Mauro Biello et son personnel d'entraîneurs sont congédiés
Impact lundi, 23 oct. 2017. 10:17 lundi, 23 oct. 2017. 17:15Cliquez ici pour voir le bilan de tous les joueurs de l'Impact
MONTRÉAL – Il y a un an à peine, l’Impact était nez à nez avec le Toronto FC, un grand rival qui venait de l’éliminer après une âpre bataille en finale de l’Association Est et qui a récemment été couronné grand champion du calendrier 2017 de la MLS.
En réaction à cette fin de saison jugée encourageante, la direction de l’équipe a opté pour la stabilité et adopté une approche conservatrice. Les rares joueurs ajoutés à l’effectif au cours de l’entre-saison – Chris Duvall et Daniel Lovitz, pour ne pas les nommer - pouvaient alors être qualifiés d’additions marginales.
On a plutôt pris le pari de chercher des solutions à l’interne en espérant qu’Andrés Romero, qui se remettait d’une grave blessure à un genou, et Ballou Jean-Yves Tabla, un jeune surdoué qui n’avait aucune expérience chez les professionnels, soient en mesure de transporter une partie du fardeau offensif de l’équipe en 2017. On a aussi accordé de lucratifs nouveaux contrats à Matteo Mancosu et Dominic Oduro, deux trentenaires qui venaient de connaître un éclatant parcours en séries éliminatoires.
Aucune de ces décisions ne s’est avérée judicieuse et lundi, Mauro Biello en a payé le prix en étant relevé de ses fonctions d’entraîneur-chef. Ses adjoints Wilfried Nancy et Jason Di Tullio, l’entraîneur des gardiens Jack Stern ainsi que le préparateur physique Yannick Girard ont aussi été emportés par le grand ménage annoncé par le président Joey Saputo au lendemain du dernier match de la saison régulière de l’équipe.
« Nous en avons arraché pendant toute la saison, a constaté Saputo au début d’un discours préparé à l’intention des médias. Jamais nous n’avons atteint notre vitesse de croisière et, pire encore, jamais nous n’avons trouvé notre véritable identité. Des problèmes récurrents n’ont jamais été corrigés – le match d’hier en est un parfait exemple. Avec tous les éléments que nous avions dans l’effectif, je crois que nous étions en mesure de nous attendre à plus. »
Impliqué dans d’insistantes rumeurs depuis la fin du mois de septembre, Biello aurait été informé de son sort dimanche soir, après la défaite de 3-2 des siens aux mains du Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Embauché il y a un peu plus de deux ans pour succéder à Frank Klopas, il quitte son poste avec une fiche de 28-30-20 en saison régulière et de 6-2 en séries éliminatoires.
« C’est difficile pour lui et c’est un dur moment pour le club, mais je sais qu’il comprend, a ajouté Saputo. Il s’était vu confier le contrôle total de cette équipe et aujourd’hui, nous croyons qu’il est temps d’effectuer un changement. »
Saputo a identifié quatre principaux facteurs qui ont causé la perte de Biello :
-- La gestion déficiente des matchs : selon le président, l’Impact a laissé filer trop de points à partir de la 90e minute;
-- Les erreurs répétées sur les phases de jeu arrêté : l’Impact a accordé trop de buts sur les séquences de jeu aérien, une plaie qui mine l’équipe depuis des années et qui n’a jamais pu être éradiquée;
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-- Les carences défensives généralisées : l’Impact a concédé 58 buts cette saison. Seulement cinq équipes de la MLS ont fait pire;
-- Le manque d’engagement et de responsabilisation des joueurs.
« Nous avons été 0-en-4 dans ces choses que nous devions améliorer, a tranché le président. La stabilité a engendré la complaisance et Mauro n’est pas le seul à blâmer. »
« On s’en va dans un autre niveau »
Le grand patron de l’Impact a dit avoir fait connaître son inquiétude à Biello pour la première fois à la fin du mois d’avril, puis une autre fois en juillet. « Je lui ai dit que je lui donnais jusqu’à la fin de l’année pour se replacer », a-t-il relaté.
Mais tout en lançant son ultimatum, Saputo a commencé ses recherches pour un nouvel entraîneur. Ses premiers contacts ont été effectués en juillet, « parce que je ne voulais pas me retrouver dans une position où je devais réagir », a-t-il justifié.
Saputo dit avoir utilisé ses contacts en Europe pour lancer son processus d’embauche, niant une fois de plus les rumeurs ayant fait état de son intérêt envers l’ancien international italien Alessandro Nesta, qui dirige actuellement le Miami FC, un club de NASL.
« Je peux vous dire qu’aucun entraîneur qui travaille présentement aux États-Unis n’a été approché », a-t-il précisé.
Et Saputo a été clair sur ce point : le cinquième entraîneur-chef de l’histoire de l’Impact en MLS n’aura pas fait ses classes de ce côté de l’Atlantique. « Je ne veux rien enlever aux entraîneurs qui sont dans la ligue aujourd’hui, mais je crois qu’on doit voir un entraîneur comme un autre joueur désigné. Si on veut continuer à être compétitif, permettre à notre académie de grandir et s’assurer que nos joueurs soient tenus responsables, nous devons regarder au-delà de ce qui se fait en Amérique du Nord. »
Saputo recherche donc un entraîneur européen qui possède non seulement un minimum de cinq années d’expérience dans un championnat de haut niveau, mais aussi « quelqu’un qui a gagné des trophées ». Neuf candidats auraient jusqu’ici été rencontrés en personne ou joints pour des entrevues exhaustives au téléphone.
« Je ne veux rien enlever aux entraîneurs que nous avons eu dans le passé, mais les personnes que nous avons dans notre mire ne sont pas dans la même catégorie que ce que nous avons connu. Nous avons toujours investi dans nos joueurs et maintenant, nous réalisons que pour atteindre le niveau supérieur, nous devons investir dans un entraîneur. »
« Une fois qu’il sera nommé, vous comprendrez qu’on s’en va dans un autre niveau complètement », a promis Saputo, ajoutant que le prochain entraîneur de l’Impact devra parler français ou au moins avoir la volonté d’apprendre la langue.
Saputo aimerait pouvoir présenter son prochain homme de confiance d’ici deux à trois semaines.
« On a des joueurs qui sont sous contrat jusqu’en décembre, donc j’aimerais qu’on ait un entraîneur bien avant ça. S’il voulait faire un petit camp d’entraînement, un camp d’essai, on pourrait le faire. Mais je veux aussi prendre le temps nécessaire. »