C'est mercredi que Milos Raonic va disputer son premier match à la Coupe Rogers, au Stade Uniprix.

Il devait au préalable effectuer ses débuts aujourd'hui, mais le Canadien a demandé un délai supplémentaire afin de se remettre d'une blessure mineure dont il a été victime durant un entraînement lundi. Il affrontera alors le Français Adrian Mannarino (42e mondial), un gaucher à ne pas négliger qui a battu le Russe Daniil Medvedev en première ronde.

Raonic arrive de Washington où il a subi la défaite contre Jack Sock en quarts de finale, mais tout n'est pas négatif.

« Physiquement je suis en santé depuis un bon bout de temps et ça fait du bien. Les autres points positifs, c’est que les choses qui ne sont pas nécessairement mes forces habituellement, je les ai mieux exécutées dans les dernières semaines. Ça me donne de la confiance et j’espère rebondir. »

Cette saison, Raonic a reculé du 3e au 10e rang au classement mondial et est toujours à la recherche d'un premier titre. À plus grande échelle encore, il attend toujours impatiemment une première consécration en Grand Chelem et espère se qualifier pour les Finales de l'ATP.

« C’est une chose à laquelle je pense beaucoup, admet Raonic à l'approche des Internationaux des États-Unis, où il n'a toutefois jamais dépassé la ronde des 16. Pendant 9-10 mois, presque un an, je n’ai pas eu le bénéfice de me concentrer exclusivement sur le tennis. J’avais beaucoup d’autres trucs en tête comme ma santé. Heureusement, depuis peu, j’ai été capable de me concentrer à 100 % sur le tennis et juste le tennis. »

L'Ontarien espère donc qu'un retour à Montréal, là où il s'est développé à l'adolescence, lui conférera l'élan nécessaire pour remplir au moins un des mandats énumérés plus tôt.

« C’est génial de revenir ici, là où je me suis entraîné. Je connais les installations mieux que celles de Toronto. Cette salle (de conférence, NDLR) était auparavant une salle de classe. C’est bon de se retrouver dans un milieu familier. C’est aussi bien d’être à ce tournoi avec la famille qui m’a hébergé pendant plusieurs années et aussi ma propre famille qui est en mesure de m’accompagner. Il y a une grande appréciation des amateurs envers ce tournoi, que ce soit le tournoi masculin ou féminin. L’atmosphère et l’énergie sur le terrain sont incroyables. J’ai aussi de bons souvenirs qui remontent à il y a quatre ans. »

En 2013, Raonic avait effectivement atteint la grande finale de la compétition mais avait ultimement été défait par Rafael Nadal. Il avait eu bon espoir de soulever ce trophée qui a pour la dernière fois été conquis par un Canadien (Robert Bédard) en 1958.

Nadal affirme que Raonic est un adversaire redoutable et qu'il ne lui manque pas grand-chose pour atteindre son rêve en tournoi majeur.

« Parfois il faut être patient et attendre le bon moment, analyse l'Espagnol, qui est favori à la Coupe Rogers. Il a été affecté par quelques blessures et c’est toujours difficile, mais il a su bien gérer tout ça. C’est un joueur très complet et il a assurément le potentiel de gagner la plupart des tournois auxquels il participe, surtout à la maison. »

Une inspiration

À 26 ans, Raonic est un modèle pour ses plus jeunes compatriotes dans un sport qui est en santé au pays.

« C'est assez spécial d'avoir un tel impact sur les individus, estime-t-il, très humble. Il n'y a qu'à regarder Félix (Auger-Aliassime). Je le voyais déjà aller à 8 ans avec son père, lui et aussi d'autres jeunes. Ce n'est pas juste au Centre national d'entraînement qu'on le perçoit, je crois que ça irradie à travers le pays. Les jeunes apprennent à être professionnels et à avoir une éthique de travail. Ça augmente le calibre dans plusieurs aspects, pas juste au niveau national, mais à l'international également. »

Deux hommes en particulier ont eu le privilège de voir évoluer le puissant serveur de près.

L'un d'entre eux est Michael Downey, qui est récemment revenu au sein de Tennis Canada en tant que chef de la direction, poste qu'il avait déjà occupé pendant neuf ans.

« Je crois qu'à un certain degré, notre succès au Canada est aussi attribuable à Milos. Il est arrivé ici quand il avait 16 ans, presque 17, et ce qu'il a accompli avec la collaboration du Centre est inspirant non seulement pour les entraîneurs d'ici, mais pour la génération de joueurs qui suit. Les jeunes croient vraiment qu'ils ont leur place sur la scène mondiale. Le succès de Milos nous a aidés à obtenir les résultats qu'on a aujourd'hui. »

L'autre est le vice-président au développement de l'élite, Louis Borfiga, qui se souvient bien de l'arrivée de Raonic à Montréal.

« C'était un élève extrêmement sérieux, extrêmement ambitieux. On sentait vraiment qu'il voulait atteindre ses objectifs et c'est un élément qu'on aime voir. Il a une bonne mentalité et ce désir de réussir était vraiment impressionnant. »

Raonic est probablement le plus bel exemple de réussite depuis la création du Centre national il y a une décennie. Cette réussite aura visiblement eu un effet boule de neige en tentant d'entraîner les Auger-Aliassime, Andreescu, Shapovalov et compagnie dans son sillon.