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Dans la tête de Claudine Douville

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Dans la tête de Claudine Douville, il n'y a aucune limite. Elle veut tout voir, tout essayer. Chaque défi représente une opportunité. « Les deux mots que je déteste le plus dans le dictionnaire sont “routine” et “ordinaire”. » Cette phrase résume parfaitement la carrière et le quotidien de la journaliste émérite et romancière. Sa curiosité est intarissable et ce, depuis son enfance.

« J'ai toujours été très sportive et prête à essayer un paquet d'affaires. Je n'ai jamais d'a priori, de “je ne serai pas capable”. Je vais l'essayer avant et on verra ce que ça va donner », explique celle qui oeuvre à RDS depuis les débuts de la station en 1989.

Depuis, elle a décrit ou couvert pas moins de 46 disciplines sportives. Demeurer dans sa zone de confort, non merci! Claudine préfère la nouveauté et l'adrénaline. Cette soif d'oser a forgé son parcours de pionnière. Pas étonnant que parmi toutes ses réalisations, l'émission Plein air sans limites ait été son terrain de jeu de prédilection.

« C'était l'émission parfaite pour moi. La base c'était “Qu'est-ce que ça te tente d'essayer? On fait un show là-dessus.” Je me suis laissé aller là-dedans. J'ai eu un plaisir absolument fou. »

Du patinage artistique, au kayak de mer, en passant par la descente de rapides et une envolée en avion de chasse CF-18, la Montréalaise ne s'est jamais freinée.

« Je me dis toujours “Assume. Tu veux le faire? Vas-y!” » résume la femme qui a aussi complété une mineure en jeux vidéos en 2021.

S'assumer, Claudine l'a fait aux quatre coins du monde. Rally dans le désert du Sahara, camping sauvage en pleine brousse amazonienne, ascension du Kilimandjaro,  traineau à chiens au Groenland, randonnée au camp de base de l'Everest... la liste des accomplissements semble sans fin. Les voyages et les expériences se sont multipliés à des fins professionnelles, mais aussi pour son propre plaisir. Par exemple, ce périple en Utah et en Arizona pour aider à transférer un troupeau de vaches vers son pâturage d'hiver (cattle drive).

« Ça n'a été que du bonheur pendant 10 jours. On passait six ou sept heures à cheval par jour et c'est vraiment un travail d'équipe. 900 vaches, c'est du trouble! Il y a des vrais cowboys et des touristes, comme nous, qui payent pour aller travailler. Tu vois vraiment c'est quoi. »

Au travers de toute cette action, Claudine a aussi un sens artistique qu'elle exerce au moyen de l'aquarelle. « Quand je voyage, j'ai toujours mes aquarelles avec moi. Tu peux en faire n'importe où. J'en ai plein que j'ai fait au cattle drive. Je partais sur la colline et j'allais peindre. C'est comme une bulle. »

Des rencontres inspirantes

Une carrière aussi variée, qui s'étend sur une quarantaine d'années comporte son lot de moments marquants. Les Jeux olympiques, dix au total, viennent d'emblée au sommet de la liste de Claudine, particulièrement ceux où elle s'est rendue sur place.

« Sydney, Salt Lake City, Athènes, Turin, Beijing, Vancouver, Londres, juste te dire le nom de ces endroits-là, déjà c'est extraordinaire. Quand tu décris sur place, les collègues à côté de toi sont d'Allemagne, l'autre bord c'est l'Espagne, en face c'est l'Italie. Ce mélange-là fait partie de l'expérience », raconte celle qui a aussi adoré ses multiples expériences aux Jeux du Canada.

Au fil du temps, elle a également côtoyé plusieurs femmes d'exception. La première qui lui vient en tête est Danièle Sauvageau, qui occupe désormais le poste de directrice générale de l'équipe de Montréal dans la LPHF.

« Elle est une visionnaire. Ça fait 25 ans qu'on se connait et elle n'a pas changé. Elle a toujours cette volonté de faire avancer le sport féminin. »

La deuxième est Olga Hrycak, première femme en Amérique du Nord à diriger une équipe masculine de basketball avec les Citadins de l'UQAM.

« Olga est allée au-delà du basketball. Parmi les gars dans ses équipes, certains avaient des problèmes familiaux ou sociaux. Elle a toujours été là pour eux. »

La suite?

Au moment où on se dit que Claudine a tout fait, elle nous apprend que non. Elle s'affaire à maitriser une cinquième langue, l'allemand. Elle veut aussi apprendre à pratiquer le slackline, une discipline qui se compare au funambulisme, mais sur une sangle élastique.

« Ça m'a toujours intrigué. Au chalet, on a beaucoup d'arbres alors je suis allée m'acheter un kit. J'ai beaucoup d'équilibre donc je me disais que ce serait facile. Pas pantoute! Je n'ai pas été capable de faire plus que trois pas et c'est très frustrant. Cette année, il faut vraiment que j'arrive à faire ça! », promet-elle en riant.

Elle le fera entre le travail, la fin de la saison de ski, des rénovations, la rédaction de son septième roman d'aventures, le club de pétanques et la préparation d'une fête très spéciale : le centenaire de sa mère l'été prochain. D'ailleurs, quel âge a Claudine? Mystère.

« C'est délicat pour une femme. Vieillir en ondes ce n'est pas pareil. Je suis très fière de mon âge, mais si je ne le dis pas toujours c'est à cause des préjugés liés à ça. On sait que je n'ai pas 20 ans, 30 ans, 40 ans et je peux même dire qu'on sait que je n'ai pas 50 ans. Ce n'est pas que j'ai honte de mon âge, au contraire, vieillir est un privilège. Je suis divisée entre la fierté et le fait d'ouvrir le flanc à “elle est trop vieille, elle devrait laisser sa place”. »

Garde ta place Claudine et continue de nous inspirer à prendre la nôtre.