Face à un premier creux, l'entraîneur-chef de l'Impact Mauro Biello cherche les solutions
Impact mercredi, 18 mai 2016. 13:56 mercredi, 18 mai 2016. 15:14MONTRÉAL – La situation est loin d’être catastrophique ou affolante, mais l’Impact de Montréal traverse une première séquence moins convaincante, aucune victoire en cinq matchs, depuis que Mauro Biello a pris les commandes du groupe.
Il en faudrait tout de même bien plus pour ébranler Biello qui a navigué à travers des périodes nettement plus laborieuses de l’Impact alors que ses premiers pas avec l’organisation datent de plus de 20 ans.
Face à ce dossier de 0-1-4 remontant au revers de 2-0 contre le Toronto FC le 23 avril, Biello a offert cette approche pour redresser la barre.
« C’est avec le travail, c’est comme ça. En tant qu’entraîneur, il faut être créatif, prêt à travailler et à trouver des solutions. Je suis quelqu’un qui se comportait de la même manière comme joueur et comme adjoint. Je me demandais ce que je pouvais faire de mieux. Je cherche des manières de bien engager mes joueurs pour qu’on s’en sorte », a répondu Biello face à la question sur le creux actuel.
Son expérience lui permet aussi de relativiser le portrait ombragé. En effet, l’Impact a échappé des victoires contre les Rapids du Colorado et l’Union de Philadelphie. Une récolte de trois points à Orlando, samedi, viendrait rapidement changer la perception.
« C’est certain que si tu gagnes un match, ce petit malaise sera renversé de l’autre côté et on dira qu’on n’a pas perdu depuis cinq parties. On est très proche de ça. Il faut que j’équilibre le tout et que je demeure calme dans mes choix », a enchaîné Biello assez sereinement.
Quand un effectif doit se contenter d’une production de quatre points en cinq rencontres, l’ambiance ne peut pas être à la fête dans le vestiaire. Pour le gardien Evan Bush, un compétiteur jusqu’au bout des ongles, c’est un constat logique.
« Tout le monde est un peu plus grognon, mais c’est normal quand ça ne va pas comme on veut. Par contre, il y a des équipes qui traversent des séquences plus difficiles. Je pense d’ailleurs à Orlando qui n’a pas de victoire en six parties (0-3-3) », a exposé l’Américain.
« On n‘est pas satisfait avec les nuls, mais il faut garder les choses en perspective, on n’a pas subi de correction. On doit seulement régler quelques détails. Mauro le sait et il reste positif. Il a un bon recul sur les choses. Avec les nombreuses blessures et tout ce qui survient, il faut agir ainsi. C’est une longue saison. Pour l’instant, on se situe encore où on devrait au classement et il faut continuer à grimper », a poursuivi Bush en référence au premier rang de l’Est que l’Impact partage avec le New York City FC.
Si le niveau de bonheur a chuté de quelques crans au fil des résultats insatisfaisants, le défenseur Maxim Tissot considère tout de même que ce n’est pas inquiétant.
L’état d’esprit est encore positif. Oui, on n’a pas gagné depuis quatre matchs, mais on n’a pas perdu non plus. Il faut voir le tout avec le verre à moitié plein. On a aussi des gars qui allègent l’atmosphère comme Laurent (Ciman) qui niaise toujours. C’est bien pour le groupe », a rassuré l’athlète de 24 ans.
Camara encore blessé?
Afin de retrouver le chemin victorieux, Biello et ses adjoints recherchent les combinaisons idéales à présenter contre Orlando City en l’absence de Didier Drogba. À cet égard, il se pourrait que Biello place Johan Venegas et Lucas Ontivero auprès d’Ignacio Piatti derrière Dominic Oduro comme attaquant.
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Devant la défense, Marco Donadel et Kyle Bekker ont jumelé leurs efforts à l’entraînement mercredi.
Quant au portrait du bloc défensif, il était difficile de le prévoir puisque Victor Cabrera a sauté l’entraînement pour subir des traitements.
De plus, Hassoun Camara – qui semblait sur le point de revenir comme partant – a quitté la séance hâtivement puisqu’il a ressenti, une fois de plus, de la douleur dans les muscles de la cuisse.
« Il m’a dit qu’il se sentait un peu tendu, on ne voulait pas risquer dans son cas. On verra ce qui arrivera », a expliqué Biello tout en reconnaissant le côté inquiétant de ce contexte.
« Oui, si ça revient, il faudra regarder. C’est déjà arrivé souvent dans sa carrière et il faudra trouver la solution pour comprendre pourquoi ça se reproduit. J’espère que ce n’est rien et qu’il sera correct. »
Ce n’est pas tout, Laurent Ciman pourrait recevoir un appel pour se joindre aux troupes de la Belgique alors que Bjorn Engels est blessé.
Par ailleurs, notons que Cameron Porter a enfin été en mesure de participer à un entraînement complet avec les siens. La patience sera de mise dans son cas après deux longues absences reliées à des blessures, mais sa combativité représentera certainement un atout pour l’Impact quand il reprendra l’action.
Exercer un meilleur contrôle et s’adapter sans Drogba
Les joueurs qui seront envoyés dans la mêlée sur la surface artificielle du Camping World Stadium auront le mandat de suivre une consigne élémentaire, celle de mieux conserver le ballon.
Aux dires de Bush, Biello martèle ce message depuis quelques semaines, mais ça ne se reflète pas sur le terrain.
« On a parlé des correctifs à effectuer en défense, mais si on pouvait conserver le ballon un peu plus, ça demeure la meilleure façon de se défendre », a rappelé Biello en visant tous ses protégés.
« On a eu tendance à jouer trop direct dernièrement en plus de perdre trop de ballons sans gagner les duels par la suite. Tout ça finit par créer un effet domino », a ciblé Bush qui essaie de bien communiquer les options à ses coéquipiers qui se démènent devant lui.
Étrangement, l’Impact pourrait retrouver ses repères loin du Stade Saputo, ce qui était impossible à imaginer en 2015.
« On est devenu un peu trop confortable au dernier match, on se croyait tellement en contrôle du match que ça s’est retourné contre nous. En allant jouer à l’étranger, on aura sûrement une approche plus pessimiste qui pourrait nous aider », a exposé Bush.
Parmi les facteurs qui favoriseraient un scénario positif devant les spectateurs du club floridien, les représentants montréalais devront contrer l’influence de Kaká et revenir à une construction offensive qui n’est pas axée sur les atouts de Drogba.
« On a travaillé comment défendre l’espace entre le milieu de terrain et la défense puisque Kaká se rendra à cet endroit. On a insisté sur comment nos défenseurs doivent être serrés sur lui et choisir les moments quand fermer les options. S’il se déplace devant les deux milieux, ce sera à eux de le faire », a pointé Biello sur la besogne abattue à l’entraînement.
Du côté offensif, l’Impact ne pourra pas se fier sur l’imposante cible que représente Drogba. Ceci dit, le club montréalais s’est très bien débrouillé sans lui en début de saison.
« Quand il est sorti du match contre Philadelphie (à la 70e minute), on a continué de jouer de la même manière. On essayait trop de trouver Dominic (Oduro) dans les airs quand ce n’est pas ce qu’il fallait faire. Vu que Didier ne sera pas là, il faudra revenir à jouer au pied et construire le jeu comme en début de saison. Est-ce qu’on essaie trop de trouver Didier? Ça se peut, mais c’est parce qu’il gagne tous les ballons, alors je ne pense pas que ce soit trop mauvais de jouer sur lui », a analysé Tissot.
Afin de se secouer de sa torpeur, l’Impact s’est replongé dans ses réussites des premières semaines de la campagne. Les joueurs ont pu regarder des vidéos de leurs performances.
« Que tu gagnes ou que tu perdes, c’est bon de se rafraîchir l’esprit et revoir ce qui fonctionne pour notre équipe. Il faut jouer selon nos forces », a conclu Bush qui est le cinquième gardien le plus utilisé de la MLS.