Le quart-arrière du Vert & Or Jérémi Roch a disputé son dernier match
Universitaires lundi, 9 nov. 2015. 02:47 dimanche, 15 déc. 2024. 08:41On s’attendait à une chaude lutte entre les Carabins et le Vert & Or en demi-finale et c’est exactement ce que ces deux équipes nous ont donné. Et même plus.
Les trois facettes de l’Université de Sherbrooke ont contribué avec un touché chacune lors d’un troisième quart où les hommes de David Lessard ont inscrit pas moins de 22 points sans riposte. Les souvenirs de 2012 recommençaient à faire surface pour les partisans des Bleus lorsque les visiteurs se sont dotés d’une avance de 24-15.
On se demandait si Gabriel Cousineau et les Carabins avaient encore une remontée dans le corps. Eh bien oui!
Seize points sans réplique lors des 15 dernières minutes et l’Université de Montréal a acheté son billet pour la Coupe Dunsmore à Québec.
Le mot caractère revenait sans arrêt dans les commentaires d’après-match des champions en titre de la Coupe Vanier. Danny Maciocia a mentionné que Cousineau et les vétérans de l’équipe ont pris la parole sur les lignes de côté durant le troisième quart pour que personne ne panique.
Et cela a paru avec de gros jeux au quatrième quart.
Tout d’abord, par Cousineau lui-même qui a connu l’un de ses meilleurs quarts de la saison lors du dernier de cette demi-finale. Il a lancé pour 106 verges de gains, étant le chef d’orchestre de la poussée de 92 verges qui a mené au deuxième touché de Samuel Nadeau-Piuze pour réduire l’écart à deux points.
Et que dire du jeu de Frédéric Chagnon sur le troisième essai et une verge où il a fait perdre le ballon à Jérémi Roch. Le quart-arrière de cinquième année a fait ce qu’il fallait pour gagner le premier jeu, mais Chagnon a plongé pour frapper le ballon et le récupérer à travers la pile de joueurs.
Quatorze joueurs du Vert & Or ont vu leur carrière universitaire prendre fin, dont la tête d’affiche du programme au cours des cinq dernières années, celui qu’on appelle Jay Roch.
Ceux qui diront que la carrière de Jérémi Roch est un échec puisqu’il n’a jamais remporté de championnat sont ingrats. Ce serait totalement injuste de ne réduire son parcours de football universitaire qu’à cela.
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On peut reprocher à des athlètes professionnels de ne pas gagner de coupe. Ils sont payés pour le faire et leurs carrières sont nettement plus longues que celle d’un étudiant-athlète universitaire. Si on regarde toute la carrière du quart le plus prolifique de l’histoire du Sport interuniversitaire canadien, on se rend compte qu’il a gagné le Bol d’Or en 2010 avec les Cheetahs du Cégep Vanier.
À une époque où l’on dit que le Québec est la puissance du football canadien, que les meilleurs joueurs collégiaux se répartissent presque équitablement parmi les programmes de division 1 – moins en 2010, j’en conviens –, gagner un Bol d’Or est maintenant aussi, sinon plus difficile qu’une Coupe Dunsmore.
Roch avait le choix d’aller où il voulait après la fin de son parcours à Vanier en novembre 2010. S’il avait pris la décision de joindre l’UdeM au lieu de l’UdeS, ce serait probablement lui qui aurait soulevé le trophée à la place de Cousineau l’an dernier.
Et Cousineau aurait peut-être pris le chemin de Sherbrooke...
Qu’à cela ne tienne, Roch a décidé d’aller à Sherbrooke pour élever le programme au niveau d’une équipe compétitionnant année après année pour le titre. Bien qu’il ait eu des hauts et des bas dans sa carrière, le détenteur du record pour les verges par la passe au pays a su attirer de bons joueurs au sein du Vert & Or par sa notoriété. Les Sherbrookois ont souvent vu certains de leurs receveurs terminer au haut de la colonne pour les verges gagnées et c’est grâce à lui.
Il a joué avec cette pression d’amener un championnat à Sherbrooke et c’est loin d’être de sa faute si cela n’est pas survenu durant ses cinq ans. Entourez-le par la même ligne offensive que le Rouge et Or et ses statistiques auraient été encore plus rehaussées. Le jeu au sol n’a non plus jamais été la force du Vert & Or contre les Carabins et les Lavallois, donc il était plus facile de contrer le numéro 12.
Ce qui est sûrement fâchant pour lui, c’est que l’Université de Sherbrooke avait l’équipe pour aller loin cette saison. Probablement la meilleure des cinq saisons de Roch. Mais des erreurs leur ont encore coûté la chance de disputer la Coupe Dunsmore.
Jay Roch vivra avec la déception de n’avoir jamais remporté les titres québécois et canadien. Les records qu’il détient ne pourront pas effacer cela de sa tête.
Mais il a eu une influence bien au-delà du football. Parlez de lui à n’importe qui dans le monde du football, et ils vous diront que c’était un bon gars avant tout. Il a été un leader par l’exemple partout où il est passé. Les joueurs du Vert & Or ont toujours su qu’ils étaient menés par un quart-arrière de grande trempe et ils auraient aimé gagner ce match samedi pour Roch et les 13 autres finissants.
Aura-t-il la chance d’être invité à un camp d’une équipe de la LCF? Je le lui souhaite. Mais on connaît tous la difficulté des quarts canadiens à se faire considérer pour la LCF.
Une chose est certaine. Lorsque Jérémi Roch complétera sa maîtrise en commerce électronique au printemps prochain, il vivra la même situation qu’il y a cinq ans lorsqu’il est sorti des rangs collégiaux : tous les employeurs voudront se l’arracher. Et cette fois, il obtiendra un salaire en plus de ça! Le patron qui mettra la main sur lui sera comblé au plus haut point.
Je souhaite bonne chance à Jérémi dans tous les projets qu’il entreprendra!
Rebonjour le jeu au sol
Pour la première fois depuis le départ de Rotrand Sené, les Carabins ont une attaque qui utilise plus la course que la passe.
Du propre aveu de Danny Maciocia, il fallait un retour à l’équilibre après la défaite face au Vert & Or en saison régulière. Il s’est assis avec ses entraîneurs et ils ont tous convenu que l’attaque terrestre devait reprendre du galon dans le système offensif de l’équipe
Depuis les 42 passes et 11 jeux de course à Sherbrooke, les Bleus ont vraiment équilibré leurs choix de jeu. Ce fut 29 passes et 23 courses contre Laval, 21 passes et 32 courses contre Bishop’s, 25 passes et 24 courses contre Concordia et finalement 23 passes et 37 courses contre le Vert & Or samedi.
Cette stratégie porte ses fruits parce que Sean Thomas Erlington connaît ses meilleures performances depuis qu’il porte l’uniforme des Carabins.
Il a été tout simplement sensationnel samedi en terminant le match avec 212 verges et deux touchés, dont celui qui a fait la différence au quatrième quart. Dès sa première course de 52 verges, on sentait qu’il avait une performance spéciale dans le corps.
Cousineau et l’attaque auront besoin d’une autre sortie du genre du numéro 1 contre le Rouge et Or, samedi prochain. On pourra finalement parler d’un vrai match revanche entre les deux équipes depuis que les Carabins ont mis fin à la séquence de 70 victoires consécutives des Rouges à leur domicile, l’an dernier en finale québécoise.
L’Université Laval n’a pas eu de difficulté à vaincre les Stingers qui ont en plus perdu leur quart-arrière Trenton Miller durant le match. Les carottes étaient cuites dès le deuxième quart. Les Lavallois ont pu reposer des partants, ce qui n’a pas été le cas des Carabins.
Dans quel état se présentera le botteur Félix Ménard-Brière qui s’est fait mal au bras ou à l’épaule gauche? Le bloqueur Alexandre Laganière n’a pas terminé le match non plus. Bref, à suivre!
Ailleurs au Canada
En Ontario, les Mustangs de Western, toujours invaincus cette saison, recevront la visite des Gryphons de Guelph. Les hommes en mauve voudront venger leur échec de la demi-finale d’il y a un alors que Guelph les avait éliminés. Les deux équipes n’ont pas croisé le fer depuis.
Dans l’Ouest, les Dinos ont eu plus difficultés que prévu à se défaire des Huskies de la Saskatchewan, mais l’ont finalement emporté pour accueillir la Coupe Hardy. Ce sera un affrontement contre leur ancien entraîneur-chef, Blake Nill, qui dirige maintenant l’Université de la Colombie-Britannique.
Finalement, dans les Maritimes, Mount Allison tentera de défendre son titre pour une troisième année consécutive. Les X-Men de StFx se présenteront à Sackville pour essayer de remporter le Loney Bowl pour la première fois depuis 1996.
Résultats de la semaine
Stingers 8 – Rouge et Or 52
Vert & Or 24 – Carabins 31
Joueurs de la semaine
Attaque --> Sean Thomas Erlington (Carabins) : 212 verges, 2 touchés au sol. Il a été le joueur du match face au Vert & Or. Il lit extrêmement bien le jeu et profite d’excellents blocs de la part de sa ligne offensive.
Défense --> Olivier Goulet-Veilleux (Vert & Or) : 7,5 plaqués, dont 1 pour une perte, 1 échappé provoqué. Il a tout donné, lui qui a disputé son dernier match en raison de l’élimination de son équipe. Le secondeur intérieur était très actif et a empêché plusieurs autres longues courses des Bleus.
Unités spéciales --> Frédérick Caron (Vert & Or) : 6 retours de dégagements, 207 verges, 1 touché de 87 verges. Son retour pour un touché qui a suivi le majeur de Rami Saintus a vraiment lancé le Vert & Or. Il a ensuite aussi réussi un retour de 41 verges pour placer son équipe en plein centre du terrain et Roch a plus tard rejoint Cléroux-Gaudreau pour le touché.
Photo de la semaine
Sean Thomas Erlington a été la vedette individuelle de la semaine au Québec. Alors, rien d’étonnant qu’il soit le soit aussi sur la photo de la dernière fin de semaine.
L’excellent photographe des Carabins, James Hajjar, était aux premières loges pour le premier touché du porteur de ballon des Carabins.
Après sa course de 25 verges pour donner les devants 7-0 à son équipe, Thomas Erlington a fait la pose pour les photographes.
En tout, il a gagné 77 verges sur la première séquence offensive des Bleus.