Une saison d’apprentissage pour Michael Salazar
Impact jeudi, 13 oct. 2016. 16:33 jeudi, 12 déc. 2024. 02:50MONTRÉAL – Michael Salazar n’avait même pas encore assuré sa place dans l’effectif de l’Impact quand, au camp d’entraînement, il avait dévoilé qu’il ambitionnait de rafler le titre de recrue de l’année en MLS.
Au risque de vous vendre le punch, Salazar n’atteindra pas son objectif. L’attaquant des Sounders de Seattle Jordan Morris, avec ses douze buts, le défenseur de l’Union de Philadelphie Keenan Rosenberry, avec ses 32 titularisations, ou encore le milieu de terrain de 19 ans Jack Harrison, du New York City FC, possèdent tous des candidatures beaucoup plus étoffées que le joueur de première année de l’Impact.
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Ça ne signifie toutefois pas que sa saison fut un échec, loin de là.
Salazar n’avait pas de poste assuré quand il s’est présenté à Montréal en février. C’est en travaillant comme un forcené qu’il a forcé la direction de l’Impact à lui consentir un contrat avant le début de la saison. Ce même acharnement lui a permis de gagner sa place sur le terrain au dixième match du calendrier et d’obtenir son premier départ au milieu de l’été. Il a célébré sa première titularisation avec une performance de deux buts dans une victoire de 3-2 contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre.
« On ne voit pas beaucoup de joueurs repêchés en deuxième ronde jouer 16 ou 17 matchs à leur première année, faisait remarquer Mauro Biello jeudi. Personnellement, je pense qu’il a connu une bonne saison. Il a compté deux buts, il a bien fait en championnat canadien et a travaillé très fort. On a été capable de l’utiliser à l’avant comme sur les côtés. Oui, ça a été une bonne première saison pour lui. »
« Le positif que je retirerai de cette saison, c’est que je suis arrivé ici et je n’ai jamais arrêté de travailler, réfléchit Salazar quand on lui rappelle sa prédiction. Quand on m’a donné l’opportunité de jouer et de faire mes preuves, je l’ai saisie et je crois avoir gagné la confiance des entraîneurs. Ils savent maintenant que même si je ne produis pas, je donne toujours tout ce que j’ai. »
Salazar a atteint le sommet de sa forme en juillet. Après son doublé, il a obtenu quatre départs en cinq matchs, puis il a connu une petite baisse de régime. Depuis le début du mois d’août, il n’a obtenu que deux départs et ajouté à peine 200 minutes à son compteur.
« Ce n’est pas rare pour une recrue de frapper un mur, excuse Evan Bush. Je pense qu’il sera le premier à vous dire qu’il a traversé des moments où, mentalement, il n’était plus au même niveau qu’en début d’année, mais c’est normal. Ces jeunes arrivent dans la Ligue après avoir joué une saison complète à l’université et s’être soumis aux tests physiques en vue du repêchage. Ensuite, ils doivent venir faire leurs preuves au camp. Pendant 16 mois, ils n’arrêtent pas une seconde. Mais il s’en est bien sorti et je trouve qu’il a retrouvé son énergie dernièrement. »
Déterminé à brûler les étapes en début de saison, Salazar a donc dû apprendre à gérer ses efforts, ses attentes et ses réactions.
« J’ai compris que j’allais avoir un certain rôle à jouer, confesse-t-il. Je sais que parfois je serai en uniforme, parfois non et qu’on s’attend à ce que je sois un pro dans les deux cas. Cette année, on m’a utilisé dans des matchs consécutifs, puis on m’a retiré de la formation juste pour voir ma réaction. On m’a dit qu’on me testait pour voir comment j’allais réagir, mais je crois avoir bien répondu. Je n’ai jamais cessé de travailler et c’est ce qu’on attend de moi ici. »
Il n’est pas rare de voir Salazar faire du temps supplémentaire après un entraînement. Souvent, Didier Drogba et lui s’approprient un filet à l’écart du groupe et pratiquent leurs touches, prennent des tirs sur un gardien imaginaire.
« Il est toujours dur avec moi, il ne me laisse pas prendre la voie facile, dit Salazar sur un ton admiratif. Si je fais quelque chose de mal, il ne rate pas une occasion de me le dire. La première fois que je l’ai vu, je ne savais pas si je devais lui serrer la main ou lui demander une photo. Maintenant que je le connais bien, je peux dire qu’il est une personne fantastique qui fait tout pour m’aider à devenir un meilleur joueur et une meilleure personne. »
« Il est encore jeune, rappelle Biello au sujet de son poulain de 23 ans. Il va faire des erreurs, mais chaque jour, il travaille à l’entraînement et il amène aussi cette attitude dans les matchs. Si tu as ça, le reste suivra toujours. »
Une ovation debout au Belize
Salazar revient tout juste d’un court séjour avec l’équipe nationale du Belize, qui l’avait sélectionné pour un match amical contre le Honduras le 8 octobre. C’était la première fois en trois ans que le jeune attaquant avait la chance de mettre les pieds dans son pays natal.
« J’avais vu ma mère en janvier, mais mes frères et sœurs, mes cousins, mes tantes, je les revoyais pour la première fois en trois ans, a raconté Salazar, qui s’est exilé en Californie à l’âge de 18 ans pour tenter de percer dans le monde du soccer. J’ai reçu un accueil chaleureux et été traité comme un roi. Ça a été une belle expérience pour moi. »
Le Belize, 166e au classement de la FIFA, s’est honorablement incliné 2-1 devant le 82e pays au monde. Salazar a débuté le match et a été remplacé à la 72e minute.
« Je suis le premier joueur de mon pays à jouer en MLS, alors c’est une grosse affaire. On m’a donné une ovation debout quand je suis sorti du terrain! Tout le monde m’a traité aux petits oignons et je ne pourrais être plus heureux présentement. Mais ce n’est que ma première saison et j’espère pouvoir continuer à m’améliorer chaque année. »