Un plaisir à confondre les sceptiques
Impact dimanche, 30 oct. 2016. 20:19 jeudi, 12 déc. 2024. 09:05MONTRÉAL – En raison des embûches vécues pendant la saison et les imposants défis qui se dressaient à l’horizon, beaucoup d’observateurs ne donnaient pas cher de la peau de l’Impact en vue des éliminatoires de 2016.
Jusqu’à présent, les hommes de Mauro Biello prennent un malin plaisir à confondre les sceptiques qui prévoyaient une sortie rapide au clan montréalais.
Quand il réfléchit à tout cela, l’entraîneur de l’Impact ne peut que remarquer le sentiment positif grandissant au sein de son club.
« J’ai aimé la façon de célébrer des joueurs, tous ensemble, après le but. Pour moi, c’est un signe d’unité, c’est très fort. Ça donne de la sécurité et de la confiance. Quand tu as ça, tu deviens puissant. Ils démontrent qu’ils sont unis et qu’ils sont prêts à tout faire pour gagner. Quand c’est le cas, on est difficile à battre », a témoigné Biello qui a lancé ce même message à son groupe au terme de la partie.
« Ça m’a fait grand plaisir, c’est le résultat de tout le travail accompli pendant l’année. Ils se battent avec tant de conviction », a ajouté Biello avec satisfaction.
« Ce sont des signes forts. Ça surprend un peu de l’extérieur parce que c’était un peu délicat au niveau de l’atmosphère dans les dernières semaines. Mais la réalité est autre, on s’éclate ensemble du plus jeune au plus vieux. C’est extraordinaire et c’est le reflet de ce que l’on vit. On travaille fort pour les autres, on est prêt à se sacrifier », a relaté Hassoun Camara sur le point révélateur soulevé par Biello.
Patrice Bernier n’était pas surpris d’entendre les prévisions négatives pour son organisation.
« On est vieillissant, tous les facteurs sont contre nous. Parfois, ça prend une petite sensation de négligé pour être stimulé et aller causer la surprise. La confiance est là et ça commence par ça. Il faut le prouver et ça passe par un autre match », a réagi Bernier qui semble croire que Montréal ne reçoit pas tout le mérite qui lui revient.
C’est tout de même Camara qui a été le plus volubile sur le sujet.
« La ligue et tout ce qu’il y a autour nous voyaient perdre. On va aller là-bas avec beaucoup d’humilité, on fera tout pour être solidaire et réussir un bon résultat », a lancé Camara.
« On voyait beaucoup de scepticisme autour de nous par rapport à notre potentiel. Les gens pensaient qu’on n’était pas capable de présenter ce genre de performances. L’important, c’est qu’on croit en nous, on sait où on veut se rendre et c’est la chose essentielle », a poursuivi le défenseur.
En l’écoutant développer sur le sujet, on peut déduire que cette réalité le motive au plus haut point. Il a cependant tempéré un peu le tout.
« Oui, ça peut être le cas même si on ne s’attarde pas là-dessus. On vit l’aventure ensemble et il y a des aléas, c’est comme la vie de famille, c’est normal », a décrit Camara.
Celui qui est utilisé comme latéral droit actuellement se réjouit du fait que la pression repose sur les épaules des « taureaux » de New York.
« Oui, c’est ça. On est convaincu de nos forces, on voit que ça paie et on va continuer sur le même chemin », a-t-il prédit.
Une défense au diapason
Contre un opposant aussi difficile à maîtriser, il aurait été impensable de croire que l’Impact allait éliminer les chances de marquer de qualité. Par contre, la défense a proposé un travail remarquable contre les Red Bulls menés par Bradley Wright-Phillips et Sacha Kljestan.
« Toute ma ligne défensive a joué un match très solide », a reconnu Biello qui a été questionné sur le retour au sommet de Laurent Ciman.
« Les séries, ce sont de grands moments pour les grands joueurs. Sa concentration a été idéale dans ces deux matchs. Il gagne les ballons, anticipe bien et passe bien. Il a joué dans les grands rendez-vous de la planète, il a beaucoup d’expérience », a ajouté l’entraîneur.
Aux yeux de Camara, tout passait par le dévouement contre une bête de cette nature.
« On savait qu’il y aurait des moments délicats, il faut quand même respecter la qualité de l’adversaire. On se disait que si un joueur se faisait déborder, un autre serait là pour le sauver. C’est ce qu’on a fait et c’est comme ça qu’on construit une équipe», a statué Camara avec justesse.
Hommage à Mancosu et espoir envers Drogba
Mais tout ce beau travail n’aurait pas engendré la même satisfaction sans le but libérateur de Mancosu. Tous les joueurs de l’Impact l’ont louangé avec le plus grand plaisir.
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« Tu veux des joueurs comme ça, comme lui et Didier qui peuvent marquer avec seulement une ou deux occasions. Ça procure une confiance pour le groupe, on sait que quand on défend comme des fous, le gars devant a besoin de juste une chance pour la mettre au fond. Ça donne le stimulus pour finir en force », a fait remarquer Bernier.
« Il est en forme, c’est ça que tu veux. L’équipe est en forme et l’attaquant de pointe aussi, tu ne peux pas demander mieux à cette étape de la saison », a aussi prononcé le capitaine.
Même s’il est ravi de la production de Mancosu, Camara n’aurait pas détesté miser sur Drogba – sur bon copain – en fin d’affrontement.
« Le retour de Didier va nous faire beaucoup de bien aussi. S’il avait été là sur les 15 dernières minutes, le résultat aurait été tout autre », a jugé Camara.
Un avantage à la disposition de l'Impact?
L’an passé, l’Impact avait pris une avance de 2-1 dans le match aller de la demi-finale de l’Est contre le Crew avant de trébucher 3-1 à Columbus pour s’incliner 4-3 au final. Bien sûr, les troupiers de Biello veulent éviter qu’un scénario similaire se reproduise.
« Ils vont faire pareil, ils vont accélérer, ils vont pousser. Je ne m’attends pas à ce que ça change trop, trop. On a une confiance avec deux bonnes victoires. Ça va prendre la même attitude et peut-être un cran de plus », a envisagé Bernier.
Aux dires des joueurs de l’Impact, ils possèdent une carte de plus dans leur manche.
« Jesse va essayer d’employer des tactiques pour les motiver. Il a certainement fait un bon travail avec eux si l’on se fie à leurs résultats. On sera prêt pour une grosse bataille. On doit connaître un meilleur départ que l’an passé (le Crew avait marqué à la quatrième minute) », a déclaré Evan Bush.
« Jesse, je le connais par cœur, je sais comment il va allumer ses joueurs. C’est un avantage pour nous de savoir ça », a conclu Camara en mentionnant la ruse de Biello et des joueurs d’expérience de l’Impact qui ne veulent pas s’arrêter à cette étape comme l’an dernier.