Djokovic repart à la chasse de Sinner et des Majeurs
MELBOURNE, Australie - Opération reconquête pour Novak Djokovic : un an après avoir cédé sa couronne australienne au no 1 mondial Jannik Sinner, le décuple vainqueur des Internationaux d'Australie revient à Melbourne pour tenter de décrocher un 25e titre record en Grand Chelem.
Pour mettre toutes les chances de son côté durant la quinzaine australienne (12-26 janvier), le Serbe classé 7e à l'ATP a recruté comme entraîneur l'ex-no 1 mondial Andy Murray, un de ses principaux rivaux de la décennie 2010.
« Je voulais quelqu'un qui a gagné plusieurs Grand Chelem, la liste n'était pas si longue » après des années de domination écrasante du « Big 3 » (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic), a expliqué vendredi en conférence de presse le champion olympique, qui n'a décroché aucun titre en 2024 hormis sa médaille d'or à Paris.
Vainqueur de 24 tournois majeurs et détenteur du record de longévité au rang de no 1 mondial (428 semaines), une victoire à Melbourne lui permettrait de trôner seul dans l'Olympe des vainqueurs de Grand Chelem, un cran au-dessus de l'Australienne Margaret Court (24 titres).
Un tableau difficile
Le « Djoker » a néanmoins concédé une défaite surprenante en quarts de finale de l'ATP 250 de Brisbane début janvier, contre le revenant américain Reilly Opelka, ex-17e joueur mondial.
Et le tirage au sort lui a réservé jeudi une moitié de tableau difficile, qui pourrait le voir affronter Carlos Alcaraz (3e) dès les quarts de finale avant une éventuelle demi-finale contre Alexander Zverev (2e).
En entame du tournoi, Djokovic défiera le jeune Américain Nishesh Basavareddy (133e), récent demi-finaliste à Auckland.
« Il va disputer son premier match dans le tableau final d'un Grand Chelem, il n'a pas grand-chose à perdre », s'est méfié Djokovic en conférence de presse.
L'imprévisible Daniil Medvedev (5e), finaliste de trois des quatre derniers Internationaux d'Australie, a été versé dans l'autre moitié de tableau, où il pourrait croiser le fer avec Jannik Sinner (1er) dans le dernier carré.
Après une année 2024 en demi-teinte, marquée par ses dégoupillages en plein match, le Russe veut « redevenir un trouble-fête » pour les cadors du circuit, a-t-il averti devant la presse.
Quant à Alexander Zverev, toujours en quête d'un premier titre en Grand Chelem, il veut « gagner le tournoi », a-t-il affirmé sans détour vendredi.
Et Sinner? Impérial en 2024 (victoires à l'US Open, aux Finales de l'ATP, en Coupe Davis avec l'Italie), le champion aux boucles rousses reste sous la menace d'une suspension après la détection d'infimes traces d'un anabolisant dans son organisme en mars.
Empoisonné en 2022
La star serbe a par ailleurs affirmé avoir été « empoisonné » en 2022, alors qu'il était en détention en Australie avant de se faire expulser du pays faute de s'être fait vacciner contre la COVID-19, dans une interview publiée jeudi sur le site du magazine GQ.
« J'ai eu des soucis de santé. Et j'ai réalisé que dans cet hôtel de Melbourne (où il était détenu, NDLR) on m'a donné de la nourriture qui m'a empoisonné. »
« J'ai découvert des choses en rentrant en Serbie. Je ne l'avais jamais dit publiquement, mais j'ai découvert des taux élevés de métaux lourds. »
Dans son organisme, Djokovic a assuré avoir découvert « du plomb, un niveau très élevé de plomb et de mercure ».
À la question de savoir si la contamination était d'origine alimentaire, le Serbe a jugé que c'était « la seule explication » envisageable.
L'ex-no 1 mondial, aujourd'hui 7e, avait créé la polémique en refusant de se faire vacciner contre la COVID-19.
Début 2022, après son arrivée sur le territoire australien pour y disputer le premier Grand Chelem de la saison, son visa avait été annulé. Après avoir été placé en détention, Djokovic avait finalement été expulsé d'Australie et n'avait pu disputer le tournoi, qu'il a toutefois remporté pour la dixième fois un an plus tard, en 2023.
Vendredi en conférence de presse, Djokovic a refusé de commenter son interview à GQ et souligné qu'elle avait été réalisée « des mois » plus tôt. « Je voudrais me concentrer sur le tennis », a-t-il déclaré.
Interrogé sur les déclarations de Djokovic, un porte-parole du ministère australien de l'Intérieur a refusé de commenter, invoquant la « confidentialité » des cas individuels.