Chaque chose en son temps pour Félix Auger-Aliassime
Omnium Banque Nationale jeudi, 6 août 2015. 15:07 jeudi, 12 déc. 2024. 00:39MONTRÉAL - Comme cadeau d’anniversaire, Félix Auger-Aliassime ne s’attendait certainement pas à recevoir autant d’attention sur lui il y a à peine quelques semaines, lui qui célébrera tout juste ses 15 ans le 8 août, en même temps qu’une de ses idoles Roger Federer. Le Suisse ne sera peut-être pas à la Coupe Rogers, mais plusieurs autres grands joueurs desquels il s’inspire seront en action. Même si les organisateurs ont pris la décision de ne pas lui envoyer d'invitation à prendre part à la compétition, il aura quand même la chance de côtoyer certains d’entre eux, et peut-être même de s’entraîner avec eux.
Une panoplie de qualificatifs élogieux ont déjà été évoqués à son endroit après son parcours jusqu’en quarts de finale du Challenger de Granby qui a fait écarquiller bien des yeux et qui a fait de lui le plus jeune joueur de l'histoire à percer le top-800 du circuit ATP. Il a toutefois surpris les gens autour de lui plus qu’il ne s’est surpris lui-même.
« On travaille fort chaque jour. On n’est pas tout à fait surpris parce qu’on a travaillé fort pour y arriver, mais on est peut-être plus surpris par le fait que ça arrive aussi tôt. »
Cette soudaine popularité qui implique désormais prises de photos et signatures d’autographes peut avoir ses bons et ses mauvais côtés avec une nouvelle pression qui s’ajoute.
« Il y a beaucoup de personnes qui me conseillent à Tennis Canada, comme Valérie Tétrault, les communications, mes coachs et mes parents qui sont d’un grand support. C’est quelque chose de nouveau, mais vaut mieux que ça commence tout de suite et que j’arrive prêt. »
Le directeur de la Coupe Rogers, Eugène Lapierre, est l’un des témoins privilégiés de la progression d’Auger-Aliassime, mais aussi de la grande maturité dont il fait preuve.
« Il a battu toutes sortes de records de précocité sur le circuit de l’ATP à l’âge de 14 ans. C’est assez impressionnant de voir un jeune comme ça. Déjà c’est impressionnant sur le court, avec les résultats qu’il a eus, mais c’est aussi impressionnant de le voir se comporter ainsi face à ce succès, devant les médias. On dirait qu’il a 10 ans de bagage avec lui.
« Cette semaine, on espère qu’il va avoir des conversations plus intimes avec certains joueurs, comme Tsonga. Cet après-midi, il va s’entraîner avec Lukas Rosol, ce qui n’est pas rien, car il a battu Rafael Nadal à Wimbledon. S’il peut avoir quelques-unes de ces expériences-là, un à un avec des joueurs de la Coupe Rogers, ce sera tant mieux pour lui. C’est un peu ça qu’on va chercher pour lui cette semaine. »
À l’occasion du lancement de la mini Coupe Rogers qui en est à sa quatrième édition en marge du tournoi principal, l’un des modèles du Québécois, Jo-Wilfried Tsonga, était aussi à ses côtés. On sent déjà qu’il a retiré de grandes leçons de la 12e raquette mondiale.
« C’est un plaisir de le rencontrer. C’est une personne qui m’a beaucoup inspiré par rapport à son niveau de jeu et sa personnalité, autant quand j’avais l’âge des Petits As qu’aujourd’hui encore. C’était plaisant de le rencontrer et de parler un peu de son parcours. J’espère pouvoir jouer avec lui cette semaine. C’est une personne très respectueuse, qui reste humble aussi. Il prend son temps avec les enfants en jouant avec eux. Je crois que c’est quelque chose qu’il faut garder comme joueur de tennis, une tête assez froide. Il faut rester humain. Côtoyer des personnes comme lui, ça fait du bien. C’est quelque chose que j’admire beaucoup.
« J’essaie de jouer un peu de sa façon, avec agressivité », d’ajouter celui qui qualifie son coup droit et son service comme ses points forts. « En fait, j’admire tous les joueurs, toutes leurs forces, et j’espère apprendre de chacun d’eux. [...] J’ai joué avant-hier avec Raonic. C’était une bonne expérience. Retourner son service, c’était quelque chose de nouveau. »
Il est difficile d’évaluer aussi tôt quelle tangente pourrait prendre la carrière d’Auger-Aliassime, mais pour l’heure, il portera toute sa concentration sur son parcours junior avec l’intention de percer le top-10 à court terme.
« Je ne me donne pas une date en particulier pour le faire. Je continue à travailler et me développer. Je continue d’étudier et à évoluer sur le circuit junior. J’aimerais peut-être aussi devenir le no 1 à la fin de mes années juniors, dans deux ans.
« Ç’a toujours été mon rêve de jouer professionnel. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, mais je travaille fort pour accomplir mon rêve. »
Classé 70e chez les juniors comparativement à 748e à l'ATP World Tour, il compte pour y parvenir sur le soutien inconditionnel de ses proches et d’un encadrement tout aussi solide au Centre national d’entraînement à Montréal.
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« Mes parents m’ont beaucoup supporté quand j’étais très jeune. Mon père a d’ailleurs été mon coach à mes débuts, il entraînait dans plusieurs parcs à Montréal. Je le suivais partout. Il m’a embarqué tout de suite dans le tennis. Je m’amuse énormément et j’ai du plaisir à faire des tournois et à compétitionner. Mes parents m’ont beaucoup aidé et Tennis Canada a mis beaucoup d’efforts, notamment Louis Borfiga. Je crois que sans lui, le tennis canadien ne serait pas là où il en est en ce moment. Ils nous ont aidés beaucoup dans notre développement. »
« Louis est une personne vraiment incroyable. Il est juste et il prend de très bonnes décisions. Je pense qu’il fait les bonnes choses pour nous au niveau de notre développement à long terme. C’est vraiment une bonne personne, c’est le meilleur qu’on puisse avoir avec nous. »
Au cours de sa carrière, Tsonga a lui-même grandement profité du mentorat de Louis Borfiga, aujourd’hui vice-président du développement de l’élite à Tennis Canada, et il est bien placé pour savoir que sa présence dans l’entourage d’Auger-Aliassime aura un impact bénéfique.
« Il y a encore beaucoup d’étapes pour lui, c’est important que Tennis Canada le protège bien et l’amène au plus haut niveau. C‘est un garçon qui a l’air d’être bien dans ses baskets, très gentil et très simple, et il a l’air d’avoir toutes les valeurs qu’il faut pour aller au plus haut niveau. »