On peut revenir sur tellement d’exploits sportifs à la fin d’une année. Probablement plus d’une centaine de grands moments de sport qui nous ont fait vivre beaucoup d’émotions. Mais je veux souligner dans ce texte les cinq sujets en lien avec les affaires dans le monde du sport les plus marquants de l’année 2017.

 

Parmi les sujets qui ont attiré mon attention en 2017, il y en a plusieurs qui méritent une mention d’honneur. Par exemple la fulgurante croissance de la MLS et les prochaines étapes d’expansion déjà en place. Cette ligue connaît un retentissant développement et il faudra rendre hommage à Don Garber un de ces jours pour son leadership à la tête du circuit.

 

Le sport électronique (eSports) a connu une percée importante en 2017 avec des millions de dollars en investissement provenant des propriétaires des ligues de sports majeurs voulant s’associer à cette industrie. 

 

Un des sujets les plus étonnants pour moi fut la non-qualification des États-Unis pour la Coupe du monde de soccer de 2018. La performance sur le terrain fut un échec mais les difficultés de gestion de US Soccer furent encore plus révélatrices.

 

En 2017, l’argent remis en salaire, transfert ou entente commerciale aux athlètes de sports d’équipe comme Stephen Curry des Warriors de la NBA ou Neymar du PSG a dépassé la limite du raisonnable. Curry a signé un contrat de plus de 40 M$ US annuellement tandis que le transfert de Neymar du FC Barcelone vers le PSG coûtera à la conclusion du contrat plus de 550 M$ US au club de Paris. Ces chiffres sont surréels mais symbolisent à quel point les propriétaires sont prêts à tout pour gagner. Et c’est loin d’être fini.

 

Le combat Mayweather-McGregor fut l’événement sportif de l’année. Les nominations simultanées de Paris et Los Angeles pour accueillir les Jeux olympiques de 2024 et 2028 furent une première dans l’histoire des JO. Les déménagements des franchises de la NFL vers LA et Las Vegas furent rapidement approuvés. Finalement, le lancement des Golden Knights fut une réussite totale. Ce sont tous des sujets d’actualités qui ont dominé les manchettes durant plusieurs semaines en 2017. 

 

Maintenant, voici mon top-5 des sujets sports business en 2017 :

 

5. Retours triomphaux de Rafael Nadal et Roger Federer

 

Nadal et Federer ont terminé l’année no 1 et no 2 sur le circuit ATP World Tour. Ils ont dominé les grands chelems avec deux victoires chacun. Plus important encore, les deux vétérans ont relancé l’engouement et l’intérêt du monde entier pour le tennis masculin.  Leur comportement exemplaire, leur leadership et leur prestance publique sans compter bien sûr leur performance sur les courts ont poussé l’ATP vers de nouveaux sommets commerciaux. Nadal et Federer sont aussi sans aucun doute les deux meilleurs joueurs de l’histoire du tennis. Et pouvoir apprécier leurs talents au même moment tout au long de leurs carrières fut un privilège pour les amateurs de sport.

 

4. La LNH dit non à PyeongChang

 

La LNH sous la gouverne de Gary Bettman a décidé qu’elle ne participera pas aux Jeux olympiques de 2018 en Corée du Sud. Donc, les meilleurs joueurs de hockey au monde évoluant dans la LNH ne seront pas aux JO pour la première fois depuis 1998. Malgré l’insistance du Comité international olympique et de la Fédération internationale de hockey sur glace, la LNH préfère attendre à Pékin en 2022 pour y retourner. Pourquoi donc rater cette occasion unique de conquérir l’Asie? Pourquoi ne pas profiter de cette plateforme unique qu’offrent les JO pour faire rayonner le hockey sur glace sur la planète entière? Parce que Gary Bettman croit que la compensation offerte à la LNH n’en vaut pas la peine et que l’option Chine en 2022 convient mieux aux ambitions de globalisation du hockey. Comme amateurs de hockey, il est difficile d’apprécier cette décision de la part des gouverneurs et du commissaire.

 

3. Publicités sur les chandails NBA

 

La NBA innove encore une fois en devenant la première des quatre grandes ligues en Amérique du Nord à permettre à ses 30 clubs de vendre un espace publicitaire sur leurs chandails. Jusqu’à maintenant, un total de 19 équipes sur 30 possèdent un partenaire avec une moyenne de revenus de plus de 9 M$ annuellement par équipe. Plusieurs grandes marques mondiales telles que Goodyear, General Electric, Rakuten, Disney, StubHub et Sun Life ont investi ces millions afin de faire croître leur marque de commerce mondialement grâce à l’énorme visibilité offerte par le produit NBA et ses joueurs à très grande notoriété. C’est le début d’un temps nouveau où les franchises de sport en Amérique opteront pour les nouvelles sources de revenus disponibles comme le font la MLS et les ligues partout en Europe.

 

2. La Russie bannie des Jeux olympiques 2018

 

Dans un geste surprise mais très courageux, le CIO a annoncé que la Russie ne sera pas présente aux Jeux olympiques de PyeongChang en février prochain. Des années de tricherie et de dopage sanctionnés par les autorités russes, particulièrement à Sotchi en 2014, ont été confirmées. Il devenait presque une obligation pour le CIO de pénaliser sévèrement les Russes. Dans un contexte où il y a peu de villes candidates pour les JO d’hiver, où les audiences télés ont aussi beaucoup diminué, où les coûts d’infrastructure ont considérablement augmenté, le CIO devait se lever et agir ne serait-ce que pour maintenir un niveau de respectabilité vis à vis les partenaires commerciaux, les médias et le grand public. 

 

1. La déconfiture de la NFL

 

L’année 2017 est une année à oublier pour la NFL à de nombreux égards. D’abord, ce n’est jamais une bonne idée de débattre des sujets sociaux-politiques avec un président actif à la Maison-Blanche. Et ce, même si ce dernier fut à l’origine de cette guerre. On admettra tous que Donald Trump possède actuellement peu de crédibilité comme président des États-Unis, mais reste qu’il demeure un personnage très influent auprès de millions d’Américains qui consomment justement la NFL toutes les semaines. La NFL a perdu des plumes au niveau des audiences, des assistances et du respect envers les joueurs. Et tout cela à cause des commentaires désobligeants de Trump envers ces derniers qui ont utilisé une plateforme sacrée avant un match, soit l’hymne national, pour protester contre la discrimination raciale et la brutalité policière aux États-Unis.

 

Il faut rajouter à cela l’important dossier des blessures à la tête qui revient annuellement hanter la NFL, la guerre d’usure entre Jerry Jones des Cowboys et le commissaire Roger Goodell, à qui on avait promis une prolongation de son contrat, et la fin du règne de Jerry Richardson comme proprio des Panthers de la Caroline à cause de son comportement inapproprié auprès de ses employés.

 

Je terminerais en rajoutant le cas de Colin Kaepernick, qui fut le premier joueur à protester contre les tensions raciales aux États-Unis lors des matchs NFL en août 2016, mais qui continue d’avoir un impact sur la perception de la NFL aux yeux des consommateurs. On refuse de lui offrir un contrat lorsqu’on sait tous qu’il est meilleur que tous les quarts-arrières substituts de la NFL et au moins le tiers des quarts partants du circuit. C’est ce qu’on appelle vraisemblablement de la collusion entre propriétaires.

 

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