L'Impact s'incline en finale de la Ligue des champions de la CONCACAF
Impact mercredi, 29 avr. 2015. 20:06 mercredi, 29 avr. 2015. 23:59MONTRÉAL – L’Impact a fixé la mort droit dans les yeux à plus d’une reprise au cours du parcours féerique qui l’a amené en grande finale de la Ligue des champions de la Concacaf. Mercredi soir, le vaillant club montréalais a fini par flancher.
Le Bleu-blanc-noir s’est accroché dans le dernier obstacle qui le séparait d’un impossible triomphe, s’inclinant par la marque de 4-2 devant le puissant Club América dans une intense euphorie alimentée par une foule de 61 004 spectateurs au Stade olympique.
Le géant mexicain a ainsi remporté le duel aller-retour par la marque de 5-3 au total des buts.
« Malgré la déception émanant du résultat final, je suis extrêmement fier de ce que cette équipe a accompli. Nous l’avons écrit, l’histoire. Nous avons tout donné. On est arrivés un peu à court, mais il y a de quoi être fiers », a commenté Frank Klopas, qui a tenu à partager la tribune avec ses quatre adjoints au terme de la défaite.
Presque éliminé par un club de deuxième division en lever de rideau du championnat canadien, sauvé par un but miraculeux de Cameron Porter en quarts de finale, survivant d’une fin de match complètement folle en demi-finale, l’Impact a tenu tête à l’un des plus grands clubs d’Amérique latine pendant plus de 150 minutes.
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Avec en poche un match nul de 1-1 acquis la semaine précédente en territoire hostile, la troupe de Klopas pouvait se permettre d’entrevoir la dernière tranche de son défi colossal avec optimisme. Quand Andrés Romero a ouvert la marque dès la huitième minute, complétant un brillant effort individuel d’Ignacio Piatti, le rêve s’est approché un peu plus de la réalité.
Mais la dangereuse machine offensive des visiteurs s’est mise en marche en deuxième demie, faisant céder le bloc défensif surmené des négligés à quatre reprises.
Appelé d’urgence en renfort à Evan Bush, inadmissible en raison d’une suspension, Kristian Nicht a cédé pour la première fois à la 50e minute, échappant une volée de Dario Benedetto à la droite de son filet.
América a cloué le cercueil de l’Impact peu de temps après, répliquant deux fois en trois minutes au début de la troisième demi-heure. Seul buteur des siens lors du match aller, Oribe Peralta a échappé à la surveillance de Bakary Soumaré et Laurent Ciman pour convertir de la tête un relais de Darwin Quintero à la 64e minute. Benedetto est ensuite revenu à la charge à la 66e avant de compléter son tour du chapeau à la 81e minute.
« Qu’est-ce que Kristian aurait pu faire de plus? », a demandé Klopas. « Je crois qu’il a offert une très bonne performance, comme le reste de l’équipe. Il est arrivé ici avec un bon bagage d’expérience et ça a paru. On ne peut pas le blâmer. Si vous offrez trop de chances dans la zone payante à une équipe de cette qualité, elle vous le fera payer et c’est ce qui est arrivé. »
« Je l’ai trouvé solide, a dit Bush au sujet de son auxiliaire. Il n’y a rien qu’il aurait pu faire sur les buts qu’il a accordés, ça c’est sûr. Connaissant la situation dans laquelle il a été placé, il a été phénoménal. »
La participation de Bush n’aurait probablement rien changé au destin de l’Impact, même si le portier montréalais a été récompensé du titre de gardien par excellence du tournoi au terme de la partie.
« J’échangerais sans hésiter ce trophée juste pour avoir l’occasion de disputer ce match. C’est un bel honneur, ça démontre qu’on respecte la façon dont j’ai joué, mais au final, je ne pourrai jamais revenir dans le passé et faire partie de ce match qu’on m’a empêché de jouer », a réagi Bush.
Inséré dans la rencontre après le troisième but mexicain, Jack McInerney a réduit l’écart à la 89e minute, mais le sort était déjà jeté.
Les Québécois Maxim Tissot (70e) et Patrice Bernier (79e) ont aussi fait leur entrée dans une cause perdue.
« Sur une note personnelle, je sais que je ne serai probablement plus jamais dans cette situation, donc oui, c’est un peu triste. Mais je suis quand même fier. On est arrivés quelque part où personne ne nous attendait et il faut garder la tête haute. Club América, c’est une très grande équipe, on l’a vu. Malheureusement, il nous en aurait fallu un peu plus, mais il faut garder la tête haute. »
Club América remporte la finale de la Ligue des champions pour la sixième fois de son histoire. Il représentera la Concacaf à la Coupe du monde des clubs en décembre prochain au Japon.
Opportunités ratées, des Mexicains revigorés
Les joueurs de l’Impact auront tenu promesse. Après avoir juré en chœur d’attaquer le problème mexicain avec agressivité, les Montréalais ont répondu au premier sifflet en se dirigeant immédiatement vers l’avant. Pas question de protéger le nul vierge qui lui aurait permis d’atteindre son objectif.
La vitesse de Dominic Oduro, titularisé comme attaquant dans un deuxième match de suite, a semblé prendre de court la défensive des Aguilas tandis qu’à l’autre extrémité du terrain, Laurent Ciman s’imposait comme le meneur d’une ligne défensive reconstituée avec la présence de Nigel Reo-Coker du côté droit.
Fidèle à sa bonne habitude entretenue au cours des derniers mois, l’Impact a trouvé le fond du filet dans le premier quart d’heure de jeu. Après une remise en touche profondément en territoire adverse, Piatti a déjoué deux adversaires à lui seul avant de remettre en retrait à Romero. L’Argentin a presque traversé la largeur de la surface de réparation avant de battre le gardien Moïses Munoz et les défenseurs venus à son secours.
La riposte fut presque immédiate. Cinq minutes plus tard, la paire Peralta-Benedetto a failli frapper pour la première fois quand l’éventuel héros du match s’est retrouvé seul devant une cage déserte, mais son tir a frappé de plein fouet la barre transversale avant de retomber du mauvais côté de la ligne des buts.
« Je ne comprends pas encore comme cette balle n’est pas entrée dans le but, récapitulait Bush. À ce moment, je me suis mis à croire qu’on était destinés à aller jusqu’au bout. »
L’Impact a manqué une chance inespérée d’augmenter son avance à la 25e minute. Bien servi par un long relais de Dilly Duka, Piatti s’est débarrassé d’un défenseur pour se retrouver seul devant Munoz, mais cette fois, le portier a eu l’avantage du duel.
Nicht a réussi l’un de ses deux arrêts au retour de l’entracte, captant une balle habilement redirigée de la tête par Benedetto. L’attaquant aurait toutefois le dernier mot une minute plus tard.
« Je crois que ce but rapide leur a redonné des jambes, a analysé Klopas. On était très compact en première demie, mais nous leur avons permis de revenir à la vie. Parallèlement, je nous ai sentis plus fatigués au même moment. Ces quelques minutes ont tout changé. »