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RÉSULTATS

La saison 2023 : une « parenthèse » espère FAA

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La saison 2023 s'annonçait prometteuse, voire grandiose pour Félix Auger-Aliassime. Un titre du Grand Chelem? Il était permis de rêver.

Le Québécois venait après tout de clore le calendrier 2022 au 6e rang sur l'échiquier mondial. Et ses trois titres raflés en autant de semaines en octobre à Florence, Anvers et Bâle lui avaient valu une place aux Finales de l'ATP, un tournoi de fin d'année réunissant l'élite de l'élite.

« J'étais très encouragé par la fin d'année 2022 que j'avais eue », reconnaissait FAA, mardi, aux collègues de l'Antichambre.

Aux Internationaux d'Australie en janvier, il est passé très près d'accéder aux quarts de finale, s'inclinant en quatre manches accrochées devant Jiri Lehecka, « un très bon Tchèque qui était en forme », fait-il remarquer.

Puis, il s'est buté coup sur coup à un Daniil Medvedev « en feu », qui a eu le meilleur sur lui en quart de finale et en demi-finale à Rotterdam et à Doha, deux des trois tournois consécutifs que le Russe a remportés.

« Au début de l'année, je jouais encore à un très bon niveau... Jusqu'au mois de février. »

C'est à ce moment précis qu'une blessure au genou gauche subie à Dubaï a momentanément fait dérailler sa saison.

« J'ai commencé à ressentir une douleur à un tendon de mon genou à Dubaï. Ce n'est pas arrivé subitement, mais tranquillement ça s'est installé et ç'a pris énormément de temps avant que ça ne guérisse », a-t-il résumé.

Et rapidement, les tournois majeurs de Roland-Garros et de Wimbledon se sont enchainés à l'agenda.

« Je n'étais pas vraiment dans la forme que j'aurais voulu être, mais je me suis donné une chance d'essayer d'aller jouer. Mais au niveau auquel on joue aujourd'hui, la compétition est féroce et tout le monde joue bien. Donc si tu n'es pas vraiment à ton meilleur niveau, c'est difficile d'espérer gagner. C'est ce qui est arrivé. »

Les insuccès d'Auger-Aliassime ont coïncidé avec le début de la saison sur terre battue, où il n'a signé qu'une victoire en quatre tournois, s'inclinant notamment au premier tour de Roland-Garros. Il a ensuite encaissé la défaite dans sept de ses huit matchs suivants, subissant entre autres l'élimination dès le premier tour à Wimbledon et aux Internationaux des États-Unis.

« Le feeling avec lequel je restais, c'était que les semaines et les mois passaient tellement vite et que je n'arrivais pas à ralentir le temps, s'est remémoré Auger-Aliassime. Je n'arrivais pas à gagner ou à me remettre en forme, alors que le reste de la compétition continuait à jouer et gagner. »

« Perdre au premier tour et devoir attendre 10-15 jours avant le prochain match, ça donne pas mal de jours à s'entraîner, à réfléchir et se dire : "Bon, le prochain match, ce serait bien que je le gagne". [...] Il faut qu'on gagne pour se donner une autre chance de jouer. Psychologiquement, c'est assez difficile à gérer », a-t-il admis.

Auger-Aliassime a néanmoins su garder la tête froide, se réfugiant dans ce qu'il appelle sa « zone de sérénité ». Celle dans laquelle il ne se concentre que sur son travail, sa confiance et ses ambitions restant intactes.

« Quand je vis des moments difficiles, je ne pense à rien d'autre que ce que je peux faire pour retrouver un meilleur niveau. »

Petit à petit, c'est ce qu'il a fait.

« J'étais obsédé »

À la Coupe Laver, une compétition amicale opposant une équipe européenne à une formation réunissant des joueurs du reste de la planète, Auger-Aliassime a aidé celle-ci à remporter les grands honneurs, s'imposant 6-4, 6-3 contre le Français Gaël Monfils, qui ne prenait pas le duel assez au sérieux au goût du Canadien.

« J'étais obsédé, j'étais dans mon monde. Quand je rentre sur le terrain, je deviens parfois une autre personne », s'est-il défendu, tout en assurant qu'il n'existe aucune animosité entre son rival francophone et lui.

« J'avais extrêmement besoin de cette victoire-là. On jouait à Vancouver, devant des estrades pleines pour le match de soirée. Il y a [John] McEnroe, notre capitaine, qui veut absolument gagner, et tous mes coéquipiers qui s'attendent à une victoire. Et puis il y a moi qui reviens d'une défaite au premier tour du US Open. J'ai toutes les raisons de vouloir gagner, de vouloir rebondir. »

C'est moins d'un mois plus tard, à Tokyo, qu'Auger-Aliassime a finalement renoué avec les quarts de finale d'un tournoi, s'avouant vaincu face à l'Américain Marcos Giron. Puis, la semaine suivante à Bâle, il a fait honneur à son statut de champion défendant de la meilleure des façons.

En quart de finale d'abord, il a arraché la victoire à Alexander Shevchenko au bris d'égalité, avant de malmener Holger Rune en demi-finale et de vaincre Hubert Hurkacz dans le match ultime pour rafler son cinquième titre en carrière sur le circuit de l'ATP.

« Ça m'a fait énormément de bien puisque malgré les moments difficiles, malgré les nombreuses défaites cette année, mes efforts à l'entraînement et mes efforts pour essayer de revenir à mon meilleur niveau ont été constants. »

Félix Auger-Aliassime

Concluant la saison au 29e rang mondial, Auger-Aliassime a récemment dû faire l'impasse sur une participation à la Coupe Davis avec le Canada afin de soigner son genou en vue de la saison 2024, qu'il lancera le 31 décembre prochain à la Coupe United, aux côtés de sa compatriote Leylah Fernandez.

« J'espère que dans quelques années, quand je vais regarder en arrière, [la saison 2023] ne sera seulement qu'une parenthèse. Je ne peux rien garantir à personne, ni à moi-même. Tout ce que je peux garantir, c'est que je n'aurai aucun regret par rapport à l'investissement, le sérieux et la discipline avec laquelle j'aurai approché ma carrière. J'aurai continuellement cherché des solutions pour faire mieux et devenir un meilleur joueur. »