Notre saison s'est malheureusement terminée il y a quelques jours par une défaite crève-coeur devant le Crew de Columbus. Après cette élimination, l'heure est au bilan.

On sentait qu'il y avait quelque chose de spécial dans ce groupe. On avait confiance et nous avons démontré ce dont nous étions capables. Il y a un bel esprit qui règne au sein de cette équipe sans oublier cette cohésion et cette chimie qui se développent. L'Impact a aussi démontré une force de caractère et une force mentale importantes au cours de la fin de la saison. Les gars saisissent qu'il y a un réel potentiel pour l'an prochain et si la majorité de mes coéquipiers sont de retour, on pourrait poursuivre ce que nous avons amorcé en fin de campagne.

Nous avons connu une bonne saison comparativement à ce que nous avons vécu en 2014, et ce, même si la saison a été ponctuée de haut et de bas jusqu'aux 12 derniers matchs de la saison où nous avons pris notre envol. Émotivement parlant, tout le monde espérait qu'on aille encore plus loin, mais à froid, on se rend compte que la saison a été bonne et offre un grand potentiel pour l'an prochain.

Les montagnes russes personnelles

J'ai vécu un peu de tout cette saison au plan personnel. La saison a commencé avec notre participation à la Ligue des champions et j'ai du mal à oublier que nous étions si près du but tout en sachant que je n'y serai pas la prochaine fois. De savoir que nous étions qu'à 45 minutes d'aller au Japon pour se mesurer aux grandes équipes européennes ma fatigue encore. Ça n'arrive pas souvent d'être en finale et quand tu es du mauvais côté, ça te laisse un goût amer et plein de questions à l'esprit.

Comme vous le savez, j'ai vécu des hauts et des bas concernant mon utilisation. J'ai tout fait pendant cette période pour rester positif et fort mentalement, car je savais qu'il y aurait éventuellement une opportunité qui se présenterait. Il fallait que je sois prêt à saisir cette opportunité qui s'est présentée en fin de saison. Je suis heureux d'avoir contribué directement aux résultats de l'équipe, particulièrement en matchs éliminatoires.

Je suis heureux d'avoir pu rejouer, car comme tous les autres, je veux voir de l'action. Je ne suis qu'un joueur parmi tant d'autres et tout le monde veut jouer. Oublions le fait que je sois le capitaine et que je suis un joueur local, je suis simplement comme les autres et je veux jouer. Je voulais retourner sur le terrain pour performer et démontrer mes capacités. J'avais beaucoup de volonté et d'acharnement.

Il y a un vieil adage qui dit, " Ce n'est pas comment on commence qui est important, mais comment on finit. " J'ai pu profiter de la fin de la saison pour effacer quelques points d'interrogation pour certains. Personnellement, je n'ai jamais douté de mes capacités et je savais que je pouvais aider cette équipe à gravir les marches qui vont la mener aux grands honneurs. Je sais que la journée où j'arrêterai de jouer, l'équipe sera entre bonnes mains. L'Impact est déjà entre bonnes mains du point de vue administratif, mais elle va devenir agréable à regarder et compétitive comme spectateur quand ce jour viendra.

À une autre occasion dans ma carrière, j'ai connu une saison difficile où ma relation avec l'entraîneur n'était pas au beau fixe. À la fin, j'étais simplement parti jouer ailleurs, mais ici ce n'était pas possible, car je suis chez moi. Dans un autre pays, la solution est simple, tu ne fais que changer d'équipe, car l'attachement n'est pas le même. De partir est la solution la plus facile, mais pas ici. L'idée peut te traverser l'esprit, mais ce n'est pas pareil parce qu'il y a un attachement à tout. Que ce soit la famille, les amis, le club et les partisans. Je peux vous dire que je n'oublierai jamais la saison que je viens de vivre.

L'idée d'aller jouer sous d'autres cieux m'a traversé l'esprit. Je ne vais pas mentir à personne en disant le contraire, mais je n'avais pas envie de voir ma carrière prendre fin sur cette note. J'avais toujours espoir toutefois de reprendre ma place. Quand tu as du métier, tu sais que les deuxièmes chances arrivent toujours et qu'il faut être prêt.

Je savais dans mon esprit que ma carrière n'était pas terminée et que j'étais encore capable d'offrir du bon soccer à mon club. Je suis une personne sérieuse, je sais comment je m'entraîne pour être prêt et je sais ce que mes coéquipiers disaient de moi. Il n'y avait aucun signal dans mon esprit qu'il fallait passer à autre chose. Les choses ont évolué pour le mieux par la suite et je me prépare pour la prochaine saison. Je ne suis pas fou et je sais bien qu'on ne peut pas jouer au soccer professionnel pendant 25 ou 30 ans. Il y a les cycles qui passent et je veux donner ce qui me reste au maximum.

Je serai de retour l'an prochain. À la mi-saison, avant ma période réflexion durant l'été, on a exercé l'option sur mon contrat pour 2016. Le tout n'a pas vraiment été publicisé parce que je n’aime pas voir trop loin. Je voulais vivre la saison sans penser à la prochaine. À ce stade de ma carrière, je vis les choses au présent et le présent c'était la saison que nous avons jouée.

Bien heureux pour Mauro

L'équipe a confirmé le retour de Mauro Biello à la barre de l'équipe l'an prochain et j'en suis très heureux. Il a travaillé fort, il a obtenu des résultats en plus de redynamiser le groupe.

Sa présence l'an prochain assure une continuité, lui qui a vu le groupe grandir avec les années. Il connaît bien les joueurs et il aura maintenant quelques mois pour établir des bases plus solides afin de permettre à cette formation de s'établir encore un peu plus.

Mauro souhaitait avoir cette opportunité et les événements ont parlé pour lui. Maintenant, tout le monde sait à quoi s'en tenir et il faut se préparer à attaquer la prochaine saison.

Je veux aussi profiter de cette colonne pour féliciter mes coéquipiers Laurent Ciman et Ignacio Piatti pour leur titre de défenseur de l'année et de joueur par excellence.

Merci de m'avoir suivi cette saison et on se revoit au printemps.

*propos recueillis par Robert Latendresse