronto.
« Bien sûr! Même au niveau amateur, on jouait contre eux. On veut toujours gagner ces matchs. Je me souviens que ce sont toujours des moments difficiles contre eux, il n’y a jamais de matchs faciles. On s’attend à la même chose cette fois », a confié le Québécois.
Dans un certain sens, ce n’est pas une mauvaise chose que les joueurs conservent un respect pour leurs adversaires torontois. En effet, Bush, Camara, Laurent Ciman et Johan Venegas doivent tous se méfier puisqu’ils ont écopé d’un carton jaune depuis le lancement des séries. Une deuxième sanction similaire dans le match aller les empêcherait de jouer la partie retour.
« Quand ce sont des matchs de cette envergure, c’est vrai qu’on doit considérer ces données », a admis Camara.
« Il faut certainement être attentif à ça en s’assurant de jouer en contrôle pour ne pas laisser tomber son équipe. Ça revient aussi à l’arbitre de bien gérer la situation surtout sur des jeux serrés », a mentionné Bush.
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Durant le parcours l’Impact en Ligue des champions de la CONCACAF, Bush avait raté la partie retour au Stade olympique contre Club América pour cette raison. Il croit avoir erré en discutant avec l’officiel.
« Est-ce que l’arbitre vient de l’Amérique centrale? », a d’abord blagué Bush.
« Je crois que j’ai fait une erreur à la mi-temps au Mexique en allant lui dire que je savais que j’avais un jaune et que je ne faisais pas exprès pour ralentir le jeu. Probablement que ceci a soulevé un doute dans sa tête et que c’est l’une des raisons expliquant qu’il ait sévi », a enchaîné le gardien qui croit que les arbitres de la MLS vont mieux gérer la situation. D’après lui, l’Impact ne sera pas vu comme une petite équipe nord-américaine contre Club América.
Avant que les hostilités ne soient déclenchées, il n’est pas farfelu de prétendre que le rival torontois mérite le statut de favori pour cette étape. D’ailleurs, l’entraîneur Greg Vanney n’a pas craint de le mentionner publiquement.
À quelque part, ce contexte fait plaisir aux joueurs de l’Impact qui ont surpris leurs deux adversaires précédents, D.C. United et les Red Bulls.
« Les statistiques ne comptent plus. Sur le site de la MLS, c’était nous qui avait le moins de chances d’avancer en éliminatoires selon eux. On a un peu utilisé ça comme motivation pour devenir l’histoire cendrillon ou l’expression que vous voulez bien utiliser », a fait remarquer Dominic Oduro, plus tôt cette semaine.
Aux dires d’Oduro, il serait temps que la MLS se rende compte du potentiel de l’Impact.
« Je pense qu’ils l’ont fait, sinon c’est leur problème. Mais le plus important, c’est qu’on demeure concentré sur notre tâche », a-t-il dit.
La MLS n’a probablement pas bien jaugé le retour en force de l’Impact au cours des dernières semaines. Confiné en quelque sorte à un poste d’observateur, le gardien réserviste Eric Kronberg en a été un témoin privilégié.
« Je trouve qu’on atteint notre sommet au bon moment et c’est la chose la plus importante. On a travaillé très fort pour obtenir nos récents résultats. J’ai l’impression qu’on joue du soccer de séries depuis quelques semaines et ça rapporte présentement », a-t-il évalué.
Le capitaine Patrice Bernier a servi un argument semblable pour expliquer la pointe affichée par le clan montréalais.
« On était dans une situation de pression en fin de saison. Quand tu joues des matchs de séries avant que ce soit le temps, l’état d’esprit est déjà installé. Maintenant, chaque fois qu’on gagne, la force mentale de l’équipe ne fait qu’augmenter », a indiqué Bernier.
Bush et Camara peuvent se reprendre
L’Impact disputera déjà sa 20e partie au Stade olympique dans le cadre du match aller contre le TFC. Jusqu’à présent, le onze montréalais a amassé un dossier de 8-4-7 dans l’enceinte de la rue Pierre-de-Coubertin.
Le dernier grand rendez-vous avait été le revers de 4-2 contre Club América. Respectivement suspendu et blessé, Bush et Camara n’étaient pas de la rencontre et ils espèrent se reprendre.
« Je suis très déçu d’avoir raté ce match retour, mais j’étais de tout cœur avec l’équipe. C’est un autre bel événement à vivre devant nos partisans et j’aurai à cœur d’y être. C’est une belle revanche dans ce sens », a confié Camara.
Bush serait enchanté de pouvoir se rappeler un beau souvenir au Stade olympique qu’il pourra, un jour, raconter à ses enfants.
« Ce serait bien, mais si tu deviens trop anxieux, tu peux arriver avec les mauvaises dispositions. Que tu te prépares pour 5000 spectateurs à Washington ou 60 000 à Montréal, il faut approcher le match de la même manière afin de rester en contrôle. On est excité par l’appui des partisans, mais il ne faut pas perdre sa concentration », a évalué Bush.
Les joueurs de l’Impact ont l’intention de récompenser la foule colossale qui se déplacera pour cette étape cruciale dans l’histoire du club.
« C’est un stade qui nous a porté bonheur si on peut dire. Cette saison, il y a eu des hauts et des bas, mais, à la fin, on se retrouve où on voulait être et c’est formidable. On espère vivre une grande fête avec nos partisans, on veut montrer qu’on fera tout pour gagner », a conclu Camara qui n’avait pas perdu son éloquence malgré le froid ressenti mercredi.