MELBOURNE, Australie - Un joueur, le Canadien Frank Dancevic, s'est évanoui pendant son match alors que la température s'élevait à 42 degrés Celsius aux Internationaux d'Australie, mardi. D'autres ont eu l'impression de jouer dans un sauna, ou de fouler une poêle à frire qui cuisait leurs semelles.

La chaleur brûlante de la deuxième journée a découragé bien des spectateurs de se présenter au Melbourne Park et incité les joueurs à chercher un répit entre les points en mettant des sacs de glace sur leur tête ou leur cou. On s'attend à ce que cette vague de chaleur dure jusqu'à vendredi.

Dancevic a indiqué qu'il a commencé à ressentir des étourdissements pendant le premier set de son match contre Benoit Paire, puis il s'est écroulé pendant la manche suivante.

« Je n'étais plus capable de garder mon équilibre et je me suis penché par-dessus la clôture, puis je me suis réveillé avec plein de gens autour de moi », a-t-il raconté.

Après avoir reçu des soins, il a recommencé à jouer et il a perdu en trois manches.

« C'est dangereux, a lancé Dancevic, en reprochant aux organisateurs du tournoi de ne pas avoir interrompu la compétition. Jusqu'à ce que quelqu'un meure, ils vont continuer à disputer des matchs dans cette chaleur. »

La direction du tournoi n'a pas encore invoqué sa « politique de chaleur extrême », affirmant que cette décision est prise au moyen d'un calcul basé sur la température, l'humidité et la vitesse du vent.

Les organisateurs ont minimisé les risques pour la santé, déclarant que la majorité des matchs ont été complétés sans que les joueurs n'aient besoin de soins médicaux.

« Évidemment, il y a eu quelques joueurs qui ont ressenti de l'inconfort ou un malaise lié à la chaleur, mais aucun n'a eu besoin d'une intervention médicale importante après avoir complété leur match », a déclaré Tim Wood, le médecin en chef du tournoi, dans un communiqué.

Une coureuse de balles a été traitée pour un coup de chaleur durant un match disputé en matinée, et le tournoi a raccourci à 45 minutes le laps de temps où chaque coureur de balles restait sur le terrain avant d'être remplacé.

Les joueurs n'étaient pas à court de métaphores et d'anecdotes pour décrire ce qu'ils ont vécu.

Déjà la fin pour Dancevic

« J'ai déposé ma bouteille d'eau sur le court et le plastique a commencé à fondre un peu. Tu sais à ce moment-là qu'il fait chaud, a déclaré l'ancienne no 1 mondiale Caroline Wozniacki. J'avais l'impression de jouer dans un sauna. »

Wozniacki a été plus chanceuse que d'autres. Elle a remporté son match en sets consécutifs en matinée, alors que la température était de 38 degrés.

Parfois un vent chaud soufflait, rendant les choses pires, a noté l'Américain John Isner, qui a déclaré forfait pendant son match du premier tour en raison d'une blessure à la cheville droite.

« C'était comme un four, comme lorsque j'ouvre le four quand les pommes de terre sont prêtes. C'était comme ça », a décrit Isner.

La double championne en titre Victoria Azarenka était d'accord.

« Il faisait pas mal chaud, c'était comme danser sur une poêle à frire ou quelque chose du genre », a-t-elle dit après avoir atteint le deuxième tour.

Roger Federer a évité le plus possible de toucher au sol bouillant lors des pauses en mettant ses pieds sur une serviette pendant qu'il était assis. Le vainqueur de 17 tournois du Grand Chelem a atteint le deuxième tour, affirmant que pour lui, la chaleur n'est qu'une affaire mentale.

« Bien qu'il soit facile de dire que les conditions sont sécuritaires, il suffit qu'il arrive un incident fâcheux », a fait remarquer Andy Murray.

« Un sport dans son ensemble paraît mal quand des joueurs s'écroulent, quand des coureurs de balles s'écroulent, quand des gens dans les gradins s'écroulent, a déclaré le champion de Wimbledon. Ce n'est évidemment pas l'idéal. »