Perspectives pour la finale
Impact mercredi, 29 avr. 2015. 12:14 mercredi, 11 déc. 2024. 16:31Comme entraîneur de formation, mon attention se tourne généralement vers les éléments à surveiller sur le terrain. Pour en savoir plus à ce chapitre, je vous encourage à lire les clés du match de Patrick Leduc.
Mercredi soir, Montréal vivra le moment culminant d’une grande aventure qui a débuté au mois de mai 2014, mais qui a véritablement marqué les esprits le 3 mars de cette année avec un but salvateur de Cameron Porter contre Pachuca.
C’est un événement unique qui sera partagé par tous, certes, mais qui sera aussi vécu de manière bien différente selon la réalité de chacun.
Fierté paternelle
Bien que Joey Saputo soit le visage de la direction du club, l’Impact de Montréal est à la base une affaire de famille. Une famille qui investissait dans le soccer québécois bien avant qu’on commence à transformer des terrains de baseball en terrains de foot ou que David Beckham se pointe à Montréal. Une famille qui voit grand!
Personnalité plus effacée, Lino Saputo père aura certainement un sentiment de fierté mercredi soir en voyant ce que sa famille continue d’accomplir. Le club est loin de la perfection, mais rendons à César ce qui lui revient. Au début du siècle, l’Impact de Montréal était une équipe de A-League en faillite. Reprise en main par son fils Joey, elle se prépare maintenant à accueillir le match de club le plus important sur le continent devant une foule record. Bien que l’échelle soit tout autre, ce cheminement rappellera peut-être à M. Saputo père le parcours qu’il a lui-même emprunté pour transformer une petite entreprise montréalaise en empire mondial du fromage.
Normal!
Pour Maely Lachance de Roxton Falls, la perspective est bien différente. À sept ans, le moment marquant de sa semaine de relâche fut une soirée inoubliable à Montréal pour le quart de finale de la Ligue des Champions. Compétition qu’elle comprend mieux que la majeure partie des adultes parce que pour elle, c’est normal.
À lire également
Au coup de sifflet final, une seule question l’intéressait... « Papa on va à la demi-finale ? ». « Ce ne sera pas possible ma grande, tu as de l’école le lendemain. Si l’Impact va en finale nous irons. » Ça t’apprendra papa!
Alors que la génération de son père a vécu la folie de la Coupe Stanley en 1993, c’est l’Impact de Montréal qui aide à façonner l’imaginaire sportif de Maely en ce moment. Sans vouloir précipiter les choses, je suis certain qu’elle ajouterait volontiers un défilé à sa boîte à souvenirs. Entre temps, elle sera de retour dans la métropole mercredi soir parce que supporter son club de soccer, c’est normal.
La récompense
Les derniers mois n’ont pas été faciles pour Patrice Bernier, mais la « grand-messe » du soccer québécois au Stade olympique pourrait alléger ses frustrations. Irréprochable dans sa préparation, toujours disponible pour les médias et d’une patience admirable lorsque laissé de côté par le personnel technique, une foule de 61 004 supporters confirmera peut-être au capitaine que sa décision de rester à Montréal dans l’entre-saison était la bonne.
Jean Bernier était sur place à Mexico pour voir son fils fouler la pelouse de l’Azteca au match aller, mais rien ne pourrait se comparer au bonheur de le voir soulever le trophée de la Ligue des Champions à quelques kilomètres seulement du domicile familial. Un moment qui justifierait pleinement son choix de revenir à Montréal en fin de carrière.
Sur une note personnelle, dans l’éventualité d’un succès montréalais, j’espère voir Bernier être le premier à soulever le trophée. Il a généreusement partagé la tâche avec Marco Di Vaio en finale du championnat canadien, mais un gars de Brossard avec la coupe au bout des bras en « Une » au quatre coins de la planète jeudi ce serait bien, non? Bon, assez rêvé...
Un monde de possibilités
Pour Simon Lemire, défenseur avec l’équipe U18 de l’Impact de Montréal, le parcours du club en Ligue des Champions est une motivation importante pour aller jusqu’au bout et signer un contrat professionnel. Le Sherbrookois, qui a dû quitter le nid familial pour entamer sa vie d’adulte à l’âge de 15 ans, a aussi de vifs souvenirs de l’affrontement contre Santos Laguna en 2009. « J’étais au Stade olympique pour le match aller et j’ai regardé le retour avec mon père. On était au bord des larmes. »
Souvent sollicités pour diverses tâches les jours de match, les joueurs de l’Académie ont parfois la chance de vivre les rencontres de près et cette expérience peut s’avérer marquante. « J’étais en charge du brancard pour le match contre Pachuca et j’entendais tout ce qui se disait sur le terrain. Je veux vivre ces moments-là avec l’Impact. Je veux être sur le terrain. », m’a lancé Lemire avec une excitation marquée dans la voix.
Le succès de l’Impact en Ligue des Champions est le principal sujet de discussion parmi les académiciens qui se réjouissent de voir certains des leurs, comme Maxim Tissot, jouer un rôle dans cette grande aventure. Aucun doute que Simon et ses coéquipiers auront des étincelles dans les yeux au moment du coup d’envoi.
Et vous? Que représente cette finale à vos yeux? J’aimerais bien connaître votre histoire...