Premier bilan du camp d'entraînement de l'Impact de Montréal
Impact samedi, 13 févr. 2016. 21:56 lundi, 25 nov. 2024. 07:44Comme l’a dit le président Joey Saputo lors de l’assemblée des membres, l’Impact de Montréal s’est donné la mission de « bâtir une équipe dont vous serez fiers ». À mi-chemin du camp d’entraînement – et à moins d’un mois du début de saison –, voici un aperçu des joueurs du Bleu-blanc-noir qui se sont illustrés lors du camp d’entraînement ainsi que de ceux qui peuvent offrir un meilleur rendement par rapport aux attentes placées en eux.
Mettons une chose au clair, les occasions de voir le onze de Mauro Biello en action contre un adversaire n’ont pas été nombreuses jusqu’à maintenant. Les constats sont préliminaires et en aucun cas irréversibles. Biello mentionnait d’ailleurs après le match des siens contre le FC Montréal – un verdict nul de 1-1 – qu’il commençait à avoir des réponses, mais que son équipe devait se « mettre à jouer comme elle en est capable ».
Et dans la foulée, il confirmait que le club venait de mettre la main sur l’espoir américain Harrison Shipp par le biais d’une transaction avec le Fire de Chicago. En deux mots : un joueur prometteur qui devrait approfondir le secteur offensif montréalais dans une capacité semblable, voire supérieure, à Dilly Duka.
On en déduit que l’Impact cherchait encore une étincelle pour étoffer un groupe qui ne peut se contenter de surfer sur l’effet Drogba. Enfin, on comprend entre les lignes que l’entraîneur montréalais s’intéresse toujours au développement de ses joueurs, mais que sa priorité demeure d’aller chercher de bons résultats.
Rendement satisfaisant
Commençons par le positif. Après une bonne première impression laissée lors de l’escale à Orlando, le premier choix de l’Impact au repêchage 2016, Kyle Fisher, continue d’enchaîner les performances encourageantes. Solide dans les duels, apte à communiquer (contrairement à certains joueurs timides qui restent dans leur coquille), Fisher répond aux attentes. Il faudra confirmer lors des matchs qui s'en viennent à Tampa Bay.
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Cameron Porter est un autre joueur qui entre dans la catégorie et pas seulement en raison de sa persévérance. Malgré la durée de sa convalescence, Porter semble en bonne voie de reprendre là où il avait laissé l’an dernier. On parle d’un joueur travaillant, fort physiquement et qui est bien conscient de ce qui lui permet de se démarquer. Évidemment, tous n’ont pas les qualités techniques de Didier Drogba, mais Porter est intelligent et motivé. En y pensant bien, il possède assez d'outils pour arriver un jour à marquer une dizaine de buts par année en MLS.
Quoi qu’en pensent certaines mauvaises langues, Marco Donadel fait aussi partie de ceux qui connaissent un bon camp d’entraînement. Bien préparé pour la charge de travail, et plus serein sur le terrain qu’à pareille date l’an passé, Donadel a bien amorcé sa campagne 2016. Toujours précis sur longs ballons et sur jeux arrêtés, il demeure toutefois en difficulté lorsque son équipe est désorganisée. Dans un tel cas, fautes et cartons jaunes figurent toujours au menu de la recette Donadel pour colmater les brèches du bloc défensif. Quand même, plus de bon que de mauvais pour le bon Marco.
Autrement, on peut citer la bonne tenue de Michael Salazar en attaque : opportuniste devant le but et bon pour conserver le ballon pendant que ses partenaires se démarquent. Piatti, bien qu’intermittent, montre toujours une belle capacité à déséquilibrer, tandis qu’Ontivero peut apporter une étincelle s’il est en santé et s’adapte aux contacts fréquents qu’il devra affronter en MLS.
Peuvent en faire plus
Un jour, vous épaterez peut-être vos amis amateurs de statistiques sportives en leur disant que le premier marqueur de la pré-saison 2016 fut Romario Williams lors d’un match contre le FC Montréal. Ce but pourrait-il permettre à Williams de sortir de la torpeur qui l’habite depuis que le club a fait de lui son premier choix au repêchage MLS 2015? Utilisé à l’aile, le Jamaïcain n’a pas démontré grand-chose depuis le début du camp. Ni la vitesse, ni les dribbles, ni l’envie qui pourraient hypothétiquement faire de lui une menace pour l’adversaire. Même avec son contrat Génération Adidas – qui ne compte pas dans la masse salariale – on se demande si son avenir à Montréal est assuré.
En ce qui concerne Anthony Jackson-Hamel, ce n’est ni l’envie, ni les efforts qui font défaut. En fait, Jackson-Hamel est de ces joueurs qui provoquent des choses à force de presser et de déranger l’adversaire, un aspect recherché dans le modèle de jeu de Biello. Cependant, malgré les nombreuses occasions créées, les buts, eux, se font toujours attendre. Une situation frustrante, d’autant plus qu’un meilleur pourcentage d’efficacité augmenterait certainement son temps de jeu. La cible est malheureusement trop souvent ratée. On se consolera en se disant qu’il est encore possible pour l’attaquant québécois de marquer des points lors des matchs amicaux à venir.
Pour sa part, Eric Alexander fait partie d’un groupe de joueurs qui ont des choses à prouver en 2016 avec l’Impact. Dans les circonstances, il est difficile pour lui de se faire justice avant de se mesurer à des opposants du circuit Garber. Cela étant, malgré des qualités techniques indéniables, Alexander demeure trop souvent discret au sein d’un collectif qui aura besoin de s’imposer davantage au milieu de terrain puisque Biello veut une équipe qui « joue au ballon ». Timide de nature, Alexander gagnerait à s’impliquer un peu plus pour démontrer l’étendue de son talent et la précision de son tir enroulé, comme à la fin du premier match intra-équipe.
Enfin, un autre constat que l’on retire de la première portion du camp, c’est que l’expérience de faire jouer Donny Toia sur le côté droit de la défense ne s’avère guère concluante jusqu’à maintenant. Toia éprouve de la difficulté à appuyer l’attaque avec efficacité et contrairement à l’an dernier, il semble toujours en période d’ajustement sur le plan défensif lors des duels sur ce flanc. De l’autre côté, on espère qu’il y aura amélioration sur la qualité des centres de joueurs comme Maxim Tissot (inconstant) et Oyongo, qui prend souvent une touche de trop avant de s’exécuter.
Bref, après une petite raclée contre les Red Bulls (0-5) et un match nul contre le FC Montréal, il y a encore bien du travail à faire pour améliorer la situation. La dernière chose à faire serait de paniquer. En attendant l’arrivée de Didier et les ondes gravitationnelles que sa présence crée dans le vestiaire, les joueurs de Biello feraient bien de s’inspirer des jeunes du FC. Des jeunes qui avaient faim et qui tiennent à prouver leur valeur.