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À quoi faut-il s’attendre de Blerim? Le nouveau joueur désigné de l’Impact vient d’arriver en ville. Et malgré la fatigue du voyage, Dzemaili s’est dit prêt à jouer dès samedi. Voilà qui tombe à point pour Mauro Biello. L’entraîneur montréalais a tout intérêt à intégrer rapidement Dzemaili au sein de sa formation, voire à modifier celle-ci dans le but d’obtenir un rendement optimal du joueur qui agira dorénavant comme moteur au milieu de terrain. Voici donc trois caractéristiques de la nouvelle recrue chez le Bleu-blanc-noir.

Le tir de loin

Sur les huit buts marqués par Blerim Dzemaili cette saison en Série A, la moitié de sa production provient de tirs décochés en dehors du rectangle. Une frappe puissante tant du pied droit que du gauche, c’est, si l’on veut, la marque de commerce de l’international suisse. Et ce n’est pas d’hier que Dzemaili marque ainsi, comme le montre ce but inscrit alors qu’il jouait à Napoli de quoi faire frissonner les gens entassés sur la galerie, ou encore cette demi-volée, toujours lors de son passage dans le sud de l’Italie 

En ce sens, il faut s’attendre à ce que Biello décide de placer Dzemaili dans un poste de milieu axial, comme c’était souvent le cas avec Bologne cette saison. On peut donc imaginer qu’il occupera la position où Biello a opté de faire jouer Ballou lors de la dernière rencontre du onze montréalais face à DC United. Traditionnellement, on parle du poste de numéro 10, bien que Biello aime catégoriser Dzemaili en tant que 8 1/2. Le maestro montréalais devra lui-même élaborer sur cette appellation fellini-esque, mais on peut supposer qu’il voulait laisser entendre que son nouveau joueur désigné n’est pas un dribleur ou un créateur dans le moule de Piatti. En revanche, le Suisse est de nature à se projeter davantage vers l’attaque que le capitaine Patrice Bernier, véritable numéro 8 du club.

Enfin, bien qu’on ait choisi de jouer avec deux milieux défensifs à plusieurs reprises cette saison, il n’est pas dit que Biello n’osera pas faire jouer Dzemaili avec Bernier ou Ballou à ses côtés, quitte à ne garder qu’un seul récupérateur dans sa formation. Si la défense parvient à inspirer confiance, qui sait ce que nous réserve Biello?

Générateur d’occasions

Une autre qualité de Dzemaili réside en sa capacité de créer des occasions de marquer pour ses coéquipiers. On ne saurait toutefois le qualifier de quart-arrière à proprement parler. Son style consiste plutôt à rôder aux abords de la surface adverse en attendant un moment opportun pour surgir et provoquer une action, même dans de petits espaces.

D’une certaine manière, Dzemaili me fait donc penser à Frank Lampard, un milieu dont on sentait souvent la présence autour du but adverse. Question d’illustrer cette facette de son jeu, on peut prendre comme exemple cette passe décisive pour Mattia Destro lors d’un match de Bologne contre Sassuolo cette saison

 Les fidèles montréalais auront tôt fait d’imaginer une telle séquence avec Piatti et Mancosu, quand celui-ci sera bien évidemment rétabli.

Autrement, si Dzemaili compte pratiquement deux fois plus de buts que de passes décisives durant sa carrière en Italie, c’est aussi en partie parce qu’il a la capacité d’évoluer plus en retrait au milieu de terrain. Et bien qu’il ne soit pas un registre comme Pirlo ou Verratti, on peut à l’occasion lui demander de reculer d’un cran pour orienter l’attaque des siens, comme sur ce but de la Suisse contre la Lettonie.

Bref, les attentes par rapport à Dzemaili et sa capacité à produire en attaque en MLS sont assez élevées. Il semble toutefois qu’en Suisse, on ait quelques réticences par rapport à son instinct de marqueur naturel. De passage à Montréal lors du match Impact - Atlanta United, un collègue helvète me faisait la remarque que Dzemaili fait parfois l’objet de critiques en raison de son manque de réalisme en face du but adverse. On imagine toutefois qu’il ne se fera pas d’ennemis au sein du contingent argentin de l’Impact pour ce raté-là.

Le travail

Lorsque l’Impact a confirmé l’arrivée éventuelle de Blerim Dzemaili, je n’ai pas pu faire autrement que de chercher à établir un parallèle avec le passage en MLS d’un autre milieu suisse: Tranquillo Barnetta. Joueur régulier de la Nati lui aussi, Barnetta a joué 40 matchs avec l’Union de Philadelphie en 2015 et 2016 où il fut une véritable dynamo au coeur du terrain. Barnetta a d’ailleurs connu de bons matchs face à l’Impact, mettant souvent en évidence les carences physiques du milieu de terrain montréalais.

Dans les deux cas, on parle de joueurs travaillants, qui peuvent facilement élever le niveau de leurs partenaires grâce à leurs qualités techniques et leur volume physique. À 31 ans, le même âge que Barnetta, on peut donc s’attendre à ce que Dzemaili amorce son aventure MLS au galop plutôt qu’au petit trot, une crainte qu’on entretient parfois à propos de certains joueurs désignés. Bref, comme il l’a démontré cette saison à Bologne, Dzemaili est un joueur qui met l’épaule à la roue pour récupérer le ballon et amorcer la transition vers l’avant.

Ce n’est jamais aussi simple que ça, mais à très court terme, Biello n’a qu’à faire de la place à Dzemaili dans sa formation. Il est assez bon pour qu'on le jette dans la mêlée comme ça et j'ajouterais que c’est un complément bien pensé pour les joueurs qui sont déjà à la disposition de l'entraîneur montréalais. Vous êtes d'un naturel prudent? Chassez votre anxiété et sachez que l'on pourra s’occuper des réglages au fur et à mesure de son intégration. Et question d’accélérer le processus, le reste de l’effectif n'a qu'à réviser les vidéos incluses dans le texte pour que tout ça se mette en branle chez l’Impact dès le coup d’envoi samedi.