Le successeur de Byron Archambault
Universitaires mardi, 10 nov. 2015. 23:37 dimanche, 15 déc. 2024. 08:40MONTRÉAL – Il était assez évident après la conquête de la coupe Vanier que les Carabins de l’Université de Montréal allaient devoir dénicher un nouveau secondeur intérieur partant pour la saison 2015.
Byron Archambault a été l’un des meilleurs joueurs au pays à sa position et ses chances de percer dans la LCF dès sa première année étaient bonnes. Comme prévu, l’ancien no 41 des Bleus a fait partie de la formation des Tiger-Cats de Hamilton au mois de juin.
Danny Maciocia avait préparé la relève de Byron Archambault depuis longtemps. Lorsqu’il a mis la main sur Frédéric Chagnon à l’automne 2012, le pilote de l’UdeM savait qu’il avait un candidat potentiel pour succéder au joueur défensif par excellence du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) en 2014.
« On avait de gros plans pour lui quand Byron allait être repêché. On était excité parce qu’il n’y a pas grand-monde qui le connaît comme nous », a lancé Maciocia qui a rencontré son numéro 49 pour la première fois dès sa deuxième saison collégiale en 2011.
« Quand je le regardais jouer à Lionel-Groulx, c’était un joueur actif. Il était partout. Il se disait probablement "rends-toi au ballon". Il trouvait toujours une façon de s’y rendre. Si on pouvait l’amener ici et le coacher, on pensait que c’était un joueur qui pourrait avoir un mot à dire dans notre succès », a ajouté celui qui en est à sa cinquième année à la tête des Carabins.
Personne ne peut remplacer Byron Archambault. L’ancien capitaine a été le visage de la défense des Bleus au cours des dernières années. Chagnon a vu ses responsabilités augmenter à sa troisième campagne universitaire, mais il démontre qu’il était prêt. Bien que différente, sa contribution est tout aussi efficace.
« Je n’aime pas dire que j’ai pris sa place. Je suis Frédéric Chagnon et non Byron Archambault. On n’a pas le même style de jeu. Mais je veux amener mon style à cette défensive. Ce que je suis capable de faire, ça amène un petit quelque chose », a affirmé l’étudiant-athlète originaire de la Rive-Nord de Montréal.
Une blessure à un bien mauvais moment
Tout allait bien pour Chagnon lors de la première rencontre de la saison face au Rouge et Or. Son nom se faisait entendre à profusion au Stade Telus à Québec : une interception, un échappé recouvré en plus d’un sac du quart. Un gros match comme on dit.
Mais en fin de quatrième quart, le ciel lui est tombé sur la tête. Chagnon a subi une blessure à la jambe droite. Juste par sa réaction, on sentait qu’il allait être à l’écart du jeu pendant un bout de temps.
Il a finalement raté quatre matchs, soit un peu plus d’un mois. Et comme le hasard faisait bien les choses, il est revenu au jeu contre le Rouge et Or, au CEPSUM, dans une victoire de 22-16 de son équipe.
« C’est sûr que ça m’a fait mal mentalement. Ça allait bien. Mais, d’habitude, il n’y a rien qui arrive pour rien. J’ai continué à travailler fort durant ma remise en forme. Je me suis dit que quand j’allais revenir, je devais avoir un impact sur cette défensive. En ce moment, ça va bien et tous les gars de la défense font un excellent travail », a raconté celui qui a réalisé 5 plaqués en plus de provoquer et récupérer un échappé de Jérémi Roch en demi-finale.
« Son premier match à Québec, il a vraiment bien joué. Mais malheureusement, à la fin du match, il s’est blessé. C’était difficile pour lui de revenir et de retrouver cette forme qu’il avait. Depuis son retour, il fait des jeux et continue de nous aider », a noté Maciocia.
Un peu après lui, Byron Archambault a subi une sérieuse blessure à un genou avec les Ticats. Dans le cas du choix de deuxième tour de Hamilton, l’opération était inévitable et sa saison recrue prenait fin.
Archambault, avec l’accord des Ticats, est revenu à Montréal pour sa remise en forme. Il est donc très souvent dans l’entourage des Carabins. Chagnon peut donc encore tirer profit des connaissances de celui qui lui en a appris beaucoup sur le rôle de secondeur intérieur.
« J’ai tellement appris en arrière de ce gars-là. Il m’a donné tellement de trucs. Même encore aujourd’hui, si j’ai des questions, je vais le voir. Il me donne son avis pendant le match. L’année passée, j’ai eu plus de temps de jeu et j’ai aussi appris en jouant avec lui », relatait le plus récent joueur défensif de la semaine du RSEQ.
Quitter les Spartiates, une décision payante
Plusieurs joueurs aspirent à porter l’uniforme des prestigieux Spartiates du Cégep du Vieux Montréal pour évoluer en première division collégiale. C’était le cas de Frédéric Chagnon.
À sa première saison avec les Spartiates, Chagnon ne voyait pas assez de terrain à son goût. C’est un joueur qui veut mettre son nez dans l’action. Il devait également faire plus de deux heures de transport par jour pour se rendre à ses cours étant donné qu’il vivait à Blainville.
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Pour le bien de sa vie et de son avenir au football, Chagnon a décidé de transférer au Collège Lionel-Groulx en 2011 alors que les Nordiques étaient en division 3 à l’époque. En 2012, l’établissement de Sainte-Thérèse a fait le saut en division 2. D’ailleurs, l’alma mater du secondeur des Carabins disputera vendredi son premier Bol d’Or depuis qu’il a fait le saut de division.
« Au Vieux Montréal, je ne jouais pas tant que ça. Je m’étais toujours dit que si je voulais me faire remarquer, il fallait que je joue. À Lionel-Groulx, j’ai eu cette opportunité. L’entraîneur-chef Éric Marier, il avait vu quelque chose et il m’a donné ma chance », a expliqué celui qui occupait la même position au cégep.
Chagnon, qui entretient comme tout joueur le rêve de jouer professionnel, est très polyvalent sur un terrain, au grand plaisir de son coordonnateur défensif.
« Il a une bonne tête de football et c’est un jeune qui est déterminé. C’est un étudiant du sport. Il passe beaucoup de temps à regarder du film. Il peut faire des jeux sur la ligne de mêlée, mais aussi quand il tombe en couverture. Il prend beaucoup d’espace et il est capable de bien juger le ballon », a décrit Maciocia qui porte le double chapeau d’entraîneur-chef et de coordonnateur défensif.
Juste à le regarder, on sent que Frédéric Chagnon est un farceur. Derrière ses plaqués percutants et sa grosse barbe se cache un homme qui aime bien faire rire.
« Il s’entend bien avec tout le monde. C’est un leader pour nous, a dévoilé Maciocia. Il est très respecté. Il te fait rire de temps en temps. Il agace un peu tout le monde. Tout le monde a du fun avec lui, même les entraineurs. »
S’il n’arrive pas à atteindre la LCF, Chagnon caresse depuis longtemps l’ambition d’ouvrir un restaurant.
Il complète présentement sa première session à l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC). Ses cours lui serviront entre autres à apprendre les bases de la gestion d’une entreprise.
« J’ai toujours voulu avoir un restaurant quand j’allais être plus vieux. En ce moment, je travaille dans un restaurant alors je vois comment ça fonctionne. Avec le HEC, ça peut juste m’aider à compléter ces connaissances-là », a fait valoir celui qui est aide-serveur et qui a déjà été cuisinier.
Frédéric Chagnon a des œillères actuellement et sa concentration ainsi que son attention ne sont que dirigées vers la Coupe Dunsmore où les Bleus tenteront de défendre leur titre. Chagnon aura une belle occasion de se faire remarquer par les dépisteurs de la LCF, comme il a réussi à attirer le regard de Maciocia et de son entraîneur adjoint Marco Iadeluca en 2011.
Si le rêve professionnel du secondeur ne se réalise pas, il sera déjà en bonne posture pour se lancer dans le monde de la restauration. Tous les coéquipiers évoluant sur les lignes offensive et défensive qu’il a eu la chance de côtoyer lui feront une bonne banque de clients!