La saison régulière est maintenant derrière nous et ce sera la « vraie » campagne qui s’amorcera ce week-end à Québec et Montréal.

Mais avant les deux demi-finales, il est temps de décerner les honneurs individuels pour les huit matchs de saison régulière.

Je ne sais pas quel sera le choix des entraîneurs du Réseau du sport étudiant du Québec pour le joueur par excellence, mais pour ma part, il n’y a qu’un seul joueur auquel je le décernerais : Trenton Miller. La raison pour laquelle je lui donnerais mon vote – si j’en avais un –, c’est parce qu’il a été le « joueur le plus utile à son équipe » cette année.

Je me rappelle encore de ma première rencontre avec le quart-arrière américain des Stingers lors du camp d’entraînement. Il m’apparaissait très articulé, passionné de football et il m’avait indiqué qu’il était arrivé à Montréal cet hiver pour apprendre les rudiments du football canadien.

Néanmoins, je demeurais sceptique. S’il y a une position où l’adaptation est la plus compliquée entre le football d’ici et celui de l’autre côté de la frontière, c’est bien pour un quart-arrière. Il faut reconnaître que Miller est un athlète exceptionnel et vraiment intelligent.

Le coordonnateur des Stingers, Matt Connell, un ancien quart des Redmen, a construit un système offensif par la passe et Miller a exécuté les plans de match à merveille. Même s’il n’est pas le plus mobile, il est un excellent lecteur de défense et il l’a prouvé dans la rencontre contre les Carabins samedi dernier.

Si on regarde ses statistiques, il a dominé le RSEQ pour les verges par la voie des airs (2384), les passes de touché (20) et les passes complétées (204). Sans lui, l’attaque des Stingers n’aurait jamais été la même.

En début de saison, Mickey Donovan jonglait entre Jalhani Gilbert-Knorren et Miller pour le poste de partant. Miller a rapidement démontré qu’il était l’homme pour mener l’unité offensive tant par son bras puissant et précis que par son leadership.

Il est un intense compétiteur qui n’accepte pas la défaite. Il n’est pas parfait et il doit encore améliorer certains points, dont ses passes du côté long du terrain.

Mais il sera intéressant de voir s’il a atteint son plein potentiel ou s’il profitera de ses deux dernières années d’admissibilité pour poursuivre sa progression.

Betts, une machine à sacs

Mathieu Betts est sans contredit la recrue de l’année dans le RSEQ devant son ancien coéquipier des Spartiates, Louis-Mathieu Normandin, maintenant avec les Carabins.

L’ailier défensif devrait gagner l’honneur au pays aussi ce qui ferait en sorte que le Rouge et Or décrocherait le trophée Peter Gorman pour une deuxième année de suite.

Betts a eu besoin d’un petit temps d’adaptation, mais depuis qu’il s’est mis en marche, il est inarrêtable. Il a terminé la saison à un demi-sac de la marque québécoise et canadienne de 12,5 établie par Jean-Samuel Blanc en 2012. Ses 12 sacs ont égalé le record de Vincent Desloges à l’Université Laval.

L’étudiant-athlète en enseignement de l'éducation physique et à la santé a battu les lignes offensives avec sa vitesse, sa force ou sa technique. Ou les trois en même temps! Avec la qualité de la ligne défensive du Rouge et Or, il est difficile d’avoir un plan de match précis pour contrer Betts parce que cela peut ouvrir la porte à Edward Godin de l’autre côté.

Si on pouvait nommer plus d’un joueur pour la palme en défensive, je choisirais la tertiaire du Vert & Or qui a été dominante tout au long de l’année. Mais, ce ne sont pas des honneurs individuels pour rien!

Maïko ZepedaMalgré tous les succès de Betts lors de son impressionnante première campagne universitaire, mon choix pour le joueur défensif de l’année dans le RSEQ va au demi défensif des Carabins Maïko Zepeda.

Zepeda est l’un des joueurs qui plaquent le plus solidement au Québec (comme vous pouvez le voir sur la photo) et il a terminé l’année avec 34,5 plaqués, ce qui est un nombre très élevé pour un joueur évoluant dans la tertiaire.

Ses quatre interceptions sont un sommet dans le RSEQ à égalité avec Connor O’Brien des Stingers et Ryan Hector des Gaiters. Son interception de samedi dernier face aux Stingers a été le tournant du match.

Danny Maciocia l’a utilisé à plusieurs sauces cette saison et Zepeda a toujours bien répondu. Il a solidifié une tertiaire sur laquelle on se posait des questions avec le départ de son maraudeur Anthony Coady.

Mathieu Betts, Alexandre Gagné (secondeur à Sherbrooke), Shayne Gauthier (secondeur à Laval) et Mikaël Charland (demi défensif/secondeur à Concordia) sont aussi de très bons choix pour le joueur défensif. Je ne serais pas étonné de voir leur nom lorsqu’on annoncera le récipiendaire.

Ce n’est pas une année comme l’an dernier où Byron Archambault émergeait comme le candidat de choix pour représenter le Québec. Je pense toujours à ce jour qu’il aurait dû remporter le trophée du Président à la place de Jonathan Langa.

Photo de la semaine

Alexandre LaganièreÉtant donné, que je vous ai étalé mes honneurs individuels pour la saison, je laisserai tomber le segment pour les joueurs de la semaine.

Mais la photo de la semaine, elle a encore sa place. Au cours des dernières semaines, des dizaines de joueurs ont vécu leur journée de joueur de cinquième année (Senior Day) partout au Canada.

À son dernier match à domicile en saison régulière, une équipe honore ses joueurs finissants en ne nommant que ceux-ci avant le match. Certaines équipes remettront parfois des plaques à ces joueurs pour commémorer leur passage au sein de l’université.

À l’UdeM, les joueurs sortent du fameux casque d’entrée et vont donner la main à leur entraîneur-chef. Ensuite, le reste des entraîneurs font l’accolade au joueur en question.

Cela a donné lieu à une scène empreinte d’émotion. Le colosse Alexandre Laganière a empoigné Danny Maciocia, nettement plus petit que lui. On sentait tout l’amour, le respect et l’appréciation entre les deux hommes. Après le match, Alexandre m’a avoué qu’il a versé une larme lorsqu’il a entendu son nom.

Place aux éliminatoires

Maintenant, on ne parle plus des individus. D’ici au 28 novembre, on déterminera qui sera la meilleure équipe universitaire au pays.

Cela commencera avec les demi-finales d’association. Dans la Belle Province, elles seront du côté de Québec et de Montréal.

Comme l’an dernier, le Rouge et Or accueillera les Stingers tandis que les Carabins recevront le Vert & Or. Ce sera la troisième fois en quatre ans que l’Université de Sherbrooke disputera sa demi-finale au CEPSUM.

Le duel opposera deux quarts de cinquième année : Gabriel Cousineau du côté des Bleus et Jérémi Roch du côté des Verts. Le monde du sport est cruel et l’un d’entre eux verra sa carrière se terminer samedi après-midi.

Le gagnant de ce match se dirigera vraisemblablement vers la Vieille Capitale la semaine suivante pour la Coupe Dunsmore à moins que les Stingers causent la plus grande surprise de la saison.

La route vers la Coupe Vanier, qui aura lieu le 28 novembre au Stade Telus à Québec, ne sera pas simple pour le vainqueur de la Coupe Dunsmore. Les représentants québécois devront se diriger en Ontario pour probablement affronter les Mustangs de Western qui sont classés au deuxième rang au pays.

Et à Québec, on devrait en théorie voir Andrew Buckley et les Dinos de Calgary. Buckley pourrait bien rafler le Hec-Crighton pour une deuxième saison de suite et il ne lui manque que son titre national pour tirer sa révérence dans la gloire.

Mais comme on dit, un match à la fois! En attendant, voici à qui j’attribue les différents honneurs individuels et mon équipe d’étoiles du RSEQ.

Mes honneurs individuels du RSEQ :

Athlète par excellence de l’année : Trenton Miller, Concordia

Recrue de l’année : Mathieu Betts, Laval

Joueur défensif par excellence de l’année : Maïko Zepeda, Montréal

Joueur de ligne par excellence de l’année : Mathieu Betts, Laval

Prix de leadership et engagement social : Olivier Émond, Sherbrooke (c’est ce que pense Alexandre Laganière qui a été nommé l’an passé)

Entraîneur de l’année : Mickey Donovan, Concordia

Recrue offensive par excellence : *Louis-Mathieu Normandin, Université de Montréal et *Yanic Lessard, Concordia

Recrue défensive par excellence : Mathieu Betts, Laval

Joueurs des unités spéciales par excellence : Antony Dufour, Laval

Mon équipe d’étoiles du RSEQ :

Attaque

Quart-arrière
Trenton Miller, Concordia

Demi offensif
Maxime Boutin, Laval

Centre-arrière
Nicholas Narbonne Bourque, Montréal

Receveurs insérés
Félix Faubert-Lussier, Laval
Daniel Skube, Concordia

Receveurs éloignés
Tyrone Pierre, Laval
Yanic Lessard, Concordia

Centre
Jean-Christophe Labrecque, Montréal

Gardes
Charles Vaillancourt, Laval
Philippe Gagnon, Laval

Bloqueurs
Jason Lauzon-Séguin, Laval
Alexandre Laganière, Montréal

Défense

Ailiers défensifs
Mathieu Betts, Laval
Jonathan Boissonneault-Glaou, Montréal

Plaqueurs
Sam Narkaj, Concordia
Marc-Antoine Ouellet, Laval

Secondeurs
Shayne Gauthier, Laval
Mathieu Masseau, Laval

Secondeur de couverture
Alexandre Gagné, Sherbrooke
Karl Forgues, McGill (même s’il n’a joué que cinq matchs)

Demis défensifs
Maïko Zepeda, Montréal
Mikaël Charland, Concordia

Demis de coin
Anthony Tanguay, Sherbrooke
Ryan Hector, Bishop’s

Maraudeur
Olivier Langlois, Sherbrooke

Unités spéciales

Botteur de dégagement
*Mathieu Hébert, Sherbrooke
*Félix Ménard-Brière, Montréal

Botteur de précision
Dominic Lévesque, Laval

Spécialiste de retour
Antony Dufour, Laval

*À égalité