MONTRÉAL - Le numéro un mondial, Novak Djokovic, a rencontré les médias pour la première fois depuis son arrivée à Montréal. Si le point de presse s’est déroulé dans un contexte détendu, le Serbe a dû répondre à quelques questions corsées sans tarder.

Le sympathique et amusant athlète a rapidement été plongé dans les sujets délicats, dont les critiques virulentes de son père Srdjan à l’endroit de Roger Federer et Rafael Nadal.
 

À propos de Federer, son paternel a déclaré qu’il était peut-être le meilleur joueur de l’histoire, mais que c’était complètement différent en tant que personne. En ce qui concerne Nadal, il a dit que l’Espagnol était le meilleur ami de son fils quand il gagnait, mais que ce n’est plus le cas maintenant ce qui ne devrait pas arriver en sport à son avis.

« C’est une situation particulière. Je suis vraiment désolé que ses paroles aient attiré autant l’attention et aient offensé mes collègues avec lesquels j’entretiens de bonnes relations », a commenté Djokovic avec regret.

« Je ne peux pas être tenu responsable de ses commentaires même si je l’aime énormément et que je le respecte autant », a-t-il ajouté en précisant que c’est plus difficile d’être aussi près des joueurs du top-5 mondial puisque les confrontations sur le terrain surviennent souvent.

À peine remis de ce sujet, il a dû répondre aux affirmations du champion junior de Wimbledon, Gianluigi Quinzi, qui a soulevé le doute que les meilleurs joueurs de la planète consommeraient des produits dopants.

« Je n’ai pas vu ce qu’il a dit donc je dois vérifier avant de pouvoir commenter. Mais je peux dire que je procède à tous les tests antidopages des organismes responsables. Je n’ai rien à cacher », a déclaré l’athlète de 26 ans.

Sur un sujet plus réjouissant, Djokovic ne cache jamais son plaisir de revenir à Montréal qui a été le théâtre de son éclosion lorsqu’il a triomphé devant Roger Federer en 2007.

« J’avais hâte de revenir. Pas seulement parce que j’ai obtenu ma première victoire dans un Masters ce qui a été mon plus gros tremplin de ma carrière à ce moment et que ma vie a vraiment changé à cet instant, mais aussi puisque c’est une superbe ville multiculturelle. De plus, nous ne vivons rien de semblable dans les autres tournois alors que des centaines de partisans assistent à nos entraînements », a raconté le Djoker qui dit progresser en français.

Par respect pour le tableau fort relevé, Djokovic ne songe pas tout de suite aux rencontres envisageables en demi-finale et en finale. Il se concentre surtout à retrouver ses repères sur la surface dure.

« Mon principal objectif actuellement, c’est de regagner ma touche à l’entraînement puisque j’ai surtout joué sur terre battue dernièrement », a-t-il noté.

Le duel contre le Canada suscite déjà les passions

L’occasion était trop belle pour ne pas aborder le duel historique que le Canada livrera à la Serbie en demi-finale de la Coupe Davis en septembre à Belgrade.

Les yeux de Djokovic s’illuminent dès que le sujet est mentionné et il assure vouer un grand respect pour la formation canadienne.

« Leur équipe est une combinaison de jeunesse et d’expérience avec Daniel Nestor et Milos Raonic qui possède l’un des services les plus puissants du sport. Milos peut battre n’importe qui dans une bonne journée et la Coupe Davis fait ressortir le meilleur de chaque athlète », a-t-il fait remarquer.

Djokovic songe souvent à ce rendez-vous d’envergure qui lui rappelle de précieux souvenirs.

« Quand j’ai gagné le titre en 2010 à Belgrade, ce fut le meilleur sentiment de ma carrière sur un terrain de tennis. Ce sera excitant et nous n’avons pas joué à la maison depuis deux ans si bien que les gens sont déjà excités. L’équipe canadienne est très dangereuse, mais nous avons l’avantage de l’endroit et nous pourrons choisir la surface et le type de balles », a précisé Djokovic qui admet que cette compétition s’avère imprévisible.

Le Serbe a d’ailleurs hâte d’accueillir sur ses terres son ami Milos étant donné que Raonic est né au Monténégro.

Au sommet de son art, Djokovic apprécie au plus haut ce que sa carrière en tennis lui permet de vivre et il remercie immédiatement son entourage qui facilite son existence.

« La chose la plus merveilleuse de mon métier s’avère de pratiquer avec succès le sport que j’aime tant et être entouré des bonnes personnes. Ces gens se soucient de moi et sacrifient une partie de leur vie pour vivre mes rêves avec moi. Je l’apprécie beaucoup tout comme les voyages et le privilège de découvrir de nouvelles cultures », a conclu celui qui souhaiterait parfois disposer de plus de temps libres.