MELBOURNE - Le no 1 mondial Rafael Nadal a pour la première fois du tournoi été inquiété, par le Japonais Kei Nishikori, tête de série no 16, mais il s'est tout de même qualifié en trois sets 7-6 (3), 7-5, 7-6 (3) pour les quarts de finale des Internationaux d'Australie, à Melbourne.

Après sa démonstration au tour précédent face au Français Gaël Monfils, corrigé 6-1, 6-2, 6-3, l'Espagnol a été beaucoup moins tranchant face à un Nishikori tenace et appliqué, mais qui s'est révélé trop fragile psychologiquement dans les moments cruciaux.

Nadal s'est souvent trouvé sur le reculoir et a plutôt subi le jeu, son coup droit étant moins efficace que contre Monfils. L'Espagnol a peut-être aussi été gêné par une main gauche abîmée par plusieurs ampoules qu'il a dû faire traiter sur le court.

Mais comme souvent, le Majorquin, qui en cas de succès cette année à Melbourne, deviendrait le troisième joueur de l'histoire, après les Australiens Roy Emerson et Rod Laver, à remporter au moins deux fois les quatre titres du Grand Chelem, a été le plus solide mentalement.

Il a attaqué le bris d'égalité du premier set par le bon bout et Nishikori n'a jamais pu revenir. Dans la deuxième manche, le Japonais a réussi à prendre le service adverse pour mener 3-2. Mais il a un peu faibli et a laissé Nadal égaliser à 4-4, puis prendre le set.

Nadal pensait ensuite sans doute se diriger vers un troisième set plus facile après avoir réussi le bris pour mener 3-1, puis 4-2. Mais il a perdu ses deux engagements suivants et Nishikori s'est retrouvé en position de servir pour le set.

Mais une fois encore le Japonais s'est alors montré un peu hésitant et Nadal en a profité pour égaliser. Il a ensuite maîtrisé le bris d'égalité, pour gagner le droit de retrouver en quart le Bulgare Grigor Dimitrov (no 22).

Dimitrov enfin au rendez-vous

La tête de série no 22, a enfin répondu aux attentes en se qualifiant pour les quarts de finale des Internationaux d'Australie, grâce à sa victoire sur l'Espagnol Roberto Bautista, 62e mondial, en quatre sets 6-3, 3-6, 6-2, 6-4.

Présenté depuis quelques années déjà comme un futur no 1, le Bulgare de 22 ans avait un peu tardé à vraiment percer. Ce résultat, qui fait suite à une victoire au tour précédent sur le Canadien Milos Raonic (no 11), une autre star en devenir, pourrait lui servir de déclic.

Dimitrov devient le premier Bulgare à atteindre les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Cinq joueuses bulgares avaient déjà réussi cette performance, mais jamais aucun homme.

Souvent comparé à Roger Federer, pour son style de jeu élégant et offensif, Dimitrov a maîtrisé assez confortablement Bautista, qui a réussi un excellent tournoi, en éliminant notamment au deuxième tour l'Argentin Juan Martin Del Potro (no 5).

Le Bulgare pourrait avoir une occasion de vraiment se jauger en quart contre Rafael Nadal.

Murray a besoin de quatre sets

Andy Murray, no 4 mondial, a peiné pour mettre à la raison l'obstiné « lucky loser » français Stéphane Robert, 119e mondial, et se qualifier en quatre sets 6-1, 6-2, 6-7 (6), 6-2 pour les quarts de finale.

Robert avait écrit l'histoire à 33 ans en devenant le premier joueur repêché dans le tableau principal après avoir échoué à sortir des qualifications à atteindre les huitièmes de finale à Melbourne.

Mais la marche suivante, contre un joueur de la trempe de Murray, était trop haute. Aucun « lucky loser » n'a jamais atteint les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem et ce n'est de toute évidence pas un hasard.

Le Français, qui avant ce mois-ci n'avait encore jamais dépassé le deuxième tour dans un tournoi du Grand Chelem, a cependant gagné à jamais le respect du public australien pour sa détermination à ne jamais lâcher le morceau.

Car Robert aurait simplement pu se laisser couler après la perte des deux premiers sets. Mais il s'est accroché, en jouant par instants un tennis flamboyant, pour faire perdre à l'Écossais son premier set du tournoi.

Murray aura joué trois joueurs situés au-delà de la 100e place mondiale pour aller en quart, où il affrontera le Suisse Roger Federer (no 6), tombeur de Jo-Wilfried Tsonga.

Federer surclasse Tsonga

Un Roger Federer qu'on n'avait pas vu évoluer depuis très longtemps à un tel niveau a outrageusement dominé le Français Jo-Wilfried Tsonga en trois sets 6-3, 7-5, 6-4 en huitièmes de finale du tournoi.

Le Suisse est resté invaincu face à Tsonga en Australie. Il l'avait éliminé en 2010 en demi-finale et en quart de finale l'an passé après un match beaucoup plus serré en cinq sets.

Après une année 2013 catastrophique, marquée par ses problèmes de dos, et qui l'avait vu ne remporter qu'un tournoi (Halle) et descendre au classement mondial, Federer a démontré qu'il était reparti sur de nouvelles bases.

Avec la présence en Australie de son nouvel entraîneur, l'ancienne légende suédoise Stefan Edberg, il n'a pas perdu le moindre set depuis le début du tournoi.

Face à Tsonga, il s'est montré extrêmement solide dans tous les secteurs. Le Français s'est révélé absolument incapable de le mettre en danger sur ses engagements (1 seule balle de bris). Federer a aussi été le plus efficace au retour et sur les montées au filet (34 sur 41).

Quadruple vainqueur à Melbourne (2004, 2006, 2007, 2010), le Suisse y accède pour la 11e année consécutive aux quarts de finale.

Il disputera son 41e quart en Grand Chelem, record pour l'ère Open (depuis 1968) de l'Américain Jimmy Connors égalé.