Le match retour de notre confrontation contre le FC Edmonton a été enlevant et très émotif.

On avait le contrôle pour au moins 60, même 65 minutes, et rien n’indiquait qu’il y avait une possibilité qu’on soit éliminé. Et puis pendant un lapsus de cinq à dix minutes, le match a changé de bord et soudainement, on s’est retrouvé aux abords de l’élimination. On ne s’en est sorti qu’à la toute dernière seconde.

On a joué avec le feu. Pas qu’on ait mal joué, au contraire. Ça a été un de nos meilleurs matchs au niveau de l’intensité. On a démontré beaucoup de conviction et de cœur. Mais on n’a été incapable de terminer le match comme on l’avait commencé. L’objectif avait l’air acquis en première demie et justement, peut-être que dans nos têtes, c’était trop acquis.

On a laissé à l’adversaire la chance de revenir et de croire en la qualification. À 3-0, peut-être qu’on s’attendait à ce qu’il baisse les bras. Dans un match de ligue, l’équipe visiteuse aurait probablement plié bagage en se disant qu’il y aura un autre jour. Mais un match de Coupe, ce n’est pas la même chose. C’est sans lendemain et ça te force à continuer. C’est ce qu’Edmonton a fait. De notre côté, on n’a pas été habile pour bien contrôler le ballon et mettre notre assaillant K.-O.

À 3-2, c’est sûr qu’on réalisait qu’on se rendait la vie difficile. Mais je le dis souvent, nos actions doivent parler pour nous et notre conviction était qu’on allait pousser jusqu’à la fin pour aller chercher ce quatrième but. C’est ce qui est arrivé.  

Dans la situation dans laquelle on se trouve dernièrement, on n’est pas une équipe complète à 100%. On n’est pas sorti du bois. On a gagné, on a réussi de belles choses, on a tous travaillé fort. Mais il faut réaliser qu’on niveau mental, on ne peut pas se permettre d’être hors du match, même pour dix minutes. Alors qu’on cherche quelque chose à quoi s’agripper pour relancer notre saison, qu’on chercher des bonnes bases sur lesquelles bâtir, on ne peut rien prendre à la légère.

Mais bon, le premier objectif est atteint. Je vous laisse le soin de débattre sur la façon dont on s’y est pris pour y arriver. De notre côté, on se réjouit simplement d’être en finale.

Un penalty pas comme les autres

Je l’admets, j’étais stressé avant de m’exécuter pour le penalty qui nous a donné la victoire.

Si vous suivez l’équipe depuis ses débuts en MLS, vous savez que je ne suis pas étranger à ce genre de mission. Toutefois, comme je le disais plus tôt, en saison régulière il va toujours y avoir un autre match. Cette fois, il n’y avait pas de lendemain. On était au bout du fil, rien ne dit qu’on aurait créé une autre chance dans les trente dernières secondes.

Il fallait donc être concentré à fond. Je savais que ce but-là soulagerait beaucoup. Dans le contexte, c’est probablement le but le plus important de ma carrière.

Je sais que la décision de l’arbitre qui a mené à ce coup de pied décisif a causé bien des remous, mais je ne m’en soucie pas. D’ailleurs, je n’ai même pas vu la reprise de ladite faute. Même chose pour la présence de notre président Joey Saputo sur le terrain en fin de rencontre. La scène était derrière moi alors que je me préparais à faire une entrevue à la télévision, alors je n’ai pas vu ce qui s’est passé et je ne suis pas allé voir la reprise sur internet.

C’est sûr que si j’étais de l’autre côté, je serais peut-être frustré. Dans un match pour la Coupe, les émotions sont beaucoup plus fortes et donc plus difficiles à gérer. Mais il ne faut pas oublier que nous aussi, on se croyait victimes d’une injustice sur le deuxième but d’Edmonton. Il y a aussi eu un coup franc d’appelé en fin de match alors qu’on croyait mériter un penalty. Alors on peut bien parler de tout ça, mais ça va dans les deux sens.

Présentement on s’en va en finale et je ne me préoccupe de rien d’autre.

Cap sur Washington

Le DC United est notre prochain adversaire en MLS. Après un début de saison plutôt lent, il a repris du poil de la bête et c’est bien entendu une équipe à laquelle il faut faire très attention. D’un point de vue offensif, il a beaucoup d’armes qui peuvent nous faire mal. On reverra aussi notre ancien capitaine Davy Arnaud.    

Il faudra commencer le match comme on l’a fait mercredi et être affutés pendant 90 minutes.

Le classement, pour l’instant, on met ça de côté. Il faut prendre des points à l’étranger et essayer de gagner à domicile. On sait que c’est une longue saison. L’an passé, des équipes qu’on disait éliminées en début de calendrier ont finalement été impliquées dans une lutte à la toute fin. Cette année, certaines formations étaient au même niveau que nous avant d’aligner quelques réussites.

Il faut se concentrer sur chaque match. Si on enchaîne les bonnes performances, éventuellement on va voir qu’on peut recoller au tableau et voir la lumière.