Rémi Garde est nommé entraîneur-chef de l'Impact
Impact mercredi, 8 nov. 2017. 08:42 mercredi, 8 nov. 2017. 16:40MONTRÉAL – Fidèle à l’échéancier qu’il avait fixé lors de l’annonce du congédiement de Mauro Biello, le président de l’Impact Joey Saputo a présenté le nouvel entraîneur-chef de l’équipe mercredi après-midi.
Saputo, qui disait avoir rencontré neuf candidats lors du bilan de fin de saison de l’équipe, a arrêté son choix sur Rémi Garde, un Français de 51 ans qui devient le cinquième pilote de l’histoire du club.
Garde, qui arrive avec un contrat de trois saisons, n’a pas fourni de détails sur la composition de son personnel d’adjoints, mais s’est dit conscient de l’importance de s’entourer d’alliés possédant une connaissance pointue de la MLS.
« C’est quelque chose que j’ai mentionné très rapidement au président lors de nos entretiens parce qu’il y a un travail d’analyse important à faire, ne serait-ce que parce que toutes les équipes se renouvellent. Bien évidemment, quand on a la chance de pouvoir bénéficier au sein d’un staff de quelqu’un qui connaît bien la ligue, qui connaît les rouages, c’est effectivement très important. C’est un point que j’ai en tête. »
Ancien international français ayant connu une carrière de onze ans comme joueur à Lyon, Strasbourg et Arsenal, Garde possède quatre années d’expérience comme entraîneur-chef. Il a dirigé
l’Olympique lyonnais pendant trois saisons, de 2011 à 2014, menant notamment l’équipe à la conquête de la Coupe de France à sa première année en poste. Cette réalisation lui permet de répondre à l’un des critères d’embauche qu’avait originalement évoqués Saputo, qui se disait à la recherche de « quelqu’un qui a gagné des trophées ».
Garde a positionné Lyon en troisième place du championnat français en 2013 et en cinquième place l’année suivante. Sous son règne, l’OL a cumulé une fiche de 57-27-32 en Ligue 1.
Reconnu comme un stratège axé sur le jeu offensif, Garde a placé Lyon dans le top-4 du championnat français au niveau des buts marqués à chacune de ses trois saisons à la tête de l’équipe. Sous ses ordres, il faut s’attendre à voir l’Impact adopter une mentalité basée sur l’attaque.
« J’ai des convictions. J’ai été formé à Lyon, j’ai joué à Lyon, j’ai entraîné à Lyon et même si j’ai eu d’autres expériences, je suis quand même marqué par ce club. Et dans ce club, il y a une certaine philosophie de jeu qui est une philosophie offensive, une philosophie de marquer des buts, d’avoir un jeu de possession. Donc je dirais que mon idéal tend vers ça », a-t-il statué avant d’émettre un bémol.
« Parfois, dans le football, il faut aussi un peu de pragmatisme. À moins que vous soyez dans un club qui est prêt à dépenser 400 millions d’euros sur un mercato où vous pouvez dire "ok, je veux tel et tel joueur parce que je veux jouer dans un tel système" et que du jour au lendemain, vous avez les onze joueurs adéquats par rapport à votre idéal... Voilà, je pense qu’il faut un peu de pragmatisme, mais en disant ça, je ne noie pas le poisson. J’ai des objectifs d’aller vers l’idéal que je vous ai décrit. Le plus tôt on y arriver, le mieux ce sera, mais encore une fois, dans le football, parler et annoncer, c’est souvent plus facile que de réaliser. »
En 2015, Garde a été embauché par le club anglais d’Aston Villa. Il n’y est resté que quelques mois, compilant un dossier de 2-6-12.
Organisation, solidarité et travail
Après deux saisons prometteuses sous les ordres de Biello, l’Impact s’est effondré et a terminé la saison 2017 au neuvième rang du classement de son association, ratant les séries éliminatoires pour la première fois en trois ans. En débarquant à Montréal, Garde prend possession d’une équipe qui compte sur des éléments intéressants, mais qui a affiché des carences claires au cours des dernières années, tant au niveau de son effectif que de son identité.
Inévitablement, certains profils présents au sein du onze montréalais écoperont avec l’arrivée d’un nouvel homme de tête. S’il a admis avoir décelé « des choses qui semblaient importantes à
corriger » dans les quelques matchs qu’il a visionnés, Garde n’était pas prêt à se lancer dans une première étude de cas lors de sa première rencontre avec la presse.
« J’ai commencé à regarder, mais pas de manière approfondie. Il y avait un peu de superstition derrière ça puisque j’ai eu pas mal de contacts et de propositions ces derniers mois et souvent, je me plongeais dans les équipes et rien ne se concrétisait. Je peux dire que j’ai supervisé d’assez haut, globalement, l’équipe de l’Impact. À partir d’aujourd’hui, je vais réellement avoir une analyse plus approfondie. »
Garde se réjouit d’avoir devant lui plusieurs mois pour préparer sa première saison en MLS. En plus d’un staff technique à compléter et d’un nouveau système à transmettre, il participera, conjointement avec le directeur technique Adam Braz et le vice-président aux relations internationales Nick De Santis, au recrutement de talent neuf pour la saison 2018. À ce niveau, il sera intéressant de voir l’influence qu’il exercera auprès de ses nouveaux collègues.
« Il n’est pas question pour moi de faire table rase sur le passé, a-t-il assuré. Vous parlez d’Italie, de Bologne, d’Argentine... je n’ai aucun problème avec ça, au contraire. J’aime beaucoup le tempérament des joueurs sud-américains. J’en ai eu à Lyon et j’ai beaucoup aimé. J’ai joué avec aussi. Maintenant, j’ai aussi des réseaux, des gens avec qui j’ai pu travailler, on parle surtout d’agents... Ça peut ouvrir de nouveaux horizons. »
Le manque de familiarité de Garde avec ses nouveaux joueurs et l’inconnu sur l’identité des nouveaux visages qui arriveront à Montréal au cours de l’hiver ne l’empêchent pas d’avoir des idées précises sur les principes qu’il voudra installer au sein de son nouveau groupe. L’ancien élève d’Arsène Wenger dit aimer les équipes organisées, solidaires et disciplinées. « Ce sont des piliers qui pour moi sont très importants et sur lesquels je m’appuierai. »
« J’ai confiance dans le travail, ajoute-t-il. Je suis un entraîneur qui croit énormément dans la capacité des entraînements. Les séances d’entraînement, c’est vraiment l’endroit où on doit rendre les matchs un peu plus faciles. On doit savoir ce qu’on a à faire la fin de semaine, donc l’entraînement n’est pas là pour divertir les joueurs ni l’entraîneur. On est là pour progresser. Après quelques semaines, quelques mois, j’espère qu’on parlera tous un langage commun sur le terrain. »