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RÉSULTATS

Le dopage, l'ombre sur les Internationaux d'Australie

Iga Swiatek Iga Swiatek - PC
Publié
Mise à jour

Vous pourrez suivre le tournoi sur toutes nos plateformes dès samedi le 11 février

Ce dossier a assombri l'univers du tennis en 2024 et risque de nouveau d'être au coeur des conversations aux Internationaux d'Australie, le premier tournoi du Grand Chelem de la campagne: les cas de dopage impliquant Jannik Sinner — qui n'est toujours pas réglé — et Iga Swiatek.

Les deux joueurs ont passé la majeure partie de la dernière année au premier rang mondial, et Sinner trônera toujours au sommet du classement mondial de l'ATP lorsqu'il sautera sur le court à Melbourne Park pour entamer la défense de son titre, l'un des deux qu'il a acquis en 2024.

Swiatek, la détentrice de cinq titres du Grand Chelem en carrière et la joueuse qui a trôné au sommet du classement mondial de la WTA pendant l'essentiel des trois dernières saisons, est maintenant no 2 mondiale derrière Aryna Sabalenka, qui convoitera un troisième titre consécutif en Australie.

«Évidemment, il risque d'y avoir des critiques, a reconnu la Polonaise. C'est impossible de les éviter.»

La plupart des joueurs préfèrent garder le silence lorsqu'on leur pose la question. Puis, il y a ceux qui ne se gênent pas pour apporter leur grain de sel, dont le détenteur de 24 titres majeurs en carrière, Novak Djokovic. Le Serbe s'est notamment questionné à savoir si Sinner et Swiatek avaient reçu le même traitement que d'autres joueurs qui se sont retrouvés dans des situations semblables, et il se demande toujours pourquoi les dossiers de l'Italien et de la Polonaise ont été gardés secrets pendant plusieurs mois.

«Je suis assise ici et je me demande: 'Pourquoi y a-t-il une si grande différence entre le traitement et le jugement?', a réagi la Roumaine Simona Halep, gagnante de deux titres majeurs en carrière, à propos de la sanction imposée à Swiatek. Je ne trouve pas, et je ne crois pas qu'il puisse y avoir une réponse logique.»

Halep a d'abord été suspendue pour quatre ans après avoir reçu un test positif au Roxadustat, un médicament antianémique qui est interdit, lors des Internationaux des États-Unis en 2022. Sa peine a été réduite à neuf mois à la suite d'une contestation, bien qu'elle s'était absentée du circuit depuis une période déjà plus longue que cela. Elle devait participer au tournoi à Melbourne Park pour la première fois en trois ans, mais a dû se retirer des qualifications en raison de douleurs à un genou et une épaule.

Dernièrement, personne n'a été plus critique au sujet du dopage que Nick Kyrgios, le finaliste à Wimbledon en 2022 qui a raté presque la totalité des deux dernières saisons en raison de diverses blessures. Il a récemment entamé sa carrière de commentateur, sur différentes plateformes, et n'a pas hésité à s'en prendre à Cruz Hewitt, le fils de 16 ans du capitaine de l'équipe australienne Lleyton Hewitt à la Coupe Davis, après qu'il eut publié une photo le montrant avec Sinner après une séance d'entraînement.  

«Ç'a été géré de manière atroce par notre sport. Deux nos 1 mondiaux, qui ont été épinglés pour dopage, c'est horrible pour notre sport, a dit Kyrgios au tournoi international de Brisbane, le premier auquel il a participé à la suite de son retour au jeu. C'est horrible.»

Alors, où en sommes-nous avec le dossier de Sinner?

L'Italien a été le tennisman le plus dominant la saison dernière, et rien n'indique que ça changera en 2025. En 2024, il a compilé une fiche de 73-6 avec huit titres, dont celui des Internationaux des États-Unis, et il a mené l'Italie à la conquête de la Coupe Davis. Il entamera les Internationaux d'Australie en connaissant une série de 14 victoires.

Un nuage sombre plane toutefois au-dessus du tennis: deux tests antidopage positifs révélant des traces de stéroïdes anabolisants ont été obtenus en mars et n'ont été confirmés publiquement qu'en août.

 L'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA) a déterminé que Sinner ne devrait pas être suspendu puisque son échantillon a été contaminé de manière accidentelle au clostébol — le résultat d'un massage effectué par un thérapeute du sport qui a utilisé la substance après s'être lacéré un doigt.

L'Agence mondiale antidopage n'a pas été convaincue par les explications et croit toujours qu'une suspension d'une année ou deux est raisonnable.

Vendredi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé qu'il prévoyait une audience à huis clos avec Sinner les 16 et 17 avril à son siège social de Lausanne, en Suisse.

De quoi affecter la préparation de Sinner. Du moins, c'est ce qu'on croyait.

«Ça me trotte dans la tête», a admis l'Italien, en ajoutant qu'il était optimiste quant à la décision qui sera prise dans son dossier.