MONTRÉAL - L'une des grandes histoires de la semaine à la Coupe Rogers est la possibilité de voir Rafael Nadal reprendre possession du premier rang mondial, celui-là même qu'il a perdu en 2014.

Il pourrait accomplir l'exploit advenant le cas où il atteint la demi-finale. Du même coup, il se détacherait de Novak Djokovic avec qui il partage le record du plus grand nombre de titres en Masters 1000 qui est actuellement de 30.

La semaine est cependant encore longue et l'Espagnol devra d'abord se défaire de Borna Coric mercredi soir dans un match de deuxième tour. Coric a battu Mikhail Youzhny hier.

« Je ne pense pas à ça pour l’instant, assure Nadal. J’essaie juste de faire mon travail. Je sais que j’ai un tableau très difficile. Je me consacre à exécuter la bonne préparation. C’est tout. Je veux continuer à jouer comme lors de la première moitié de saison. J’ai la chance d’y parvenir et j’espère bien rivaliser. »

Lors de cette première moitié, Nadal a remporté Roland-Garros, Barcelone, Madrid et Monte Carlo, chaque fois sur terre battue.

Pourtant, il fut un temps où des problèmes récurrents aux genoux, notamment, ont complètement miné sa carrière. C'était à un point tel qu'on se demandait s'il allait pouvoir durer encore bien longtemps. Les choses se sont replacées et on peut maintenant admirer un athlète au sommet de son art.

Petite ombre au tableau cette saison : il a été éliminé en huitièmes de finale de Wimbledon par Gilles Müller et il n'a pas rejoué depuis.

« J’ai fait de mon mieux. Je n’ai pas bien joué dans les deux premiers sets, mais après j’ai joué du meilleur tennis en ayant une meilleure attitude. Je me sentais pourtant prêt à jouer. J’ai perdu un match que j’aurais pu gagner, mais c’était contre un bon adversaire. J’avais une belle opportunité devant moi et je sentais que je jouais bien. J’étais triste après, mais je dois l’accepter. Comme je l’ai toujours fait dans ma carrière, il faut avancer. »

Les années passent et Nadal continue de s'élever au-dessus de la masse, même quand les plus jeunes poussent derrière. Un jour, ce sera peut-être leur tour d'être au premier plan, mais pas tout de suite. Le Majorquin est habitué de faire face à la pression, peu importe d'où elle vient, et la nouvelle garde a encore des croûtes à manger.

« Au début de ma carrière, il y avait (Andy) Roddick, (Lleyton) Hewitt et beaucoup d'autres bons joueurs. Federer était déjà là aussi. Aujourd’hui il y a Andy (Murray) et Novak, que je côtoie depuis longtemps. La seule différence, c’est que nous sommes plus vieux. Il y a une nouvelle génération depuis un an ou un an et demi, mais ça reste la même chose. »

Malgré les blessures déchirantes, l'âge et les exigences du quotidien, la passion de Nadal est évidente et elle est toujours aussi forte. C'est ce qui le pousse à surmonter les épreuves.

« Côté mental, ce n’est pas si difficile si vous aimez ce que vous faites, si vous aimez le sport. Je pense qu’on est des personnes privilégiées de faire de notre hobby un travail, même si je n’appelle pas vraiment cela un travail. Quand on aime ce qu’on fait et qu'on a la motivation de jouer, ça aide à être professionnel et à faire les bonnes choses sur le terrain et à l’extérieur pour préserver son corps. Bien sûr, quand on est en santé, c’est plus facile. »

Quand on demande à Nadal ce à quoi peut bien aspirer un joueur comme lui qui a déjà tout raflé, suffit de se rapporter à l'essentiel.

« Mon but est simplement d’être heureux. Si je suis en santé et que je suis capable de bien compétitionner, ça fait mon bonheur. Tant que ce que je fais me rendra heureux, je continuerai à jouer; le jour où je ne le serai plus, je vais retourner chez moi et ferai autre chose. C’est aussi simple que ça. J’adore le sport, j’adore ce que je fais. Je me sens chanceux d’avoir la chance, à 31 ans, de continuer à faire ce que je fais et de continuer à avoir du succès. J’ai du plaisir chaque semaine, et cette semaine je vais encore faire de mon mieux. »