MONTRÉAL - Même si le Canadien de 19 ans Filip Peliwo disputera seulement mardi son premier match à vie dans un tournoi de la série Masters 1000 de l'ATP, à l'occasion de la Coupe Rogers de Montréal, il a déjà eu un petit avant-goût de ce qui l'attend vers la fin de son d'entraînement, lundi matin.

Vers la fin de sa séance en compagnie de son compatriote Peter Polansky, sur le court no 3 du complexe de tennis du parc Jarry, Peliwo a jeté un coup d'oeil rapide vers le court voisin. Il a alors constaté que Novak Djokovic, le no 1 mondial, avait commencé à échanger des balles avec le meilleur joueur canadien de l'heure, Milos Raonic.

"Je me demandais pourquoi, tout à coup, il y avait autant de gens dans les gradins", a expliqué Peliwo en riant, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne aux abords du stade Uniprix.

L'athlète de Vancouver, qui a reçu un laissez-passer pour le tableau principal de la Coupe Rogers à la suite du désistement du Français Gaël Monfils, en est à sa première année à temps plein dans les rangs professionnels. Il est donc présentement à mesurer ce qu'il doit avoir comme atouts pour franchir la marche entre les rangs juniors et seniors, et jouer au même niveau que les Raonic, Djokovic et compagnie.

"Je ne me vois pas si loin d'eux. Je sais que j'ai encore beaucoup de travail à faire, mais si je fais tout de la bonne façon, je ne vois pas pourquoi je ne me rendrais pas au même niveau", a indiqué Peliwo, qui est devenu l'an dernier le premier Canadien en tennis masculin à remporter un tournoi du Grand Chelem chez les juniors et à occuper le premier rang mondial dans cette catégorie.

"J'ai confiance en mes habiletés et à quel niveau je peux me rendre, et je crois que je vais m'y rendre", a ajouté celui qui a atteint la finale des quatre tournois du Grand Chelem junior en 2012, s'y imposant à Wimbledon mais aussi aux Internationaux des États-Unis.

Peliwo sait que ses victoires chez les juniors ne lui servent plus à rien maintenant, si ce n'est lui donner confiance en ses capacités de réussir.

"Sur papier, je devrais faire mieux que Milos un jour à cause de ce que j'ai réussi chez les juniors, mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Plusieurs joueurs ont fait beaucoup mieux que Milos chez les juniors et ils en ont fait bien moins que lui par la suite, a-t-il noté. Pour réussir, il faut travailler fort et rester sérieux. Le plus important, c'est d'avoir le bon encadrement, puis tout le reste va tomber en place."

Sur le court, Peliwo estime qu'il doit continuer à travailler sur ses forces.

"Je dois garder mon identité, a-t-il affirmé. Notamment, ma capacité à frapper la balle rapidement sur le court pour enlever du temps à mon adversaire. Je dois continuer de travailler sur tout, mais je sens déjà que tous les aspects de mon jeu sont solides. Ce qu'il me reste surtout à peaufiner, c'est la constance au fil d'un match, mais aussi au fil d'une semaine de tournoi, et même au fil de plusieurs semaines."

Mardi midi sur le court no 5, Peliwo va affronter le Finlandais de 32 ans Jarkko Nieminen, qui a occupé le 13e rang mondial en 2006 et qui se trouve présentement en 37e place. Le jeune Canadien s'attend à de longs échanges contre Nieminen, qui a la réputation de bâtir ses points avec intelligence.

"Je devrai éviter de le laisser contrôler les points, en étant constant et combatif", a indiqué Peliwo.

Pendant que Djokovic s'entraînait avec Raonic, lundi en fin de matinée, l'Australien de 20 ans Bernard Tomic et l'Allemand de 29 ans s'apprêtaient à se disputer le privilège peu enviable d'affronter le Serbe no 1 mondial lors du programme de mardi soir.

C'est Mayer, le no 47 mondial, qui a "gagné" en s'imposant 5-7, 6-3, 6-3 contre le no 40 Tomic. Djokovic, qui n'a pas joué depuis sa défaite en finale à Wimbledon face au Britannique Andy Murray, il y a un mois, en sera à son premier match de la semaine à Montréal. Les principales têtes de série du tableau masculin ne jouaient pas lundi.

L'autre match disputé en matinée sur le court central, lundi, s'est soldé par la victoire du Letton Ernests Gulbis (no 38 mondial) contre l'Espagnol Feliciano Lopez (29e), au compte de 7-6 (4), 6-4.

Les autres duels disputés en après-midi sur les autres courts se sont soldés par les victoires de l'Italien no 23 Andreas Seppi, du Français no 27 Benoit Paire, du Croate no 35 Ivan Dodig, du Slovaque no 40 Martin Klizan, de l'Espagnol no 52 Pablo Andujar et de l'Australien no 74 Marinko Matosevic.