Naomi Osaka se retire de Roland-Garros
Roland-Garros lundi, 31 mai 2021. 14:06 jeudi, 12 déc. 2024. 11:47La No 2 mondiale Naomi Osaka, engagée dans un bras de fer avec les organisateurs de Roland-Garros pour son refus de participer aux conférences de presse, a annoncé qu'elle se retirait du tournoi et prenait du recul par rapport au tennis pendant un certain temps, lundi sur les réseaux sociaux.
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« Salut à tous, c'est une situation que je n'avais pas imaginée ni cherchée lorsque j'ai tweeté l'autre jour. Je pense que la meilleure chose pour le tournoi, les autres joueuses et mon bien être est que je me retire (du tournoi) pour que chacun puisse se reconcentrer sur le tennis », a tweeté la Japonaise.
« Je vais me retirer un certain temps des courts mais, le temps venu, je veux vraiment travailler avec le Circuit pour discuter des moyens d'améliorer les choses pour les joueurs, la presse et les fans », annonce-t-elle également.
« Je n'ai jamais voulu créer de perturbation et je comprends que le timing n'était pas bon et que mon message aurait du être plus clair », précise-t-elle.
« La vérité est que j'ai traversé de longues périodes de dépression depuis l'US Open 2018 (qu'elle avait remporté, NDLR) et j'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre », poursuit-elle.
« Même si la presse qui couvre le tennis a toujours été bienveillante envers moi (et je présente mes excuses à tous les journalistes sympas que j'ai pu offenser), je ne suis pas à l'aise pour parler en public et je ressens d'immenses vagues d'anxiété quand je dois m'adresser à la presse mondiale », précise la joueuse de 23 ans.
— NaomiOsaka大坂なおみ (@naomiosaka) May 31, 2021
« Alors à Paris, je me sentais déjà vulnérable et anxieuse et c'est pourquoi j'ai pensé qu'il valait mieux me préserver et manquer les conférences de presse. Je l'ai annoncé à l'avance parce que j'estime que les règles en vigueur sont dépassées et que je voulais le souligner » , ajoute-t-elle.
« J'ai écrit en privé aux organisateurs du tournoi pour présenter mes excuses et leur dire que j'étais prête à leur parler après le tournoi parce que les Grands Chelems sont intenses », écrit-elle.
Naomi Osaka avait annoncé mercredi dernier sur Twitter qu'elle ne participerait pas aux conférences de presse à Roland-Garros pour préserver sa santé mentale.
Dimanche après sa victoire au premier tour, elle ne s'est effectivement pas présentée devant la presse et a été sanctionnée d'une amende de 15 000 dollars. Mais les organisateurs des quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) avaient menacé dans un communiqué commun de l'exclure du Majeur parisien voire des trois autres si elle persistait.
Episodes dépressifs
D'abord, la quadruple lauréate en Grand Chelem (US Open 2018 et 2020, Open d'Australie 2019 et 2021) a écopé d'une amende de 15.000 dollars (environ 12.300 euros).
Surtout, les quatre Majeurs ont prévenu dans un communiqué commun que « dans l'hypothèse où elle continuerait à manquer à ses obligations médiatiques pendant le tournoi, elle s'exposerait à de nouvelles sanctions ».
« Des infractions à répétition pourraient engendrer des sanctions plus sévères, y compris l'exclusion du tournoi, ainsi que le déclenchement d'une enquête pour faute grave, qui pourrait mener à des amendes plus lourdes et des suspensions pour les Grands Chelems à venir », ont-ils menacé.
Face à cette soudaine montée de tension, Osaka avait seulement tweeté deux courtes phrases dimanche soir : "La colère est un manque de compréhension. Le changement met les gens mal à l'aise". Elle a finalement préféré s'éclipser vingt-quatre heures plus tard, non sans s'expliquer.
« La vérité est que j'ai traversé de longues périodes de dépression depuis l'US Open 2018 (son premier sacre en Grand Chelem, ndlr) et que j'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre », raconte la Japonaise, qui a grandi et vit aux Etats-Unis.
« Quiconque me connaît sait que je suis introvertie, et quiconque m'a vue pendant des tournois aura remarqué que je porte souvent un casque audio parce que ça m'aide à atténuer mon anxiété sociale, poursuit-elle. Je ne suis pas naturellement à l'aise pour parler en public et je ressens d'immenses vagues d'anxiété quand je dois m'adresser à la presse mondiale. »