Le Spirit de Washington et « la dureté du mental »
COLLABORATION SPÉCIALE
Avant le début de la saison, peu d'experts nous prédisaient une saison mémorable. Avec l'arrivée tardive de notre nouvel entraîneur-chef Jonatan Giráldez ainsi qu'un effectif plutôt jeune, plusieurs étaient sceptiques. Une chose est certaine, ce n'est pas le Spirit de Washington que la boule de cristal des experts voyait arriver en finale.
Et pourtant, le 23 novembre 2024, c'est notre équipe qui s'alignait face au Pride d'Orlando dans le CPK stadium, prête à se battre pour le titre de championne de la NWSL.
Plusieurs facteurs ont contribué à notre succès cette saison : une équipe talentueuse, une classe de recrues qui s'est démarquée et du personnel élite et dédié, pour en nommer quelques-uns. Toutes ces choses ont mis la table pour une bonne saison, mais le succès que nous avons connu n'aurait pas été possible sans ce qui nous a vraiment distinguées : « la dureté du mental ». Une résilience qui n'était pas innée et qui s'est construite sur nos terrains d'entraînement.
C'est là que notre éthique de travail est devenue partie intégrale de notre identité. Nos entraînements étaient demandants, et les standards y étaient élevés, mais l'heure du match venue, ces standards étaient un avantage pour nous. C'est ainsi que nous avons gagné plus d'un match cette saison à la toute dernière minute. C'est également grâce à cela qu'avec 11 joueuses sur notre liste de blessées au cours du mois de septembre et octobre, nous avons continué à performer.
À la suite d'une saison régulière fructueuse, nous sommes entrées en éliminatoires en deuxième position, confiantes. Et pourtant, rien n'a testé notre résilience cette saison comme nos matchs de quart et de demi-finale. Disputés à la maison devant une salle comble de 20 000 partisans, nos standards nous ont poussées à atteindre un tout autre niveau de force mentale, celui qui se révèle seulement lorsqu'une saison est sur la ligne.
Bay FC, en quart de finale, aurait dû être une victoire assurée pour nous. Et pourtant, à la 81e minute, ce sont elles qui trouvaient le fond de notre filet en premier. Une véritable douche froide nous faisant réaliser que notre saison pouvait prendre fin si rapidement. Un sentiment de courte durée, puisque 4 minutes plus tard, nous ripostons. Une quinzaine de minutes plus tard, lors de la prolongation, nous prenons les devants. Après 120 minutes de jeu, nous avançons officiellement en demi-finales, certaines qu'après ce match, rien ne serait à notre épreuve.
Mais en éliminatoires, surtout en NWSL, il n'y a pas de matchs faciles.
À la 57e minute du match contre Gotham FC, et nous perdons 1 à 0. Les minutes passent, et à la 90e minute, le score est toujours le même. Comme la semaine précédente, la fin de notre parcours nous regarde droit dans les yeux, menaçante. Puis, dans les arrêts de jeu, un coup franc près de la boite est redirigé dans le but adverse par la tête de Hal Herschfelt. Un but miracle qui cause une éruption d'acclamations dans le stade. Une énergie contagieuse qui nous donne l'avantage.
Après 120 minutes de jeu, le score est toutefois toujours le même, et notre sort devra être décidé en tirs de barrage. Six tirs de pénalité plus tard, trois tirs réussis pour nous et trois arrêts spectaculaires par notre gardienne de but Aubrey Kingsbury, nous obtenons notre place en finale.
Plus qu'un match se trouvait entre nous et le titre de championnes. Une bataille bien menée, mais au final, c'est par la marque de 1 à 0 que nous nous sommes inclinées face au Pride d'Orlando durant le match de championnat.
Le sport, c'est ça. Deux matchs gagnés in extrémis, puis une défaite lorsque ça compte le plus. Malgré la déception, ce résultat n'enlève rien à ce que nous avons accompli cette saison. Nos accomplissements sont là pour toujours, mais surtout, la croissance collective et personnelle que nous avons connue au cours de la dernière année crée une fondation solide pour la saison à venir.
Pour finir, merci à tous nos supporteurs et supportrices qui ont su apporter l'ambiance à chaque match à domicile et ceux et celles qui nous ont encouragées de loin. Ensemble, nous avons connu une saison mémorable.