L'AMA ne fera pas appel dans l'affaire Iga Swiatek, la no 2 mondiale « satisfaite »

MELBOURNE, Australie – L'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé lundi qu'elle ne ferait pas appel après la suspension d'un mois de la no 2 mondiale Iga Swiatek qui s'est déclarée « satisfaite » de cette décision liée à un contrôle positif à une substance interdite effectué mi-août 2024.

Juste après sa qualification pour les quarts de finale des Internationaux d'Australie, la Polonaise a fait part de son soulagement en conférence de presse.

« Je suis simplement satisfaite de parvenir à une forme de conclusion » de cette affaire et de pouvoir « passer à autre chose », a déclaré la joueuse de 23 ans.

« Je veux juste jouer au tennis et me concentrer (sur les Internationaux d'Australie, qu'elle n'a jamais remportés, NDLR). Je veux mettre tout ça derrière moi », a-t-elle ajouté.

Les experts scientifiques de l'AMA ont estimé que la raison invoquée par la joueuse polonaise, une contamination médicamenteuse, était « plausible » et « qu'il n'y aurait aucun motif scientifique de le contester devant le TAS (Tribunal arbitral du sport) ».

La quadruple championne de Roland-Garros avait été contrôlée positive à la trimétazidine (TMZ), un médicament pour le cœur, dans un échantillon prélevé hors compétition en août, alors qu'elle était no 1 mondiale. L'affaire n'a été révélée que trois mois plus tard, après que la joueuse a accepté une suspension d'un mois. Absente de trois tournois en Asie, elle avait alors argué de motifs personnels.

Pour sa défense, Swiatek avait ensuite souligné que le résultat du contrôle était accidentel et qu'il avait été provoqué par la contamination d'une substance en vente libre, la mélatonine, utilisée pour lutter contre les problèmes de sommeil.

« Image horrible » pour Kyrgios

« L'AMA a procédé à un examen complet du dossier relatif à la décision de l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia), qu'elle a reçue le 29 novembre. Les experts scientifiques de l'AMA ont confirmé que le scénario spécifique de la mélatonine contaminée, tel que présenté par la joueuse (Swiatek) et accepté par l'Itia, est plausible et qu'il n'y a pas de raisons scientifiques de le contester devant le TAS », a expliqué l'Agence mondiale antidopage dans un communiqué.

Avant cette annonce de l'AMA, Swiatek a continué son parcours sans encombre aux Internationaux d'Australie, en s'imposant (6-0, 6-1) en 59 minutes face à l'Allemande Eva Lys, pour se hisser en quarts de finale à Melbourne.

Dans une affaire semblable, Jannik Sinner, numéro un mondial chez les hommes, avait été contrôlé positif et brièvement suspendu à deux reprises en mars en raison de traces du stéroïde clostébol. Il avait ensuite été disculpé par l'Itia, mais l'AMA a néanmoins fait appel et celui-ci sera examiné les 16 et 17 avril par le TAS.

La révélation tardive des contrôles positifs de Sinner et Swiatek et la légèreté des sanctions avait provoqué la colère de certains joueurs, comme l'Australien Nick Kyrgios.

« Deux nos 1 mondiaux (Swiatek était no 1 au moment du contrôle, NDLR) qui se font prendre pour dopage, c'est dégoûtant pour notre sport. Ça donne une image horrible », a estimé le finaliste de Wimbledon 2022, connu pour ses opinions tranchées.

L'ex-no 1 mondiale Simona Halep, suspendue neuf mois pour un contrôle positif aux Internationaux des États-Unis 2022, et une anomalie sur son passeport biologique, avait également critiqué la mansuétude des autorités antidopage envers Swiatek.

La Polonaise s'est pour sa part régulièrement inquiétée ces derniers mois d'un éventuel changement de perception des fans de tennis à son égard après la révélation de cette affaire.

Lundi, elle a estimé que « quiconque lit les documents et connaît les détails de (son) cas, comprendra ».

Swiatek n'a d'ailleurs noté « aucune différence » dans la manière dont le public l'a accueillie à Melbourne par rapport aux années précédentes, avant son contrôle positif.

« Dans les vestiaires, les filles ont aussi été compréhensives », s'est réjouie la Polonaise, qui affrontera l'Américaine Emma Navarro (8e) en quarts de finale des Internationaux d'Australie mercredi.