Impact : Michael Salazar sous contrat, Romario Williams prêté
Impact mardi, 1 mars 2016. 09:40 mardi, 1 mars 2016. 15:40MONTRÉAL – Deux espoirs, deux attitudes, deux courbes de progression qui partent dans des directions complètement opposées. Une leçon à double volet a été enseignée au camp d’entraînement de l’Impact avec le départ annoncé de Romario Williams combiné à la mise sous contrat de Michael Salazar.
Williams tombe de haut. Choix de première ronde de l’Impact, le troisième au total du repêchage de la MLS en 2015, le jeune Jamaïcain n’a jamais été capable de prendre son envol à Montréal. Instantanément supplanté par Cameron Porter à ses premières foulées chez les professionnels, l’année dernière, Williams a été incapable de protéger sa place contre une autre recrue à sa deuxième saison.
Trop souvent invisible parmi la poignée de jeunes attaquants qui poussent derrière Didier Drogba, Williams ira poursuivre son apprentissage dans un calibre inférieur alors que l’Impact a annoncé mardi qu’il avait été rétrogradé sous forme de prêt à un club de l’USL.
Salazar, lui, récolte les fruits de sa persévérance et de son ardeur au travail. Choix de deuxième ronde en janvier dernier, il a laissé une bonne impression dès ses premiers entraînements avant de confirmer son potentiel dans les matchs préparatoires. Sa place dans la hiérarchie du club, qui ne pouvait au départ être basée que sur une simple intuition, n’a jamais vraiment été remise en doute.
« Il a bien commencé, mais avec les jeunes, tu ne sais jamais », a noté le capitaine Patrice Bernier. « La clé, c’est la constance, c’est d’être capable de répéter une bonne performance. Tout au long du camp, Michael a pris de la confiance, il est monté en puissance et on a vu, quand on a commencé les matchs, qu’il a été une présence chaque fois qu’il a joué. C’est comme ça que tu te déniches un contrat. Il faut que tu te démarques. »
« Dès notre premier match hors-concours contre New York City FC, il a été fantastique. Je crois qu’il s’était créé trois bonnes chances de marquer seulement dans la première demie », a rappelé Evan Bush. Des jeunes comme lui, qui sont proactifs et confiants, sont un atout de taille pour une équipe. »
« Il voulait être ici », a répondu sans détour l’entraîneur-chef Mauro Biello lorsqu’on lui a demandé ce qui avait permis à Salazar de se démarquer de Williams au cours des dernières semaines. « Dès la première journée, il a travaillé très fort et nous a démontré qu’il était capable de jouer à ce niveau. Dans les matchs préparatoires, il a démontré ses qualités et on était satisfaits de son jeu. »
« Avec Romario, une décision devait être prise », a ajouté Biello. « Il y a des joueurs devant lui et on a pris cette décision. Je crois que ça va l’aider parce qu’il a besoin de jouer pour poursuivre sa carrière. »
Williams est le deuxième choix de première ronde, après Eric Miller, à quitter le giron de l'Impact au cours des dernières semaines. Quatre des cinq joueurs que l'Impact a repêché au premier tour depuis son entrée en MLS - les autres sont Andrew Wenger et Blake Smith - évoluent présentement sous d'autres cieux.
« Être un premier choix, ça ne veut pas dire que tu vas réussir à faire carrière, remarque Biello. On voit beaucoup de joueurs tomber là-dedans. Il y a Darren Mattocks qui vit la même chose à Vancouver. Même Andrew Wenger, qui est récemment passé de Philadelphie à Houston. Ces joueurs-là ont beaucoup de pression. Les attentes sont grandes et ce n’est pas toujours facile à gérer. »
Le vrai travail commence
Concrètement, Adam Braz a vanté la technique et l’explosivité de Salazar. « Ce qu’on aime aussi, c’est qu’il écoute les entraîneurs. Il écoute les conseils et les met en application sur le terrain. C’est toujours une bonne chose pour un jeune joueur », a apprécié le directeur technique.
Braz conseille toutefois à sa recrue de ne pas s’asseoir sur ses lauriers.
« C’est maintenant à lui de prouver qu’il mérite des minutes. C’est seulement le début pour lui comme joueur professionnel », a mentionné Braz, résumant le message qui a été relayé à Salazar par l’entraîneur quand la bonne nouvelle lui a été annoncée.
« Maintenant que tu as reçu ton contrat, ça ne veut pas dire que tu es arrivé à destination », insiste Biello. « Il faut continuer à travailler parce qu’à partir de maintenant, ça devient plus difficile. Ce n’est pas quand les choses vont bien que tu dois être fort, mais dans les moments plus durs. Je pense qu’il a bien retenu le message. C’est un gars avec une bonne tête sur les épaules et une bonne mentalité. Il veut réussir et il l’a démontré durant le camp d’entraînement. »
« En tant que recrue, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre », réalisait Salazar après l’entraînement de mardi. « Quand je suis arrivé avec l’équipe, le premier conseil qu’on m’a donné, c’est de rester confiant. Je crois que j’ai réussi à le faire en travaillant fort chaque jour jusqu’à aujourd’hui. »
Salazar racontait avoir semé la joie dans toute sa famille lorsqu’il a appelé sa mère, qui vit toujours au Belize, pour la tenir au courant des plus récents développements.
« Je pouvais l’entendre sauter partout en annonçant la nouvelle à ma grand-mère et ma petite sœur. C’est un rêve qui se réalise pour moi. Je travaille d’arrache-pied depuis tant d’années pour y arriver. Je souhaite simplement que ce soit le début d’un beau parcours pour moi et que je serai en mesure d’aider l’équipe à gagner de plusieurs façons. »
Biello n’entend pas limiter sa recrue à une seule position. Ainsi, Salazar peut s’attendre à voir de l’action autant comme attaquant que comme ailier.
« On m’intègre bien au groupe, les entraîneurs s’assurent de ne rien brusquer dans ma progression. Mais quand on sentira que le moment sera venu, je serai prêt à jouer n’importe où », anticipe-t-il.
Après avoir porté le numéro 96 durant le camp d’entraînement, Salazar s’affichera désormais avec le 19.
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