Après avoir offert un festival offensif contre Chicago, le bleu-blanc-noir a présenté un visage bien différent à Los Angeles samedi soir. Moins percutante en attaque, l’équipe a redoublé de rigueur défensive pour tenir tête à la meilleure attaque de la MLS.  

« Le sport est une business de résultats », affirmait Richard Legendre, vice-président aux opérations sportives, lors de l’annonce du congédiement de Frank Klopas. Le Grec n’avait récolté que 11 points à ses 11 derniers matchs.

« Le seul objectif de Mauro Biello est de faire les séries », ajoutait le directeur technique Adam Braz. Après deux matchs à la barre de l’équipe et 4 points récoltés, peut-on considérer que le Montréalais de 43 ans est sur la bonne voie pour remplir sa mission? En un mot, oui.

Ciman absent, un cadeau?

Trop souvent cette saison, le plan de match défensif de l’Impact a semblé se résumer aux exploits de Laurent Ciman. Parfois périlleuse, souvent magistrale, son improvisation a plus d’une fois été l’histoire du match. Son absence lors des deux dernières rencontres a laissé un vide à combler. D’un point de vue individuel, Wandrille Lefèvre a profité de cette ouverture pour s’affirmer. Mieux épaulé avec Victor Cabrera à ses côtés en défense centrale, Lefèvre a enchaîné avec une deuxième bonne performance de suite dans le onze de départ.

Collectivement, la troupe de Biello a aussi bien répondu pour contrer Steven Gerrard, Robbie Keane et compagnie. Tous semblaient concernés par la tâche. Toujours polarisant, Nigel Reo-Coker a néanmoins gagné la majeure partie de ses duels, alors que Toia a assuré sur la gauche. Devant le quatuor défensif, Marco Donadel a récupéré un grand nombre de ballons grâce à des replacements qui tardaient à se faire il y a deux mois. D’un point de vue offensif, je suis le premier à apprécier une victoire 4-3. Un match nul de 0-0 sur la route peut cependant s’avérer tout aussi valorisant à d’autres égards.

La suspension de Laurent Ciman, bien qu’inquiétante au départ, aura peut-être été un cadeau déguisé. Mentalement et physiquement, le Belge reviendra frais et dispo pour attaquer la fin de saison et possiblement les séries. Le reste du groupe, quant à lui, aura pris confiance et possiblement brisé la Ciman-dépendance. Le résultat de mercredi soir nous le dira.

Plus cohérent

Largement critiqués sous l’ère Klopas, les changements en cours de matchs sont plus faciles à suivre avec Biello sur la touche. Ses deux matchs en charge sont trop peu pour juger, mais ses décisions samedi soir m’ont paru justes. Outre le retrait forcé de Justin Mapp en première demie, le choix de remplacer Piatti et Romero en seconde était cohérent avec les performances offertes sur le terrain.

Un des premier principes enseignés aux entraîneurs est de « coacher ce que l’on voit et non ce que l’on sait ». Sous Klopas, les changements (ou l’absence de changements) semblaient souvent prédéterminés en fonction d’un ordre hiérarchique. Bien qu’il ait été explosif par moments cette saison, le duo argentin a peiné contre le Galaxy. L’indécision de Romero avec le ballon à ses pieds et les nombreuses passes mal ajustées de Piatti ont fait avorter plusieurs phases offensives. La décision de les remplacer, bien qu’assez tard dans le match, envoyait le bon message.

Personne n’aime être retiré en cours de match, mais la plupart des joueurs respecteront les choix d’un entraîneur qui sait bien évaluer les performances et agir en conséquence. Ces décisions sont parfois difficiles à prendre, mais elles permettent à un entraîneur d’établir sa crédibilité aux yeux du groupe. Les prochaines semaines nous diront si l’œil de Biello reste bien aiguisé.

Mauro au casino

Avec la présence de Drogba en attaque, le retour de Ciman samedi prochain, un leadership plus étendu dans l’équipe et un minimum de trois matchs en main sur ses plus proches poursuivants, tous les ingrédients y sont pour accrocher une place en séries.

L’Impact pourrait faire un grand pas vers cet objectif en gagnant contre les Earthquakes à San Jose mercredi. Un match où la profondeur sera mise à l’épreuve puisque le personnel technique a choisi de faire rentrer quelques joueurs à Montréal en vue du match de samedi contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Au moment d’écrire cet article, l’identité de ces joueurs n’a pas été dévoilée, mais tout porte à croire que des cadres de l’équipe sont rentrés plus tôt au bercail.  Les Drogba, Piatti, Donadel ou Bush pourraient être du nombre. À suivre...

Seuls les résultats nous permettront de juger, mais j’aime l’approche. Plutôt que de rester entre deux chaises, Biello prend position. Il s’assure d’avoir ses meilleurs éléments en pleine forme pour mettre le feu au Stade Saputo samedi, tout en prenant le pari que la profondeur sera suffisante pour accrocher un résultat contre les Quakes. Si le tout rapporte, le Onze montréalais y gagnera gros.

Iriez-vous au casino avec Mauro?