Les Carabins et le Rouge et Or, une rivalité dans le respect
Universitaires jeudi, 12 nov. 2015. 21:25 dimanche, 15 déc. 2024. 06:39MONTRÉAL – Pour la troisième année de suite et la cinquième fois en sept ans, la Coupe Dunsmore mettra en vedette les deux grands rivaux du Réseau du sport étudiant du Québec, les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval.
Bien que la finale québécoise soit présentée pour la 11e fois de suite sur le campus lavallois, il y a une nouveauté majeure cette saison : les Bleus sont les champions en titre.
La formation de Danny Maciocia était redoutable l’an dernier comme elle l’a prouvé en remportant la première Coupe Vanier de son histoire. Les Carabins ont mis fin aux incroyables séquences de 11 titres provinciaux consécutifs et de 70 victoires de suite à domicile du Rouge et Or en remportant le titre québécois en 2014.
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Cela a ajouté à une rivalité déjà bien nourrie entre les deux puissances québécoises. Par contre, les deux équipes ont énormément de respect l’une pour l’autre.
« Ça va toujours être des matchs très physiques. Mais ça demeure deux équipes qui se respectent énormément. C’est une belle rivalité. C’est bon pour nous, c’est bon pour eux et c’est bon pour le football universitaire », a expliqué Maciocia qui a une fiche de 1-2 à la Coupe Dunsmore.
« C’était les deux équipes qui devaient s’affronter. Les Carabins ont une très bonne équipe. On est content. C’est un gros défi qui se présente devant nous. On va essayer d’être prêt et que ce match se termine à notre avantage », a pour sa part commenté le porteur de ballon du Rouge et Or, Maxime Boutin.
Avec les 11 coupes Dunsmore de suite remportées par le Rouge et Or, on tend à oublier l’importance du titre québécois. Cela n’est pas le cas des deux formations qui croiseront le fer au Stade Telus, samedi.
« On a été choyés, et eux aussi l’an dernier, de gagner des Coupes Vanier, a indiqué le coordonnateur offensif des Lavallois, Justin Éthier. Il faut réaliser que beaucoup d’équipes n’en gagnent pas. La première chose que tu veux gagner, c’est le championnat de ton association. C’est peut-être devenu banal, mais dans une division aussi compétitive que la nôtre, c’est super important. C’est contre nos grands rivaux, donc ça a une très grande importance. »
Un sentiment de vengeance?
Évidemment, les joueurs du Rouge et Or n’ont pas oublié l’élimination de l’équipe l’an dernier lorsqu’ils ont perdu la finale québécoise au compte de 12-9 en prolongation.
Sans parler de vengeance absolue, les étudiants-athlètes ne veulent pas terminer leur saison, et pour certains leur carrière universitaire, de la même façon qu’il y a un an.
« Je m’en rappelle encore très bien. Ce n’est pas difficile de s’en souvenir, surtout de la manière qu'on se sentait à la fin. On n’a pas joué un mauvais match de football malgré la défaite. Le sentiment à la fin de la partie, il est encore vif », a exprimé le demi défensif de cinquième année de l’Université Laval, Thomas Girard. Ce dernier a aussi fait état du fait que ses coéquipiers et lui ont perdu le sentiment d’invincibilité qui pouvait s’être installée avec le temps.
« On s’entraîne toute l’année pour une situation comme celle-là. L’année passée, on a terminé avec un goût amer. On s’est préparé en voulant se rendre jusqu’au bout cette année. On y a pensé beaucoup et on ne veut pas revivre ce qu’on a vécu l’an passé », a ajouté Boutin, un autre finissant du Rouge et Or.
Du côté des Carabins, on ne veut pas trop faire un plat avec la conquête de l’an passé. Pour le demi défensif Djonathan Buissereth, la simple rivalité entre les deux équipes alimente assez sa motivation, que ce soit une Coupe Dunsmore ou non.
« On aime jouer contre eux et vice-versa. On aime les battre, ils aiment nous battre. Ça, c’est encore plus gros que de vouloir prouver quoi que ce soit. Qu’on ait gagné la Coupe Dunsmore ou pas, je pense que le match aurait été aussi hostile pour nous. On joue contre nos plus grands rivaux. C’est ce qui fait en sorte que le match sera intense à son maximum », a fait valoir celui qui dispute également sa dernière saison dans les rangs universitaires.
Dans la préparation et les détails
Ces deux équipes se connaissent bien. Elles doivent presque savoir ce que l’autre mange pour déjeuner.
Les quatre dernières confrontations se sont terminées par un écart de six points ou moins. La prolongation avait également été nécessaire lors de la finale provinciale l’an dernier pour couronner les Carabins.
La préparation a donc été primordiale cette semaine pour exécuter chacun des détails du plan de match des entraîneurs des deux équipes.
« D’après moi, ça va être une question de préparation. On se connaît beaucoup. Ça va être d’essayer de reconnaître ce que chaque équipe fait. Ensuite, ça va être une question d’attitude. Ça va se jouer sur les lignes et on va voir qui va sortir le meilleur de lui-même », a analysé Boutin qui aura un gros rôle à jouer dans le champ arrière du Rouge et Or.
« Le match se jouera sur les détails et l’exécution. Ça se joue aussi entre les oreilles avec l’aspect mental. À la fin de la journée, même si on connaît leur identité et qu’eux ils connaissent la nôtre, il faut être capable de les dominer et de s’imposer physiquement », a pour sa part noté Danny Maciocia.
« Dans un match comme celui-là, on ne gagnera pas toutes les batailles. Mais à la fin de la journée, il faut que tu en gagnes plus que tu en perds », a complété Justin Éthier.
L’avantage de la maison
Le Stade Telus est le meilleur endroit pour jouer au football universitaire au Canada, a répété Glen Constantin au fil des ans. Avec la plus imposante moyenne de spectateurs par match au pays, il est difficile de le contredire.
La foule sera encore une fois très bruyante lorsque l’attaque des Carabins sera sur le terrain en plus de donner une motivation supplémentaire aux joueurs du Rouge et Or.
Mais les joueurs de l’UdeM sont maintenant moins intimidés puisqu’ils sont passés par là auparavant. Les jeunes recrues ont aussi eu la chance de disputer le premier match de la saison à Québec pour faire vivre cet environnement hostile aux Bleus.
Comme elle l'a fait l’an dernier, l’attaque des Carabins s’entraîne avec de la musique à haut volume au CEPSUM.
« On a rarement été hors jeu (à Québec). On a un système bien établi. La grosse musique, ce n’est pas pareil, mais ça aide et ça nous met au défi durant les entraînements », a souligné le demi offensif Sean Thomas Erlington, qui a gagné 182 verges au sol lors du dernier duel entre les deux formations au mois d’octobre.