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RÉSULTATS

Félix parmi les grands!

Félix Auger-Aliassime Félix Auger-Aliassime - Getty
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Mise à jour

Quel bonheur de voir Félix Auger-Aliassime participer au Championnat de fin de saison à Turin réservé aux huit meilleurs.

Cela représente d'abord un rêve, puis l'accomplissement d'une vie. Imaginez la belle affaire d'être traité comme une superstar et en plus de pouvoir partager tous ces beaux moments avec les membres de son équipe et sa famille. C'est grandiose alors qu'il est le premier Québécois à y participer en simple.  

Après toutes ces émotions, il faut savoir revenir les deux pieds sur terre, car Félix n'est certainement pas à Turin pour faire de la figuration. La question que je me pose cependant : est-il suffisamment reposé après la débauche d'énergie des quatre semaines précédentes? En entrevue à Paris Bercy, notre Québécois à la voix enrouée signe qu'il est aussi affaibli par un virus. En plus, ce qui est particulier dans ce genre d'évènement, c'est que ce n'est pas possible de commencer tout doucement en assurant l'essentiel parce que tous les adversaires appartiennent à la grande élite.

Casper Ruud se dresse d'ailleurs devant notre Québécois comme un chêne inébranlable. Demi-finaliste l'an passé, le Norvégien est rapide et efficace au service et dans l'échange, tandis que Félix fait trop de fautes en revers en plus de commettre deux doubles fautes qui coûtent cher. Avec un peu de recul, il faut avouer tout de même que sans présenter une performance qui ressemble à celles des dernières semaines, il s'incline 7-6 et 6-4 ce qui n'est pas honteux face à un 3e mondial, loin de là!

« Je dois rebondir », nous partage Félix après son premier duel et comme il tient promesse face à Rafael Nadal! Dès le début du match Auger Aliassime est rapide comme l'éclair, retourne mieux, contrôle son revers, rajoute de la vélocité et précision au service, retrouve l'excellence en 2e balle, s'identifie souvent comme le leader tactiquement, profite des égarements de Nadal au service deux fois en plus d'être solide comme le roc sous pression lorsqu'il sert pour les 1e et 2e manches. Que pouvons-nous demander de mieux? Le voilà qui bat un 3e membre du « Big Three » après Roger Federer à Halle en 2021 et Novak Djokovic à la Coupe Laver il y a 7 semaines sans oublier son triomphe face à celui qui terminera l'année au sommet de la hiérarchie, Carlos Alcaraz à la Coupe Davis. WOW!

Avec une victoire et une défaite au compteur, soit la même fiche que Taylor Fritz, notre Québécois a la chance d'aller encore plus loin et participer aux demies avec une victoire face à l'Américain. Pour vous dire jusqu'à quel point les deux premières manches se jouent à quelques petits riens, Félix n'offre AUCUNE balle de bris à Fritz.  Malheureusement FAA échappe trois revers dans le premier bris d'égalité perdu 7-4, mais se reprend de belle façon en début de 2e manche en s'offrant 3 balles de bris. Il lui manque un petit peu de conviction à ce moment-là, mais renverse de glorieuse façon le bris d'égalité pour s'accaparer de la 2e manche alors que Fritz est tout près de la victoire.

Auger-Aliassime est plus combattif au 2e set, mais semble épuisé à la manche finale ce qui permet à Fritz de dérouler pour se faire une place en demies. Au total des points, le Californien n'en gagne que 2 de plus que Félix en 3 manches. Le constat est simple: bravo à FAA pour cette folle envolée qui lui permet de gagner 3 titres de suite et de se rendre en demies au Masters 1000 de Paris Bercy pour se qualifier à Turin. Parions que l'an prochain il sera en mesure de garder la dragée haute sur une base plus régulière et ainsi être en mesure de se garder de l'énergie pour la fin de l'année. 

Pour ce qui est du reste du tournoi, l'homme le plus impressionnant est Novak Djokovic qui remporte un 6e titre à ce Championnat de fin de saison pour ainsi égaler Roger Federer. Il termine le tournoi avec une fiche parfaite de 5-0. Il est tranchant d'entrée face à Stefanos Tsitsipas, bien plus fort mentalement qu'Andrei Rublev à son match suivant et prêt à mourir sur terrain pour arracher la victoire à Daniil Medvedev au bris d'égalité de la 3e manche. Puis, en demie, il change sa stratégie comme un caméléon pour déboulonner Taylor Fritz qui n'arrive pas à jouer de manière intelligente alors qu'il est si proche de remporter le 2e set. 

En finale, même s'il démontre plusieurs signes de fatigue en demies et que le temps de repos est court pour se préparer pour la rencontre ultime, Novak va chercher le premier set face à Casper Ruud malgré le fait que son jeu est hachuré de 10 fautes directes soit un peu plus qu'à l'habitude. Peu importe, il ajuste son jeu à la perfection pour dérouler au 2e set. Rusé comme un renard, il domine le côté stratégique pour une 4e fois de suite face au Norvégien. C'est exactement de cette façon que Djokovic voulait terminer la saison. Soyez assuré qu'il sera fin prêt en début d'année en Australie!

Je vous laisse avec quelques citations. La première provient de Novak qui explique ce à quoi il pense lorsqu'il se sent très fatigué: « Je ne crois pas aux limites, car tout est dans la façon de voir les choses. Je fais tout pour me voir dans une situation optimale et cela m'amène à produire les meilleurs résultats possible. » C'est bien comme cela que l'on atteint nos objectifs dans la vie.

Avant la finale, Casper Ruud dit ceci: « Jouer à l'intérieur face à Djokovic représente un gros défi. Je vais ESSAYER DE CROIRE que je peux le battre. » Entre vous et moi, quelle immense différence de voir les choses entre les deux protagonistes. Cela explique pourquoi Ruud, qui a connu de très beaux tournois cette année avec 2 finales Grand Chelem, n'a pas encore gagné un tournoi de catégorie supérieure aux épreuves 250. Et bien oui, qu'on se le dise, c'est dans la tête qu'on est beau, ou pas assez...